An 2883. Six mois après le début de la guerre civile d'Obériande
Reid avait parlé de sa visite à Kal. Il avait parlé du fait qu'elle voulait qu'il s'introduise dans le palais d'Adalgon. Pour le commandant, il était hors de question que Reid ne coure un tel risque en se faisant prendre dans la capitale. De plus, il ne pouvait plus passer inaperçu ; ces derniers mois, il s'était fait un nom parmi les résistants. Il était un des meilleurs guerrier, un elysien de surcroît. Beaucoup le reconnaîtrait.
-Elle est folle si elle croit pouvoir te faire faire une chose pareille. Sans te dire ce qu'elle veut, par dessus le marché ! S'était emporté Kal.
À ce moment-là, ils étaient tous les deux en train de parcourir les bois aux alentours du village. Le son de l'eau ruisselant d'une rivière qui coulait non loin de là, leur indiqua qu'ils n'étaient plus très loin de leur destination. Ils s'arrêtèrent alors qu'ils rejoignaient la clairière dans laquelle ils avaient prit l'habitude de s'entraîner ensemble.
Pour l'instant, Kal était le seul ayant connaissance des rencontres qu'il avait avec l'elysienne. Reid n'avait pas osé en parler à qui que ce soit d'autre. D'ailleurs le jeune commandant n'aurait sans-doute pas encore été au courant, s'il n'avait pas un jour surpris son amant en train de parler dans ses rêves, alors qu'il était en pleine discussion avec elle. Il avait été très compliqué pour le jeune homme de lui expliquer la situation. Au départ, Kal s'était montré très inquiet. Mais au fur et à mesure que le temps passait, il se rendait compte de l'aide qu'apportait l'elysienne, en échange des informations qu'elle cherchait directement dans le cerveau de Reid. Ce qu'elle faisait pouvait au premier abord apparaître comme une terrible violation de l'esprit, pourtant, Reid ne serait même plus de ce monde sans elle. Il n'avait pas été en aussi grand danger toutes les fois où elle l'avait aidé, avant qu'il ne se retrouve face à Lirokin. C'était la première fois qu'il risquait réellement de mourir sur le champ de bataille. Jamais auparavant, il n'avait été aussi proche de la mort.
Concernant l'affaire de l'infiltration dans le palais, Reid n'était pas certain d'avoir réellement le choix. Au fond de lui, il savait qu'il finira tôt ou tard par se retrouver à Adalgon pour y dérober ce que l'elysienne prétendait lui appartenir.
Cette histoire le perturbait. Il avait l'étrange pressentiment qu'il devait impérativement découvrir ce qu'elle voulait qu'il trouve dans le palais. C'était presque un besoin. Un besoin qu'il devait refouler s'il ne voulait pas se précipiter inconsciemment dans les quartiers royaux de la capitale.
-Ce n'est peut-être pas si impossible que ça, finalement, supposa Reid.
Kal se mit à le fixer, abasourdi.
-T'es pas sérieux, là ?
Reid haussa les épaules.
-Il faudra bien que je le fasse un jour, alors au lieu de me lamenter, je ferais mieux de réfléchir à un moyen de réussir à lui prendre ce qu'elle veut.
L'expression de Kal avait changé, il le regardait avec sérieux et inquiétude. Mais Reid continua :
-Quand on y pense, ce serait encore plus compliqué de ne pas le faire. Si je n'y vais pas de moi-même, elle saura trouver le moyen de me forcer à m'y rendre.
-Mais Reid, elle est déjà en train de te forcer.
Le jeune homme soupira. Il ne savait pas comment il pouvait expliquer son pressentiment à Kal. Il y avait en lui, une sorte d'urgence à vouloir découvrir de quoi il s'agissait. Qu'est-ce que Keder pouvait bien cacher, pour qu'une elysienne aussi puissante en vienne à lui demander de l'aide pour le dérober ?
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Elysians : L'Héritage des Étoiles
FantasíaLes elysiens sont craints et rejetés. Leur différence pousse à la méfiance, voire à la haine. D'ailleurs, ne ressemblent-ils pas à ces envahisseurs venus d'autres mondes ? Reid, lui, est devenu ce qu'il redoutait par-dessus tout ; un guerrier, un as...