Chapitre quinzième

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Non.... chuchota-t-il, le voyant disparaître dans la nuit.

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Eren quant à lui, faisait les cent pas dans sa chambre.

- Et bien maître, je n'y croyais pas, mais tout se déroule avec une précision d'horlogerie. Le grand amour a fini par triompher ! fit Mikasa, toute contente.

- Je l'ai.... laissé partir...

- Vous.... Quoi ?! reprit la pendule.

- Mais comment avez-vous pu faire ça ? demanda Armin, perdu.

- Il le fallait, voilà tout.

- Mais pourquoi ?! demanda encore une fois la jeune femme.

- Parce qu'il est tombé amoureux, leur apprit Erwin.

- Alors pourquoi ne sommes-nous pas ? dit Armin, d'une petite voix.

- Parce qu'il ne l'aime pas en retour, raisonna Mikasa. Et à présent il est trop tard.

- Mais il se pourrait qu'il revienne...? tenta Annie.

- Je l'ai libéré.... leur apprit le prince. Navré de pas avoir pu faire de même pour vous... À présent laissez-moi. Notre heure sera bientôt venue.

Un regard à la rose leur apprit qu'un autre pétale était tombé.

« J'étais celui qui avait tout. Seul maître de ma destinée. Je pensais que je n'avais besoin de personne, comme je me trompais ! »
« Il n'est plus là, mais je le vois »
« Nous serons ensemble à jamais, même s'il fuit dans la nuit »
« Il était toute ma vie »
« J'espère en vain qu'il reviendra, vivre avec moi jusqu'à ma mort ! »
« Nous serons ensemble à jamais, même si un jour il m'oublie. »
« J'attendrai jusqu'à ma mort ! »

Pendant que le jeune homme vêtu de jaune galopait à brides abattues en direction de son village, et que le prince chantait sa douleur à la lune, une calèche noir nuit arrivait près de la place, alors que les villageois sortaient de l'auberge pour amener Kenny, qui se débattait.

- Enfermez-le, ce malade !

- Lâchez-le, je vous en prie ! hurla Hannes, le bibliothécaire, alors que les autres villageois huaient le vieil homme.

- Amenez-le à l'asile !

- Il faut aller à l'hôpital ! Pas à l'asile de fous ! reprit l'homme de lettres.

Les gardes ne l'écoutèrent pas et jetèrent sans ménagement l'Ackerman dans la calèche carcérale, qui gémit de douleur sous la brusquerie de ce lancer.

- Tu as déjà vu l'intérieur d'une maison de fous, Kenny ? Tu ne tiendrais pas une semaine. Mais je te libère si tu me laisses épouser ton cher neveu, tenta Reiner, les mains sur les portes.

- Jamais.

- Allez ! Emmenez-le ! fit le soldat, plein de rage, en claquant les portes du fourgon. Il lança un dernier regard haineux au pauvre prisonnier, avant que les chevaux ne se mettent à avancer, sous l'ordre du cocher. Il ne fit pas 10 mètres que Livaï arriva sur Philibert, dans son superbe costume de bal.

- Arrêtez ! hurla-t-il en se mettant en travers de la route du convoi, avant de sauter à terre de sa monture et de se précipiter vers son oncle.

- Kenny !

- Livaï... fit son oncle d'une voix faible, mais heureuse. Mon chéri, je croyais t'avoir perdu...

- Il est blessé ! Il faut qu'il sorte ! ordonna le noiraud au garde qui s'était approché.

- Je regrette, c'est impossible. Mais je vous promets que nous prendrons soin de lui, répondit-il, un air désolé sur le visage.

- Mon oncle n'a pas perdu la tête ! Reiner, dis-le à cet homme !

- Tu sais comme je suis loyal envers ta famille, mais ton oncle tient des propos absolument invraisemblables ! fit le pourri, jouant son rôle jusqu'au bout.

- Reiner a raison, Livaï, fit Mike Zacharias, un homme à l'allure étrange. Il prétend constamment avoir vu une bête dans un château.

- J'arrive précisément de ce château, et il y a une bête !

- Tu dirais n'importe quoi pour le libérer. Ta parole n'est pas une preuve ! fit Reiner, sûr de lui, bien trop peu intelligent pour remarquer la tenue pas vraiment villageoise que portait le jeune homme. Comme s'il avait l'argent nécessaire pour porter un costume couleur or, orné de dorures.

- Il te faut une preuve ? fit Livaï, enragé. Montre-moi la Bête ! ordonna-t-il au miroir.

L'image changea et le jeune noiraud la montra à tous les villageois, qui reculèrent d'effroi.

- Qu'est-ce que c'est que ça ?! firent certains.

- C'est le diable en personne ! dirent d'autres.

- Voilà votre preuve ! leur dit le jeune homme.

- C'est de la sorcellerie, murmura Reiner en arrachant le miroir des mains du jeune noiraud. Regardez cette bête ! Regardez ses griffes ! Ses crocs ! fit le soldat en tendant le miroir enchanté devant lui, soulevant une nouvelle salve d'exclamations horrifiées.

- Non ! Ne soyez pas effrayés ! Il est gentil ! Et bienveillant !

- Ce monstre a dû ensorceler Livaï ! Si je ne le connaissais pas, je pourrais croire qu'il a un penchant pour cette bête ! hurla de nouveau Reiner, alors que les murmures reprenaient dans la foule.

- Ce n'est pas lui le monstre, Reiner. C'est toi ! La Bête ne vous fera aucun mal !

- On m'avait parlé de la magie noire, mais jamais je n'en avais vu les effets de mes propres yeux ! Cette chose menace de nous détruire à jamais ! commença Reiner, sous les acclamations des villageois. Hannes, Berthold et Petra restèrent silencieux. L'un croyant son jeune lecteur préféré, et les deux autres connaissant la vérité. Ou une partie.

- On ne peut pas le laisser prévenir la bête, enfermez-le à double tour ! reprit Reiner.

- Non ! Non ! hurla Livaï, alors que les villageois se saisir de lui pour l'enfermer avec son oncle.

- Viens là ! Tais-toi !

- Tu ne t'en tireras pas comme ça, Reiner ! menaça Livaï, avant d'atterrir aux côtés de son oncle.

Petra se détourna de ce spectacle affligeant et s'en alla, alors que les affreuses triplées riaient du malheur du beau garçon qui leur avait volé leur Reiner chéri.

- Reiner.... tenta Berthold en lui posant une main sur l'épaule.

- Tu veux être le prochain sur la liste ? Va chercher mon cheval, finit-il en voyant qu'il ne répondait pas. Mettez-les sous bonne garde, qu'ils ne s'évadent pas ! Cette créature nous perdra tous si nous ne l'arrêtons pas ! Je vous le dis ! Il faut tuer cette bête ! encouragea Reiner, acclamé par les villageois.

- Il faut tuer la bête ! hurla Jean.

- Il faut s'en débarrasser !

- Elle viendra chez nous la nuit !

- Dévorer l'enfant qu'elle guette de son féroce appétit ! continua Mike.

- Elle détruira notre village si nous ne l'en empêchons pas ! hurla Jean.

- À vos armes ! Le dénouement est proche ! N'ayons plus peur d'une bête !

Sous les paroles pleines de haine de Reiner, les villageois se préparent à aller abattre ce monstre.

Beauty and the BeastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant