Chapitre septième

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Pendant ce temps, au village, Reiner était étalé dans un fauteuil de l'auberge, à côté de la cheminée, et parlait avec Berthold.

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- Une cabane rustique, ma dernière proie qui rôtit dans la cheminée, des charmants enfants batifolants tandis que mon bien-aimé me masse tendrement les pieds. Mais que me répond-il ? Je ne t'épouserai jamais, pas question Reiner.

- Cela dit, il y a des tas d'autres filles, fit Berthold en désignant les triplées, qui se redressèrent.

- Un chasseur ne perd pas son temps à plumer des poules.

- Je n'aime pas te voir broyer du noir Reiner. J'sais pas pourquoi tu déprimes. Tous les garçons aiment la baston Reiner, t'es vraiment un gars sublime. Ils voudraient tous être comme toi, mon chouchou, t'es vraiment le préféré de la bande. Et devant toi, toutes les filles sont à genoux ! Ce n'est pas difficile à comprendre ! commença Berthold, se levant pour chanter. Le plus doux, c'est Reiner, le plus fou, c'est Reiner ! Et personne ne sait tordre les cous comme Reiner ! Un caïd qui a du chien et des manières ! fit-il en distribuant discrètement des pièces pour que les autres l'accompagnent.

- Vraiment une merveille du monde ! continuèrent les triplées

(Berthold) - T'as qu'à d'mander à Tom, Dick ou Stanley ! Avec toi la terre semble plus belle et plus ronde ! Perrrrsoooooone.....

(Villageois) - Vise comme Reiner !

(Berthold) - Brise les !

(Villageois) - Cœurs comme Reiner !

(Berthold) - Et personne n'a comme lui une fossette au menton !

(Reiner) - J'ai un corps d'Apollon, des biceeeps en acier.

(Villageois) - Ah, quel champion ce Reiner !

(Reiner) - J'avais besoin d'un coup de pouce, merci Berthold.

(Berthold) - Reiner, pour toi je serais disposé à touuuuut ! Aïe ! J'en fais trop ?

(Reiner) - Oui !

(Villageois) - Leeee pluuuus fort, c'est Reiner ! Le plus sport, c'est Reiner !

(Berthold) - Quand il est sur un ring, personne mord comme Reiner !

(Reiner) - Quand je vais chasser avec mon tromblon...

(Berthold) - Oooooh

(Reiner) - Les cerfs savent que leur compte est bon. J'en vise d'abord un au milieu du front. Et c'est un vrai massacre !

(Berthold) - C'est pas normal !

(Reiner) - Ça m'est égal !

(Villageois) - Le plus classe, c'est Reiner ! Le plus coriace, c'est Reiner !

(Berthold) - Au concours de crachats, personne crache comme Reiner !

(Reiner) - Je suis vraiment très doué en expectoration !

(Villageois) - C'est bon mon Reiner !

(Reiner) - Quand j'étais petit, je mangeais quatre douzaines d'oeufs, brouillés, au plat ou même en omelette ! Maintenant que je suis grand, j'en avale quarante-neuf. C'est pour ça que je ne suis pas une femmeleeeette !

(Berthold) - Personne pense !
(Villageois) - Comme Reiner !

(Berthold) - Personne danse !

(Villageois) - Comme Reiner !

(Reiner) - Qui peut faire d'aussi jolis refrains que Reiner ? Je collectionne les trophées, j'en mets dans tous les coins !
(Villageois) - C'est un soleil ! C'est vraiment une merveille ! Qui est champion, le roi ? Tout le monde vous le dira si vous donnez votre langue au chat ! Des ouvrages par triplettes, c'est une vraie vedette !

(Berthold) - Stop, et il se nomme R-E-I-N ! Et je crois bien qu'il y a bien un autre N.... Je viens de me souvenir que je suis un analphabète, que je ne sais pas écrire son prénom et je suis qu'un gros bouffon !

(Villageois) - Reiner !
Tous regagnent leur place et Reiner retourne vers la cheminée.
- Haha, Berthold, tu es épatant ! Comment se fait-il qu'aucune fille ne t'ait mis le grappin dessus ?
- Elles me trouvent un peu collant, mais je ne vois pas pourquoi....
- Ah oui ?


Soudainement, Kenny apparut dans l'auberge, demandant de l'aide.

- Je vous en prie ! Je vous en prie, aidez-moi ! Vous ! Aidez-moi !

- Doucement !

- Par pitié !  Vous devez m'aider ! C'est Livaï ! Il l'a enfermé, tout seul, dans un cachot !

- Qui ?

- Une bête ! Hideuse ! Gigantesque ! Une monstrueuse bête !

Tous les villageois commencent à rigoler, pensant que Kenny délire.

- La vie de mon neveu est en danger ! Pourquoi riez-vous ? Je ne plaisante pas ! Son château.... est caché..... dans la forêt.... C'est déjà l'hiver là-bas.

- L'hiver en plein mois de juin ? demanda un des villageois, appelé Mike Zakarius, une bière à la main.

- Quel vieux fou, ce Kenny ! renchérît Jean.

- Mais écoutez moi ! Je vous jure.... Il y a une bête ! Vous devez me croire !

Il y a un long moment de silence, pendant lequel le pauvre homme regarde autour de lui.

- Vous ne m'aiderez donc pas ?

- Moi, je vais aider Kenny ! fit Reiner en se levant

- Ah bon ? demanda Berthold

- Allons, mes amis ! Arrêtez immédiatement de vous moquer de cet homme !

- Je te remercie Reiner.

- Non, je t'en prie Kenny. Mène-nous à cette bête !

Tous se regardent, se demandant si Reiner ne serait pas devenu fou lui-aussi. Kenny lui demande de le suivre, ce que l'autre fait, après avoir jeté un regard à l'assemblée, comme pour dire, « il est fou, non ? ».

Berthold le suit, non sans un « oh ? » dubitatif.

Pendant ce temps, Hanji glissait partout, sur tous les meubles, surexcitée.

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