Chapitre quatorzième

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Pendant ce temps, les préoccupations de nos deux amis étaient toutes autres.

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- En le voyant dans la salle de bal, je lui ai dit « votre présence illumine ce château. Nous devrions danser ce soir. » Je n'ai jamais cru qu'il accepterait ! Qu'est-ce qu'il m'a pris ?! désespérait la Bête, pendant qu'elle prenait son bain.

- Non, maître. C'est parfait ! La rose a encore quatre pétales, ce qui veut dire que ce soir, vous lui direz ce que vous ressentez ! tenta de le réconforter Armin.

- Je me sens ridicule. Jamais il ne pourra m'aimer.

- Ne vous découragez pas, lui conseilla le chandelier, avant que son maître ne se secoue comme un chien, l'eau lui éteignant ses bougies. Il ralluma ses mains en faisant un mouvement de main, avant de s'occuper de celle sur sa tête. C'est celui qu'on attendait.

- Arrêtes un peu de répéter ça. Hmpf. Nous n'attendions personne, fit Eren en s'asseyant sur une chaise, habillé d'un peignoir.

- Mais vous l'appréciez, n'est-ce pas ? Dans ce cas, charmez-le avec de la musique romantique, lors d'une soirée au chandelles ! dit Armin.

- Et le moment venu, portez l'estocade ! voleta Annie.

- Comment saurais-je quand ?

- Quand vous aurez une légère nausée, lui apprit Mikasa, pleine de conseils plus spéciaux les uns que les autres.

- Ne vous en faites pas maître. Tout se passera bien, le calma Armin.

- Oui, arrêtez d'être aussi nerveux et ouvrez votre coeur à Livaï ! lui ordonna Annie.

- Parce que si vous renoncez, vous ne boirez que du thé glacé jusqu'à la fin de vos jours ! le menaça Erwin.

- Dans le noir ! continua Armin.

- Couvert de poussière, poursuivit Annie.

- Dans le noir et avec des toiles d'araignées, résuma Armin, avant de faire sonner ses bougeoirs pour imiter le son d'une cloche. Pour commencer, tout le monde adore les hommes bien coiffé ! fit-il, se saisissant d'une brosse.

- Je m'occuper des doigtes et des orteils ! dit Erwin, en remplissant d'eau chaude la tasse qu'était Hanji.

- Auruo, brosse-moi ses dents, c'est pas du luxe ! ordonna Mikasa.

- Plouf plouf ! Schlik et schlak ! Vernir les ongles ! Astiquer les cornes ! énuméra Armin.

- Fermez les yeux ! demanda Annie, avant de poudrer le visage du prince.

- Et pour couronner le tout ! chantonna le chandelier avant de se saisir d'une perruque blanche.

- Voilà, fit Armin.

La Bête tenta un sourire, mais le perdit rapidement en voyant le résultat, alors que la chaise tournait en direction du miroir.

C'était un travail.... comment dire....
Non, le plus simple est de le montrer. Aucuns mots, aucunes phrases ne pourraient décrire ce résultat que tous tentèrent d'oublier le plus rapidement possible. Soit parce qu'il ne fallait pas exploser de rire, soit parce qu'on allait décéder devant tant de.... beauté ? Décéder de honte, surtout.

- Ce n'est rien

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- Ce n'est rien. Je vais arranger ça, fit Armin, légèrement désespéré.

Dans une autre salle, Livaï avait été choyé par Sasha, qui avait trouvé un superbe costume jaune et des bijoux allant avec.

- Oh, magnifique ! Mais il manque quelque chose... Oh, je sais ! La touche finale ! fit la garde-robe en invoquant les décorations du plafond, qui se mirent à descendre pour décorer le costume, le rendant encore plus magnifique qu'avant. Livaï, déjà très beau, était époustouflant dans cet ensemble.

Il se dirigea vers le grand escalier et s'arrêta en voyant que le prince était arrivé aussi. Ils se regardèrent quelques secondes, en souriant, avant de descendre et de se prendre la main pour se diriger vers la salle de bal, sous les yeux attendris des serviteurs. Connie jouait avec Mikasa assise sur le couvercle, regardant ce si beau spectacle.

Ils arrivèrent au centre de la salle et Livaï fit une révérence imité par la Bête. Il lui tendit ensuite les deux mains commencèrent à valser. Tout semblait s'effacer autour d'eux, ne restant que la sensation du toucher et le regard de l'autre. Ils s'étaient créer leur propre monde rien qu'en ayant seulement les yeux de l'autre en vue. Ils se sentaient bien, ici, maintenant, dans cette salle. Inconsciemment, souhaitant que ce moment dure encore et encore. Juste pour profiter de cette proximité que leur quotidien ne pouvait leur offrir. D'autres instruments vivants se joignirent au clavecin, et les objets animés pensaient tous la même chose.
« Rien ne se ressemble, rien n'est plus pareil. »
« C'est vrai, c'est étrange, de voir comme on change sans même y penser. »
« Tout comme les étoiles, s'éteignent en cachette, l'histoire éternelle touche de son aile Livaï et Eren. »

Ils avaient dansé sans se lâcher du regard, pendant un temps imprécis. Des minutes ? Des heures ? Impossible de savoir.
Quand la danse fut finie, Eren tendit son bras à Livaï et le conduisit vers le balcon enneigé.

- Je n'avais pas dansé depuis des années. J'avais oublié ce qu'on ressentait. Ce serait folie... je suppose... pour un être tel que moi d'oser espérer.... pouvoir un jour gagner votre affection... ? hésita le prince, en regardant le jeune noiraud à ses côtés.

- Je l'ignore.

- Vraiment ? Vous pourriez trouver le bonheur ici ? demanda la Bête, vraiment surprise.

- Mais trouve-t-on jamais le bonheur sans liberté ? fit Livaï, en le regardant tristement.

Ils se fixèrent quelques secondes avant de regarder devant eux, dans un silence quelque peu pesant.

- C'est mon oncle qui m'a appris à danser. Je lui marchais souvent sur les pieds.

- Il doit vous manquer...

- Énormément.... souffla le noiraud.

Le prince hésita quelques secondes avant de lui demander.

- Voudriez-vous le voir ?

Devant l'air étrange de la Bête, Livaï accepta et se fit conduire vers la chambre de son hôte. Plus précisément, vers la table de pierre où se trouvait la fleur. Et le miroir. Eren le prit avant de le tendre à Livaï.

- Je voudrais voir mon oncle.

L'image changea pour montrer Kenny, se débattant alors que des hommes l'amenaient vers une calèche.

- Kenny ! Mais ! Mais qu'est-ce qu'ils lui font ?! Il..... Il a des ennuis !

- Vous devez le sauver....

- .... Qu'avez-vous dit ?

- Vous devez le sauver. Il n'y a pas de temps à perdre.

Livaï hésita quelques secondes avant de poser le miroir sur la table.

- Non ! Emportez-le. Ce sera pour vous un moyen de ne pas m'oublier...

- Merci.... fit le jeune homme en reculant lentement, sans quitter Eren du regard. Il se retrouva ensuite avant de partir en courant, sous le regard désespéré du prince. Il arriva à la porte, et Auruo lui fit une révérence, qu'il rendit. Les portes s'ouvrirent et Livaï partit, alors qu'Erwin le regardait des escaliers, triste de le voir partir.

- Non.... chuchota-t-il, le voyant disparaître dans la nuit.

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