Chapitre troisième

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Le noiraud regarda son oncle partir, puis rentra chez lui quand il eut disparu de son champ de vision. Il allait devoir s'occuper, et quoi de mieux à faire que du ménage ?

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Notre protagoniste préféré était en pleine lessive à la fontaine du village et lisait en attendant que son âne ait fini de tourner, car il tirait un tonneau qui tournait sut lui-même, contenant du savon et le linge sale, quand une jeune fille s'approcha de lui.

- Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda-t-elle timidement.

- La lessive. Approche ! Viens !

La fillette s'assied à côté de lui et regarde le livre qu'il tient entre les mains.
Elle essaye de lire, alors Livaï l'aide.

- L'oiseau bleu, commence-t-il.

- Qui vole..... au-dessus de la.... sombre....forêt, tente l'enfant.

- Mais c'est magnifique !

Malheureusement, l'instituteur du village n'est pas du même avis et les autres villageois non plus.

- Juste ciel ! Que fais-tu ? Tu apprends à lire à une autre personne ? Une seule ne suffit donc pas ?

- Faut pas qu'on la laisse faire, répondit Jean.

Ils renversèrent sa lessive sur le sol, et Livaï se baissa pour la ramasser, aidé par Hannes.

Pendant ce temps, Reiner se contemplait dans un miroir et faisait comme s'il parlait à Livaï.

- Tu es exceptionnel.... la plus belle créature que j'ai jamais rencontré. Personne n'est digne de toi. Mais je suis sur que nos enfants seront les plus merveilleux du monde.

Non loin de là, Berthold avait été témoin de toute la scène. Il alla donc chercher son maître.

- Je suppose que je tombe mal ?

- Qu'y a-t-il, Berthold ?

- Une certaine personne est en détresse.

- Ah. L'heure est à l'héroïsme. On finira cette conversation plus tard, termina-t-il en regardant le miroir.

- À plus tard, tenta de l'imiter Berthold.

Reiner arriva vers Livaï et engagea la discussion.

- Livaï ! Tu as des ennuis avec l'instituteur ? Il ne m'a jamais aimé non plus. Puis-je te donner un conseil à propos des villageois ? Ils n'accepteront jamais les changements que tu essaies d'imposer.

En disant ces mots, il traversa le jardin des Ackerman en marchant sur les salades qui n'avaient rien demandé.

- Raah. Je voulais seulement apprendre à lire à une fillette !

- Allons donc, les seuls enfants dont tu devrais te soucier.... ce sont les tiens ! fit-il en faisant passer une main entre lui-même et le noiraud. Ce dernier comprit clairement qu'il parlait d'enfants, avec lui.

- Je ne suis... pas prêt à avoir des enfants

- Tu n'as pas rencontré l'homme idéal !

- C'est un petit village, Reiner. Je connais tout le monde.

- Et bien, tu devrais reconsidérer la question. Certains d'entre nous ont changé.

- Reiner, jamais nous ne pourrions être comblés ! Et personne ne change... à ce point.

- Oh Livaï. Sais-tu ce que deviennes les personnes comme toi qui ne sont pas mariés une fois leur père décédé ? Des mendiants, comme cette pauvre Petra. Nous avons le monde à nos pieds ! Que peuvent rêver de mieux des gens aussi communs que nous ?

- Je suis peut-être un simple fermier mais je suis tout sauf... commun et jamais je ne serai ton époux Reiner. Je suis navré.

Le noiraud s'enferma ensuite chez lui, laissant le blond sur le pas de la porte. Ce dernier s'en alla en soupirant.

- Pour qui me prend-il ? Moi, épouser ce rustre ? Cette brute épaisse ? Ça non, jamais, je suis désolé ! J'aimerais pouvoir enfin vivre mes rêves ! J'aimerais tant m'envoler de mes propres ailes. Je veux tout ce que je n'ai pas. Je voudrais que ma vie change, ça n'a vraiment rien d'étrange. Ce monde est bien trop petit pour moi.

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