Beauty and the Beast

Chapitre second

Le jeune noiraud ne l'avait pas encore aperçu, plongé dans sa lecture. Il allait quitter la place, mais l'appel de son nom le fit de retourner, et il désespéra en reconnaissant celui qui prononçait son nom.

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- Bien le bonjour, Livaï ! Quel livre exceptionnel !

- Tu l'as lu ? fit le noiraud, sceptique.

- Euh, non, pas celui-là. Mais j'adore... les bouquins, tu sais....
Pour décorer ta table, fit-il en lui tendant un bouquet de fleur. Je peux venir dîner ce soir ?

- Désolé, mais pas ce soir.

- Tu es pris ?

- Non....fit le jeune homme, levant les yeux au ciel

Reiner le regarda partir, son bouquet toujours en main et fut rejoint par son acolyte. Il ne lâcherait pas l'affaire. Il était tenace et têtu, pour le grand malheur du bel adolescent. Le nouvel arrivant l'interrogea d'ailleurs sur la scène qu'il venait de voir.

- Alors, tu progresses ?

- Non, Berthold. Les hommes qui se font désirer sont les proies les plus gratifiantes. C'est ce qui fait que Livaï est tellement attirant. Il ne s'est pas prosterner pour obtenir mes faveurs. Comment nomme-t-on cela ?

- La dignité ?

- J'adore ça, c'est tellement exotique !

Pendant ce temps, Livaï rentrait à la maison, en écoutant son oncle Kenny chanter une douce chanson pendant qu'il réparait une boite à musique. Comme il n'avait pas encore vu son neveu, il sursauta un peu en le voyant entrer brusquement dans la maison, mais comprit qu'il avait de nouveau rencontré ce pot de glue infernal.

- Oh, Livaï, te voilà. Hum... Sois gentil... Passes-moi le....

Le jeune homme lui tend un petit tournevis.

- Merci. Et... il me faudrait aussi....

Livaï lui donne un ressort.

- Non. Non..Non. Tout compte fait, c'est exactement ce qu'il me faut. Merci.

- Kenny, est-ce que tu me trouves bizarre ?

- Bizarre ? Mon neveu ? Bizarre ? Qui t'a mis une telle idée dans la tête ?

- Je n'en sais rien. C'est ce qu'on raconte.

- C'est un tout petit village. Les gens... ont l'esprit étroit, voilà tout. Mais un village est plus sûr qu'une ville. Quand j'habitais Paris,
je connaissais une fille dans ton genre, en avance sur son temps. Une fille différente. Les gens se moquaient d'elle. Jusqu'au jour où ils se sont tous mis subitement à l'imiter.

- Je t'en prie, est-ce que tu veux bien me parler d'elle ?

- Ta mère n'avait... peur de rien. De rien.

Suite à cette discussion sur la mère du jeune homme, son oncle se leva pour préparer son chariot et son cheval pour aller au marché, situé à une journée à cheval de là.

- Alors, qu'est-ce que je peux te rapporter du marché ?

- Une rose ? Comme celle du tableau.

- C'est ce que tu demandes chaque année !

- Et chaque année tu m'en rapportes une.

- Et j'en rapporterai une autre. Tu as ma parole.

- Au revoir, oncle Kenny.

- Au revoir Livaï. En avant, Phillibert. Tu connais le chemin.

- À demain soir !

- Promis ! Demain soir, avec la rose !

- Sois prudent, surtout, chuchota le jeune homme.

Le noiraud regarda son oncle partir, puis rentra chez lui quand il eut disparu de son champ de vision. Il allait devoir s'occuper, et quoi de mieux à faire que du ménage ?