Chapitre cinquième

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Le cheval brisa ses liens et s'enfuit dans la nuit, pendant que Kenny se faisait emporter par la bête.

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La brave bête galopa pendant un moment à travers des prairies pour regagner le village. Elle courut, courut sans s'arrêter, pour rejoindre sa maison.

Livaï, qui s'occupait du jardin, releva soudainement la tête en entend le cheval hennir. il se releva précipitamment et accourut vers l'animal, qui s'était dirigé vers la fontaine pour boire goulûment.

- Philibert ?! fit le noiraud en regardant la route, tentant d'apercevoir son oncle. Que s'est-il passé ? Où est oncle Kenny ?

Le cheval sembla paniquer un instant, alors le jeune homme tenta de le calmer.

- Conduis-moi à lui !

Et c'est ainsi que nos deux aventuriers se retrouvèrent dans la forêt. Philibert galopait le plus vite possible et ils arrivèrent rapidement vers l'arbre qui était tombé. Le cheval tourna et ils s'enfoncèrent dans la partie enneigée de la forêt.

Livaï arrêta sa monture devant le chariot retourné et reconnu la boîte à musique que son oncle réparait ce jour-là. Il fit repartir son cheval et entra dans la cour du château, toujours au galop.

Une fois arrivé, le noiraud se saisit d'un bâton et entra dans le hall de la demeure. La porte grinça quand il la poussa et pas un bruit ne régnait dans le château.

- Mikasa ! Regarde ! Un beau jeune homme !

- Oui, je vois bien que c'est un garçon ! J'ai perdu les mains, pas les yeux !

- Et i c'était celui qu'on attendait ? Celui qui doit rompre le sort !

- Qui a parlé ? demanda le-dit jeune homme en se retournant. Qui est-là ? fit-il en se rapprochant de plus en plus des deux amis.

Il allait atteindre la table quand il entendit son oncle tousser au loin. Le jeune se saisit rapidement du chandelier devant lui et se précipita vers le son.

La pauvre horloge, restée seule, paniqua pour son ami, pendant que le noiraud suivait la source sonore qu'émettait son oncle. Ses recherches le menèrent vers un escalier en colimaçon, qu'il se hâta de gravir, criant le prénom de son oncle.

- Kenny, est-ce que c'est toi ?

- Livaï ? Comment m'as-tu retrouvé ?

- Tu as les mains glacées ! On va rentrer à la maison.

- Livaï ! Sauve-toi ! Sauve-toi vite ! Ce château... est vivant ! Va-t-en vite avant qu'il ne te tombe dessus !

- Mais qui ? demanda son neveu, perdu.

À peine ces paroles prononcées qu'un grognement retentit, glaçant les os des Ackerman. Livaï se redressa rapidement en saisissant son bâton, prêt à se battre. Il s'avança vers la source du bruit lentement.

- Qui est-là ? Je voudrais vous voir !

- Qui êtes-vous ? fit une voix grave.

- Je suis venu chercher mon oncle.

- Votre oncle...est un voleur.

- Vous mentez !

- Il m'a volé une rose.

- Je la lui avais demandée. Punissez-moi à sa place.

- Non ! Jamais tu ne sortiras ! fit Kenny, toujours dans sa prison. C'est apparement le sort qu'il réserve à tous ceux qui cueille une fleur !

- La perpétuité... pour une rose ? demanda Livaï, perdu.

L'ombre bougea et atterrit près du garçon, après avoir fait un grand saut au-dessus du vide.

- J'ai été damné à jamais pour la même raison et je me suis contenté de l'enfermer. Alors... Voulez-vous toujours prendre la place de votre oncle ?

- Je veux vous voir !

La créature souffla, alors le noiraud se saisit du chandelier et l'approcha de la bête. Il retint un cri d'horreur en voyant le visage de son interlocuteur. Celui-ci le fixa avant de lui demander de faire son choix.

- Livaï ! Je ne te laisserai pas faire ça ! J'ai déjà perdu ta mère, je refuse de te perdre toi-aussi. Va-t-en ! Cours ! lui dit-il avant d'être prit par une quinte de toux.

- Très bien Kenny, je m'en vais, fit le jeune en le regardant, inquiet. Laissez-moi seul avec lui, demanda-t-il à la bête, qui se retourna en soufflant, ne voulant pas accéder à sa requête. Etes-vous inhumain au point de m'empêcher d'embrasser mon oncle une dernière fois ? L'éternité n'est pas à une minute près !

La créature fixa Livaï en se rapprochant de lui de plus en plus, alors que le plus petit reculait à chaque pas que l'autre faisait. Arrivé à sa hauteur, la bête attrapa le levier de la cellule et ouvrit la porte assez violemment.

- Quand cette porte se fermera, elle ne s'ouvrira plus jamais.

Livaï posa le chandelier et sauta dans les bras de son oncle, pleurant légèrement.

- J'aurais dû être avec toi ! fit-il, plein de remords.

- Non, non, non. Livaï, écoute-moi ! Ne t'en fais pas ! Vas-t-en, vas vivre ta vie ! Oublie ton vieil oncle !

- T'oublier ?! C'est toi qui a fais de moi celui que je suis !

- Je t'aime Livaï, N'aie peur de rien.

- Je t'aime aussi Kenny. Je n'ai peur de rien. Et je m'enfuirai, je te le promets, termina-t-il en le prenant dans ses bras.

Kenny eut juste le temps de demander ce qu'il voulait dire par-là avant que son neveu ne le pousse hors da la prison de toutes ses forces. Le vieil homme atterrit sur le sol et Livaï referma la porte.

- Vous avez pris sa place, fit la créature, un peu étonnée.

- C'est mon oncle, répondit le prisonnier, comme si c'était une évidence.

- Ce n'est qu'un fou. Et vous l'êtes également, termina-t-il en s'éloignant.

- Livaï...

- Kenny ! Ne lui faites pas de mal ! hurla le jeune en voyant la bête trainer son oncle loin de lui.

- Non, non ! Je reviendrai ! Je te le promets ! Livaï ! hurla Kenny avant de disparaitre du champ de vision de son neveu.


Plusieurs heures passèrent et Livaï était prostré dans sa cellule quand le chandelier se mit en mouvement et ouvrit la porte.

- Navré de vous importunez jeune homme, mais je viens vous escorter jusqu'à votre chambre !

Beauty and the BeastOù les histoires vivent. Découvrez maintenant