Chapitre seizième

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Sous les paroles pleines de haine de Reiner, les villageois se préparent à aller abattre ce monstre.

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Le grand blond scandait des paroles d'encouragement à tous ces villageois, afin d'attiser leur peur et de la transformer en force.
« Aux frontières du mystère, au château de l'impossible, vit le Diable dans son horrible tanière. »
« Un esprit sanguinaire aux crocs d'acier. Monstre fou qui se joue de nos vies. »
« Tu y perdras ton âme, dans la rage du carnage ! »
« Tuons la bête !

- Enfourchez vos montures ! Et que la fureur guide nos pas ! hurla-t-il.

- Reiner saura nous montrer le chemin ! s'encouragèrent les villageois.

- Dès qu'il faut qu'on se batte, nos compagnons répondent présents pour me suive jusqu'au bout de leur destin ! fit Reiner, fier.

- C'est une vraie bête sauvage, sans aucun doute. Mais je parle du démon qui nous guide, chuchota Berthold, grimpant sur sa monture tout en suivant le mouvement, ne voulant pas se faire emprisonner, voir tuer.

- Prions Dieu car le temps presse ! s'exclamèrent les villageois.

- Montre-moi le château ! ordonna Reiner au miroir, voulant trouver le chemin jusqu'à cette demeure soi-disant maudite.

D'ailleurs, deux habitants de celle-ci, bien loin de se douter du drame qui arrivait, valsaient tranquillement.

- Au moins, le maître a enfin appris à aimer, résuma Armin, tenant sa douce Annie dans les bras.

- Voilà qui nous fait une belle jambe si ce jeune homme ne l'aime pas en retour, lui rappela Mikasa.

- Et pourtant, c'est bien la première fois que j'espérais vraiment que ça arriverait, fit Erwin, avant d'être interrompu par un hennissement.

- Tu entends ça papa ? Est-ce que c'est lui ? Est-ce qu'il est revenu ? demanda Hanji, pleine d'espoir.

- Se pourrait-il que... se réjouit Armin.

- Je vous l'avais dit ! virevolta Annie.

- Sacrebleu ! Des envahisseurs ! jura Armin en voyant la multitude de lumières dans la cour.

- Ruffians ! les insulta Erwin.

- Ainsi vont les choses. Tout ça pour une histoire d'amour, se plaignit l'horloge, toujours sur la fenêtre.

- Tous aux barricades ! Résistez jusqu'au dernier ! ordonna Armin.

- Écartez-vous ! cria Connie, avant de s'élancer et de se mettre debout contre la porte, pour tenter de la bloquer, alors que les villageois tentaient de la défoncer à coups de bélier.

- Ça y est ! C'est ouvert ! hurla l'un deux, quand ils firent un trou dans la porte.

- Il nous faut de l'aide ! réagit Mikasa, se précipitant vers les escaliers.

Pendant ce temps, Livaï réfléchissait intensément pour trouver un moyen de sortir.

- Il faut que je prévienne la Bête.

- Comment ça ? D'ailleurs, comment lui as-tu échappé ?

- Il m'a libéré, oncle Kenny. Pour que je puisse venir à ton secours.

- Oh... je n'y comprends plus rien...

Hésitant une seconde, le noiraud sortit de la poche de son costume le stylo avec la rose qui avait appartenu à sa mère, avant de le tendre à son oncle.

- Mais où as-tu...?

- Il m'y a emmené. Je sais ce qui est arrivé à maman...

- Tu sais donc pourquoi je l'ai laissée là-bas ? Je devais te protéger, j'ai toujours voulu protéger mon cher neveu. Probablement un peu trop....

- Et je t'en sais gré, fit le jeune homme, regardant son vieil oncle tendrement. Alors ? Est-ce que tu veux bien m'aider ?

- C'est dangereux....

- Oui... Oui, je sais !

Son oncle le regarda quelques secondes avant qu'une lueur malicieuse ne passe dans son regard.

- Je peux essayer de forcer la serrure. Après tout, ce ne sont que des rouages... des ressorts... fit Kenny en tâtonnant sur la porte pour trouver le cadenas. Il me faudrait un outil long et a...céré comme.... comme ça, termina-t-il en souriant, prenant la petite épingle que Livaï avait enlevé de son costume avant même que son oncle n'ait commencé à parler. Parfait.

Alors que Livaï tentait de s'évader de cette prison, Mikasa crachait ses poumons après avoir gravi la presque totalité des escaliers de ce château immense, pour arriver sur la plus haute tour.

- Veuillez m'excuser maître. Pardonnez-moi de vous importuner mais-

- Il ne reviendra pas.

Ce n'était pas une question que posait le prince, mais Mikasa répondit quand même.

- ....Non.... Ils vont enfoncer les portes !

- Plus rien n'a d'importance. Laissez-les entrer, fit Eren, abattu par la perte qu'il pensait irréversible.

- Nous n'y arriverons pas ! désespéra Erwin, alors que les villageois continuaient de scander « Tuons la bête ! » comme une litanie pour se donner du courage.

- Je crois que j'ai une idée ! fit le chandelier, petit génie du groupe.

Les villageois, ne se doutant de rien, continuaient d'envoyer le bélier contre la porte, jusqu'à ce que celle-ci ne s'ouvre, n'ayant plus personne qui l'a retenait. Sous l'élan, les porteurs de l'arme entrèrent dans la hall, s'écrasant lamentablement au sol. Reiner entra ensuite, suivi par les autres.

- Est-ce que tu ne te dis pas une seconde que ce château pourrait être hanté ? demanda Berthold au meneur.

- Garde ton sang froid, Berthold.

Plus les villageois entraient, plus il y avait de murmures qui s'élevaient dans la nuit.

- Cet endroit me semble... familier, fit Mike, regardant autour de lui. Comme si j'étais déjà venu.

- Salut toi. Je suppose que tu es la tasse à thé qui parle ? Et toi, tu es probablement sa grand-mère ? fit Berthold, en s'approchant du chariot de la petite famille.

- Oh ! Sa grand-mère ! À l'attaque ! siffla Erwin, rageant de ce manque de respect flagrant pour son genre et son âge.

L'éclat de voix fit reculer le pauvre brun, et tous se retournèrent en direction du son, avant qu'Armin ne tournoie sur lui même, allumant le feu et illuminant la pièce en hurlant un « coucou » sonore. Tous les meubles semblaient attendre ce signal, car les chaises, les tables et le reste du mobilier partit à l'assaut de ces envahisseurs. Les lampes à l'extérieur, quant à elles, s'amusaient à assommer les villageois qui tentaient de s'enfuir.

Auruo se positionna devant Reiner, prenant une posture de boxe, utilisant ses nombreux bras pour faire des mouvements de haut en bas, pour le défier. Le blond prit par le col son soi-disant ami et le plaça devant lui, de sorte que ce soit Berthold qui se ramasse les coups. Il le déplaça ensuite sur sa gauche, avant de le lâcher sous Connie, qui s'était mis debout afin de tomber sur eux. Il le regarda sans émotions particulières, alors que Berthold le regardait en prononçant son nom, lui demandant de l'aider. Connie jouait une version rapide de la marche funèbre de Chopin.

- Je dois répondre à l'appel.... de l'héroïsme, fit le blond, sans aucun remord dans sa voix, tournant ensuite le dos à l'homme gisant sous le poids de ce clavecin humoriste.

Pendant ce temps, le garde censé surveiller la petite famille Ackerman fit une mauvaise découverte en voyant le cadenas manquant et le chariot carcéral vide.

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