Chapitre quatrième

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- Alors, qu'est-ce que je peux te rapporter du marché ?

- Une rose ?  Comme celle du tableau.

- C'est ce que tu demandes chaque année !

- Et chaque année tu m'en rapportes une.

- Et j'en rapporterai une autre. Tu as ma parole.

- Au revoir, oncle Kenny.

- Au revoir Livaï. En avant, Philibert. Tu connais le chemin.

- À demain soir !

- Promis ! Demain soir, avec la rose !

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Une tempête commence à se former, et Kenny entre dans la forêt.

- Oh, j'adore cette forêt. Si seulement je savais où je suis.... Sais-tu où nous sommes Philibert ? Parce que moi, je l'ignore.

Soudain, un éclair s'abat sur un arbre proche et tombe sur le chemin. Le cheval s'arrêta subitement et rua, pris de peur.

- Oh ! Ce n'est rien ! Ce n'est rien Philibert !

La route était bloquée, mais un autre passage était ouvert.

- Mmh, on peut encore aller par là. Allez ! Prends à droite ! C'est bien. Doucement. Au pas. Une route se ferme, une autre s'ouvre.

Ils avancent dans ce chemin nouvellement ouvert, peu rassurés par l'aspect des bois. Kenny voit alors de la neige et tente de rassurer son cheval.

- Ne t'en fait pas, ce n'est qu'un peu de neige. Au moins de juin.... Sois prudent, la route est glissante.

Il ne remarqua pas tout de suite la meute de loup qui les suivaient. Philibert hennit nerveusement et les loups grondèrent. Kenny tourna alors la tête dans leur direction. Il commença à secouer les rênes, incitant l'animal à accélérer.

- Vite, vite, Philibert ! Allez ! Ya !

S'ensuit alors une course poursuite, qui entraîna la destruction du chariot. Kenny grimpa sur son cheval et celui-ci partit au galop, poursuivit par la meute. Au moment où ils allaient se faire rattraper, le cavalier et sa monture entrèrent dans la cour immense d'un château. Kenny souffla, heureux d'avoir échapper aux loups qui s'étaient arrêtés devant la grille. La meute hurla une dernière fois, fâchée d'avoir laissé leurs proies s'échapper.

- Tu m'as sauvé la vie Philibert. Aaah, merci. Merci. Nous en serons quittes pour aller dîner ailleurs. Pas vrai ?

Ils continuèrent d'avancer dans cet immense jardin, et s'arrêtèrent au pied du grand escalier menant à la porte d'entrée.

- Regarde ! Du foin. Et....et de l'eau ! Tout ce qu'il te faut mon vieil ami. Je vais aller présenter mes hommages... à notre hôte involontaire. Quel qu'il soit. On verra bien.

Le vieil homme gravit les marches en observant le château, qui est immense. Il arriva devant la porte et celle-ci s'ouvrit toute seule.

- Ah, merci. Merc-ah.

Il n'y avait personne derrière la porte. Il la referma et avança lentement dans le corridor.

- Il y a quelqu'un ? Ouhou ? Excusez cette intrusion... je ne suis qu'un voyageur... qui cherche à s'abriter de l'orage. Pardon pour le dérangement. Il y quelqu'un ? Je vous réveille ?

- Oh, il doit être perdu dans la forêt, chuchota un chandelier.

- Tais-toi, on va se faire repérer, souffla l'horloge à côté.

- Je vous demande pardon ? demanda le pauvre homme, perdu. Il s'approcha des deux objets. Quel splendeur, fit-il en regardant la pendule. C'est extraordinaire, dit-il en tenant le chandelier dans la main.

Il se retourna soudainement en entendant de la musique, reposa l'objet, remit de l'ordre dans sa tenue et se dirigea vers le son.

- C'est un homme raffiné, dit le chandelier.

- Il parlait uniquement de moi, répondit l'horloge à côté.

Pendant ce temps, Kenny entrait dans une pièce et vis un clavecin. Ce dernier, voyant l'humain, arrêta de jouer en disant un « oulah » en éteignant ses bougies rapidement. Le vieil oncle observa la salle, étonné. Il aurait juré avoir entendu de la musique venant de la pièce. Il ressorti rapidement. Il retourna dans le hall et se remit à parler.

- Et bien, où que vous soyez, je.... je vais seulement me réchauffer un peu près du feu.

Il s'approcha de l'âtre en se frottant les mains pour les réchauffer, toussa, et se sentit mieux.
Il entendit alors des bruits de vaisselle dans une autre salle et s'y dirigea.

- Ohhh, merci beaucoup, fit-il en voyant le repas qui était servi. Il s'installa et commença à manger jusqu'à ce qu'une tasse glisse sur la table.

- Erwin m'avait dit de ne pas bouger, pour ne pas vous effrayer. Désolée, chuchota cette dernière.

- Ce n'est rien.

Puis il partit en courant et revint dans le corridor.

- Je... je n'ai pas de mots... pour vous remercier... de votre hospitalité. Alors... je vous dis... adieu et... bonne nuit.

En disant ces mots, il poussa la porte et grimpa sur son cheval, pour s'enfuir de ce lieu étrange le plus rapidement possible.

- Vite Philibert, vite ! Vite !

Mais en voyant des rosiers sur son chemin, il arrêta brusquement son cheval. Il avait failli la rose pour Livaï. Il s'approcha des fleurs blanches et tenta d'en cueillir une. Il se piqua le doigt à cause des épines et recommença. Il n'avait pas vu que le cheval semblait s'affoler, à cause de la présence au-dessus du vieil homme. Au moment où il réussit à casser la tige de la fleur, une créature atterrit brusquement sur le sol. Elle se dressa de toute sa hauteur au-dessus du voyageur, qui tomba à la renverse. Le cheval brisa ses liens et s'enfuit dans la nuit, pendant que Kenny se faisait emporter par la bête.

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