Beauty and the Beast

Chapitre neuvième

Livaï, quant à lui, finissait de faire passer les draps par la fenêtre, avant d'entendre quelqu'un toquer à la porte.

———————————

- J'ai dit que je ne voulais plus vous voir !

- Ne craignez rien, mon cher. Ce n'est que monsieur Smith.

Livaï se hâta de cacher sa corde de fortune sous le lit, avant que la porte ne s'ouvre.

- Oh, vous êtes vraiment ravissant. Et je suis ravi de faire votre connaissance. Oh... fit la théière en voyant la corde. Un long voyage vous attend, laissez-moi vous donnez des forces avant de partir. J'ai découvert que bien des tourments semblent s'apaiser après une revigorante tasse de thé. Ne le renverse pas, Hanji !

La petite tasse, remplie du liquide bouillant, descendit du petit chariot avant de glisser sur le sol et de s'arrêter devant les pieds de Livaï. Celui-ci se baissa et porta la tasse à ses lèvres, avant de boire une gorgée.

- Haha ! Ravie de vous rencontrer ! Vous voulez voir ce que je sais faire ? demanda la petite avant de souffler, faisant une bulle avec le thé.

- Hanji....

- Hihi, fit la tasse, prise sur le fait.

- Sachez-le que j'admire ce que vous avez fait pour votre oncle, mon cher.

- Oui trésor. Nous vous admirons tous, termina la diva.

- Je m'inquiète pour lui. Il... ne s'est jamais retrouvé seul....

- Ne vous en faites pas, mon enfant. Les choses s'arrangent toujours avec le temps. Vous vous sentirez beaucoup mieux après un bon dîner.

- Mais il a dit s'il ne dîne pas avec moi, il n'a droit à rien du tout.

- Oh, il ne faut pas l'écouter quand il est en colère. Dans ces cas-là, sa parole dépasse sa pensée. Vous venez, mon ange ?

- Suivez les, l'encouragea Sasha.

- Ils arrivent ! Que tout le monde se prépare ! Tout de suite ! ordonna Armin, en poussant les portes.

- Pas question ! Si le maître apprend que tu lui as désobéi et que tu l'as nourri, c'est moi qu'il accusera ! gronda Mikasa

- Évidemment ! J'y veillerai ! Mais est-ce que tu l'as vu lui tenir tête ? C'est le garçon qu'on attendait, j'en suis sûr ! Il faut qu'il tombe amoureux si on veut redevenir humain. Mais comment feront-ils s'il reste dans sa chambre ? Eh Auruo, tu oublies une tâche !

- Mais voyons, jamais il ne pourra l'aimer !

- Et bien si tu crois ça, c'est qu'il est grand temps de remettre les pendules à l'heure mon amie. Tiens-toi droit, toi. Ce soir, l'heure est à la fête ! continua le chandelier, sautant un peu partout. Je n'ai plus de papilles, mais tout ça me semble absolument exquis ! fit-il en goûtant les plats qu'Auruo préparait.

- Moins fort voyons ! On ne doit pas nous entendre ! paniqua la pendule.

- Oh, bien sûr, bien sûr. Mais que serait un dîner sans un peu de musique !

- De musique ?!

Le chandelier sauta du chariot avant de se diriger vers le clavecin.

- Maestro Connie. Est-ce que vous êtes prêts ?

- Oh, il y a tellement longtemps que je n'ai pas joué en publique... J'espère pouvoir rester dans la note, fit-il en actionnant les touches de son clavier, faisant une belle mélodie avant qu'une des cordes ne se casse. Oh.... Je suis encore sur la touche....

- Maestro, votre femme est en haut. Et elle a de plus en plus de mal à rester éveillée. Elle compte sur vous pour nous aider à rompre ce charme.

- Dans ce cas, je tâcherai de trouver l'accord parfait.

- Maestro, ne faites pas trop de bruit, lui demanda Mikasa.

- Oh, bien, sotto voce. Haha, bien entendu. Avez-vous d'autres exigences absurdes à imposer à mon incommensurable talent ?!

- Euh, non. Rien d'autre...

Armin se retint de rire sous le ridicule de son amie.

- Nous y voilà mon cher, fit Erwin.

Armin décida ensuite de se donner en spectacle, et d'accueillir leur invité avec une distinction princière. Les différents objets du château le suivirent et se mirent à danser et chanter, donnant un magnifique spectacle au jeune noiraud.

Plus tard, Livaï se promenait avec Erwin dans les couloirs du château.

- Je ne comprends pas, pourquoi vous êtes si gentils avec moi ? De toute évidence, vous êtes prisonniers, vous aussi. Vous n'avez pas envie de vous échapper ?

- Oh, vous savez, le maître est loin d'être aussi méchant qu'il n'y parait. Quelque part, tout au fond de son coeur, sommeille un prince, euh... un simple humain qui attend que quelqu'un vienne le libérer.

- Armin a parlé d'un problème avec l'aile Ouest... fit le noiraud en se tournant vers les escaliers.

- Ne vous inquiétez pas pour ça. Il est tant d'aller vous coucher, mon ange.

- Bonne nuit.

- Faites de beaux rêves ! termina la théière avant que le chariot n'avance. Allez ! Au dodo ! ajouta-t-elle alors que Livaï gravissait les marches.

Il attendit qu'Erwin soit partit pour emprunter les escaliers menant vers cette fameuse aile Ouest. Le noiraud parcourut un long couloir avec d'autres marches, surveillant ses arrières pour ne pas être suivi. Il finit par arriver devant une grande porte, qu'il ouvrit sans hésiter. Les gonds grincèrent légèrement, dévoilant une grande pièce.
La chambre de la Bête.

Livaï promena son regard un peu partout, avant de se rapprocher d'une grande tapisserie, couverte de coups de griffes. Elle représentait un homme avec un regard fier, presque hautain, avec le visage déchiré par les coupures. Une femme brune se tenait à ses côtés, avec le même genre de regard. L'enfant au milieu n'avait pas non plus été épargné par les déchirures. Mais le noiraud put apercevoir ses yeux, d'un vert envoûtant.

Se détachant de la peinture, le jeune homme s'approcha du balcon, baigné d'une lumière bleue. Il s'avança lentement jusqu'à la table, où était posée une cloche de verre, contant une rose.
Le noiraud tendit la main, comme pour la toucher, se reculant en entendant la bête arriver violemment.

- Que faites-vous ici ?! Que lui avez-vous fait ?!

- Rien, je-

- Savez-vous ce que vous auriez pu faire ?! Nous damner pour toujours !! Sortez d'ici !! Sorteeeeeez !!

Le noiraud ne le fit par répéter et s'enfuit en courant, loin du prince.