Chapitre 22

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Mon sauveur,
Une fois que j'y arriverais, tout serait réglé,
Tout irait mieux.
Fini les ténèbres, fini d'être engloutie.
Je pourrais respirer, pour de vrai.
Un air pur et sain,
Plus de poitrine comprimée sous le poids de l'étouffement.
Cette sensation perpétuelle d'être noyée dans la noirceur,
D'être broyée dans un tourbillon d'obscurité intense.
Il y mettra fin.
Pas sa seule présence, sa seule force.
Son ampleur est telle qu'elle me délivrera.
Mon cœur est si lourd, sans que je ne sache pourquoi.
Tout mon corps me pèse.
Chaque pas me rapproche,
Mais chaque pas m'enfonce un peu plus.
Vite, vite, je dois y parvenir.
Je dois le franchir, le point blanc.

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Une semaine.

Voilà une semaine que j'ai fui l'enfer dans lequel j'ai été placé. Cela n'a pas été facile, mon évasion encore moins. Je n'ai pas simplement sauté d'une falaise. Il faisait nuit, certaines blessures n'étaient pas tout à fait refermées, d'autres se sont rouvertes. Mais j'ai survécu. En réalité, j'ignore encore comment. Mon arrivée dans l'eau avait été brutale et froide, très froide. Je m'étais agrippée à ce que j'avais pu, une branche qui passait par là. Je m'étais laissée emportée par le courant, à l'insu des soldats qui ne pouvaient me distinguer aussi loin dans les profondeurs de la nuit. Très vite, j'avais atteint le cœur d'une forêt. J'étais sortie de l'eau, frigorifiée, mortifiée. Mon instinct de survie avait pris le dessus. Je m'étais déshabillée, j'avais jeté mes habits dans l'eau ne gardant que mes sous-vêtements et bandages. Je sècherais plus rapidement et serais moins repérable. J'avais rassemblé tout ce que j'avais pu, mousse, feuilles, herbes j'avais monté un lit de toute pièce ainsi qu'une couverture puis j'avais attendu l'aube, cachée.

Dès les premières lueurs du soleil, j'avais quitté mon nid. Je m'étais rendue au village le plus proche. Selon les habitations et ce que j'avais pu trouver à portée de main, j'avais pu avoir de quoi me vêtir à nouveau, un pantalon, un T-shirt et une longue cape de voyage avec une capuche. J'avais également réussi à me munir d'un couteau, strict nécessaire pour me défendre. Ensuite je m'étais rendue au port, j'avais fui l'île sur laquelle j'avais été retenue. Trop dangereux, trop risqué. J'avais pris le premier bateau qui partait, j'avais voyagé jusqu'à la première escale, clandestinement. Dedans, j'y avais trouvé quelques médicaments, anti-douleurs, désinfectant, bandages mais aussi quelques Berrys. Cela me suffirait temporairement. En arrivant, j'avais acheté un sac et de la nourriture et j'étais partie, recluse au fin fond de cette île.

Je me cache, je suis supposée hors de danger, mais je préfère rester à l'abri des regards. L'île est proche de la première. Nous n'avons navigué qu'une journée. J'ai d'ailleurs l'intention de repartir, dès aujourd'hui.
J'attends mon rendez-vous quotidien, ensuite je m'en irai. Je dois récupérer le journal une fois qu'il sera distribué. J'espère ne pas être déçue une nouvelle fois en le récupérant. J'ai besoin d'informations, elles représentent mes uniques espoirs. Le premier but est purement personnel, je cherche à savoir si l'on parle de moi. Pour différentes raisons. Tout d'abord y trouver des éléments de mon passé. Ensuite, pour voir si on mentionne mon évasion, cependant je n'y crois pas vraiment. En récupérant d'anciens journaux, j'ai pu constater que l'on n'avait même pas abordé mon arrestation. Je crois qu'ils voulaient attendre mon transfert à Impel Down avant de la rendre officielle, alors révéler que je me suis échappée avant même d'avoir annoncer ma capture, ça salirait leur réputation. Du moins, c'est ce que je présume. Surtout, Ace ou l'équipage pourrait avoir des nouvelles de moi ainsi qu'une idée de l'endroit où me chercher, en supposant qu'ils le fassent. Mais j'ai bizarrement foi, je crois en eux et en leur volonté de nous réunir à nouveau.

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