Chapitre 13

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Existait-il une justice en ce bas monde ?
Combien de fois m'étais-je posée la question : « qu'avais-je fait pour mériter cette atroce situation ? »
Peut-être ma position actuelle était-elle le résultat de mes actions, comme une sorte de punition.
Mais il y avait alors un point illogique.
J'avais le sentiment de ne jamais avoir tué personne et j'en étais même persuadée.
Alors comment expliquer ma présence ici ?
Si il s'agissait véritablement d'une punition, comment se faisait-il que je sois seule ?
Il y avait de par le monde, des milliers de personnes plus cruelles que moi.
Meurtre, viol, agression, vol, kidnapping, torture, corruption, mensonge.
Si c'était une punition, alors il n'y avait aucune justice ici bas.
Parce que les personnes qui devaient être punies ne l'étaient pas vraiment.
Si c'était une punition, prendrait-elle fin au moment où j'atteindrais le point blanc ?

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Je lui secoue légèrement l'épaule.

- Ace tu v-

- Oui, je te disais donc, qu'est-ce que tu as fait ce matin ?

Il s'était relevé subitement, de la sauce encore sur le visage et avait repris la conversation comme si il ne s'était rien passé.

- Quoi ? Es-tu sérieux ?

- Mmh, oui. Je ne vois pas ce qu'il y a de mal dans ma question.

- Je ne te parle pas de ça !

- Alors explique-toi bon sang !

- Non ! Toi explique-toi ! C'était quoi ça ?

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Là ! À l'instant ! Tu t'es effondré dans ton assiette, comme mort ! Et tu te relèves puis me parle le plus normalement du monde ! Je dis outrée.

- Oh ! Je me suis endormi pardon.

- Hein ? Non, tu ne t'es pas endormi ! Je veux bien t'accorder que tu te sois évanoui mais pas endormi ! Pas aussi vite c'est impossible.

- C'est parce que je suis atteint de narcolepsie. C'est tout.

- Et tu n'as pas jugé utile de me prévenir ?

Il hausse les épaules.

- Pas vraiment, je pensais que tu étais au courant. Ça m'arrive souvent et les gars se font un plaisir de se moquer dès qu'ils en ont l'occasion.

- Non ! Je n'en savais rien ! J'ai eu une peur bleue ! J'ai bien cru que tu étais mort !

- C'est ce que l'on me dit à chaque fois qu'on y assiste la première fois.

- Il n'y a aucun remède ?

- Pas que je sache.

- Et tu ne souhaites pas en trouver un ?

- Ça ne me dérange pas plus que ça, alors non ce n'est pas ma priorité. »

Je lève les yeux au ciel ne cherchant pas à comprendre son raisonnement puis nous terminons de manger. L'après-midi, nous achetons des provisions pour le repas du soir et du lendemain puis, comme convenu lorsque le soleil commence à se coucher, nous rassemblons nos affaires pour retourner sur le Striker de Ace. Puisque l'obscurité de la nuit ne me permet pas de lire, je me contente d'observer l'horizon.

« - Tu devrais essayer de dormir. C'est pas très confortable mais tu vas t'épuiser inutilement sinon.

- Je ne suis pas sûre d'y arriver, je ne suis pas fatiguée pour l'instant.

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