Chapitre 12

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« Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ».
C'est ce qu'on ne cesse de se répéter quand tout va mal, c'est une sorte d'auto-persuasion malsaine.
Et pourtant, même en en ayant conscience, c'est ce que je ne cessais de me répéter à moi aussi.
J'étais en vie et j'avais espoir.
Espoir d'arriver au bout de cette longue marche monotone.
Espoir d'atteindre le point blanc.
Espoir de quitter le néant.
Ce point blanc, j'avais à force, l'impression qu'il s'était agrandi, légèrement bien sûr, mais il s'était agrandi.
Où alors était-ce le fruit de mon imagination ?
À force de le fixer, j'avais peut-être cru à quelque chose.
Je m'étais auto-persuadée.
« Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ».

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Lorsque je reviens, Ace soupire et m'emmène à la poupe du navire, j'ai un mouvement de panique alors que je le vois sauter par dessus la rambarde, je me précipite à celle-ci et suis soulagée en constatant qu'il a atterri dans une sorte de barque plutôt que dans l'eau. Il m'ordonne de jeter mon sac puis de sauter à mon tour. Il n'y a pas la place pour plus que ce que nous sommes et voyant mon regard suspicieux, il entreprend de m'expliquer :

« - C'est mon Striker, un bateau spécialement pour moi, c'est pour ça qu'il n'y a pas trop de place. Je le contrôle avec mes flammes, il me permet d'aller très vite et d'une île à une autre en moins d'une journée, bien qu'il m'épuise c'est plutôt pratique. Ainsi nous pourrons dormir dans des auberges et non pas dessus comme tu avais l'air de le croire. Termine-t-il moqueur.

- Alors me voilà rassurée.

- Notre destination est Molgav. C'est là que notre « Ace aux poings ardents » aurait fait des siennes pour la dernière fois. Si tout se passe bien, en moins d'une semaine nous devrions y être. Le log pose se recharge rapidement sur les îles où nous allons accoster.

- Ah oui, Marco m'a expliqué brièvement. Il enregistre les champs magnétiques de l'île et pointe la suivante c'est ça ?

- Oui, mais la durée n'est pas la même selon l'île. Et dans le nouveau monde, un simple log pose ne suffit pas. Il faut une boussole composée de trois.

- Je vois. »

Aussitôt il se retourne et des flammes sortent de ses pieds pour venir s'écraser contre le sol permettant j'imagine, de faire démarrer le moteur puisque le Striker se déplace immédiatement. Déjà en quelques minutes, les bateaux ne sont plus que des souvenirs à l'horizon. Rapidement je peux avouer que je m'ennuie terriblement, je n'ai pas pensé à prendre des livres pour me distraire n'ayant pas pensé à la nécessité de devoir me distraire. Ace n'étant pas très bavard, ou trop concentré, à moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle crise de bipolarité, me tourne le dos et ne lâche pas un mot. Finalement, alors que le soleil disparaît sous la mer, nous apercevons enfin une île. C'est seulement lorsque nous accostons et que Ace descend de l'embarcation que je remarque son essoufflement. En y réfléchissant il est vrai qu'il ne s'est pas accordé une seule pause et j'imagine qu'une utilisation intense d'un fruit du démon n'est pas sans conséquence.

« - Bien, trouvons une auberge rapidement, je ne rêve que de dormir. »

J'hoche la tête et me contente de le suivre tandis qu'il avance d'un pas déterminé, comme si il connaissait déjà l'endroit. Quand il trouve l'objet de ses recherches, il entre, moi sur ses pas et il se dirige vers l'accueil. Il demande deux chambres, paye et récupère les clés dont une qu'il me tend.

« - J'espère que dormir sans moi ne sera pas trop dur. Plaisante-il.

- Merci. Quand repartons-nous ?

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