Chapitre 18

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Marre,
J'en avais terriblement marre.
C'était si long,
Si ennuyant.
Épuisant, décevant, lassant.
Déception, patience.
Néant.
Il est plus près, plus gros, plus proche.
Le point blanc.
Point blanc, point blanc, point blanc.
Obsession.
POINT BLANC !
Folie.

************************************

J'écarquille les yeux. Hashimoto. D. Alya ? Est-ce qu'ils parlent de moi ? Est-ce mon nom complet ? Est-ce ainsi que je m'appelle ? D ? Comme Ace, Portgas. D. Ace, sommes-nous liés ? Fait-il partie de la même famille que moi ?

Tout s'embrouille dans ma tête rien qu'à l'entente de ce nom et eux, me connaissent-ils ?

- S'est-on déjà vu ? Je demande.

L'un des hommes rigole.

- Si je t'avais déjà croisé, il y a bien longtemps que tu ne verrais plus la lumière du jour. Tu croupirais à Impel down et je serais sur la plage une bière à la main, mais ne t'inquiètes pas, nous allons arranger ça !

Aussitôt dit, il se précipite sur moi, épée à la main.

- Quoi ? Impel Down ? Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que vous me voulez ?

J'esquive son coup en me décalant par la gauche, sors mon arme et vise les deux derniers qui me bloquent le chemin. Je ne manque pas mes cibles mais suis surprise de constater qu'ils ont stoppé mes tirs avec leur épée respective. Heureusement pour moi, cela me permet tout de même de gagner une seconde décisive et de passer entre eux. Me voilà en dehors de la ruelle, mais maintenant où aller ? Je ne sais pas où est Ace et je ne veux pas risquer d'attirer des ennuis aux villageois. Tant pis, contrairement à mon idée du début, je vais aller dans la forêt pour m'isoler.

- Tu t'enfuis Hashimoto ? Ta réputation ne te précède pas ! »

J'aimerais lui répondre que je ne m'enfuis pas mais que je cherche à gagner du temps avant de trouver comment agir, seulement, répondre à sa provocation ne me mènerait qu'à mon propre tombeau. J'aimerais aussi lui demander s'il est bien sûr de poursuivre la bonne personne, mais mon instinct de survie me chuchote que oui. Ces hommes paraissent connaître une bonne partie de mon passé. Et si je suis bien leur cible, alors comme je l'avais pensé il y a quelques semaines, j'étais une pirate. On y était, la première information clé de mon passé.

J'étais une pirate.

Panique, adrénaline, excitation. Je dois faire vite. Je jette un coup d'il rapide derrière mon épaule et vois mes poursuivants me courir après, j'ai une légère avance sur eux, mais ils ont des armes à feu également et je suis devant. De l'or servit sur un plateau d'argent. Le plus grand pose des lunettes devant ses yeux et tend son bras dans ma direction, il va tirer bon sang. Je m'arrête, me retourne et vise dans sa direction à mon tour. Une première détonation retentit, elle ne provient pas de moi mais dans la dixième de seconde qui suit, j'appuie sur la gâchette. La chance est infime et j'ai le temps de réaliser que je me surestime énormément avant qu'un drame ne se produise. Pourtant, nos deux ballent s'entrechoquent comme je l'avais espéré. Nous restons tous les quatre bouche-bée avant que l'un des malfrats ne réagisse en souriant.

« - Voilà, cest à ça que je m'attendais Hashimoto. D. Alya ! »

Je n'admire pas plus longtemps le talent dont je viens de faire preuve et réengage ma course. Je dois prendre de la distance pour pouvoir les accueillir convenablement dans la forêt. Le temps qu'ils comprennent que je suis repartie j'ai repris de l'avance et surtout, bien décidée à les semer j'agrandis mes foulées et augmente ma vitesse de pointe. Si je devais parler de l'accélération de ma vie, ce serait bien celle-là, aussi courte cette vie soit-elle, quoique ma fuite face au minotaure dans la mine était pas mal aussi. Je m'enfonce entre les arbres et je remercie cette forêt d'être très largement condensée. Plus d'arbres signifie plus d'obstacles et de cachettes donc par définition, plus de chances de survie et vous noterez qu'il s'agit d'un détail non négligeable. Après quelques minutes à courir à perte d'haleine, je m'arrête enfin derrière un tronc en priant pour que les chasseurs de primes ne m'aient pas vu. Je profite de mon avance pour faire un état de mon attirail, il me reste trois balles dans le chargeur et une autre salve, autrement dit neuf balles, ainsi qu'un poignard. Je ne risque pas d'aller bien loin. Réveille-toi Alya ! Ce n'est pas le moment de se décourager. Il est temps d'apprendre à se connaître et de savoir jusqu'où peut m'emmener mon courage. Je respire un grand coup et me concentre sur mon ouïe, il n'y a aucun bruit, il est facile de conclure que ces chasseurs de primes ne sont pas des amateurs. Je me penche légèrement pour voir leurs positions et si au début je ne distingue rien, je ne tarde pas à remarquer que comme moi deux d'entre eux sont cachés et ils le sont très bien. Dommage qu'ils ne connaissent pas ma position, car si j'étais à nimporte quel autre endroit je n'aurais pas pu les remarquer. En revanche ce qui m'inquiète un peu plus, c'est de ne pas voir le troisième bien que je suppose qu'il soit près des autres. Une idée me vient alors à l'esprit, je ramasse au sol une pierre qui fait environ la taille de ma paume de main et l'envoi à l'endroit le plus opposé de ma direction. L'effet est immédiat, une branche craque à l'atterrissage et une enveloppée d'oiseaux prend son envol, mes deux poursuivants se relèvent dans la seconde qui suit en regardant là-bas. Un sourire prend place sur mon visage, je prends mon pistolet pour leur tirer dans le dos – oui, je sais, cest lâche – bien décidée à me débarrasser d'eux. C'est sans compter sur le canon d'une autre arme se collant à ma tempe.

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