Chapitre 14

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On a tendance à prétendre la chose suivante :
Lorsque l'on veut, on peut.
Je n'ai jamais réalisé autant que maintenant à quel point cette phrase était fausse.
Depuis que j'étais arrivée ici, je n'avais cessé de vouloir des choses.
J'avais d'abord voulu sortir d'ici mais j'y étais toujours.
J'avais ensuite voulu comprendre, je n'avais pas pu.
J'avais voulu dormir, sans succès. Puis manger, boire, retrouver ces sensations, impossible.
Avant déjà, dans ce que j'appelle à présent l'autre monde, celui dont je venais, j'avais prié pour de nombreuses choses.
Je voulais revoir mes proches décédés, avoir des pouvoirs, rester enfant, trouver un remède à toutes les maladies du monde.
Mais qu'avais-je pu faire ?
Rien de tout cela.
Vouloir n'est pas synonyme de pouvoir.
Malgré tout, je continuais de vouloir certaines choses même sans la certitude de pouvoir les avoir.
Alors aujourd'hui, plus que tout, je voulais atteindre le point blanc, parce que j'avais la certitude de pouvoir.

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L'eau glacée pénètre tous les pores de ma peau. Je mets quelques secondes à réagir et quand enfin c'est le cas, je nage jusqu'à la surface pour inspirer une goulée d'air. Rapidement, je repense à Ace, si l'eau ne vient pas de l'océan et donc ne sape pas son énergie, elle lui enlève tout de même sa capacité de nager. Je replonge immédiatement dans le liquide bleu pour y voir Ace paniqué en train de retenir sa respiration, heureusement pour nous le sol n'est pas très profond - Mais assez pour qu'on ai pu sauter depuis une falaise - Je le tire contre moi pour le ramener au bord tout en lui faisant signe de marcher au sol pour m'aider puisqu'il est trop lourd pour que je puisse le ramener seule. Ace peut enfin sortir sa tête de l'eau, juste avant qu'il ne perde connaissance m'indique sa toux excessive.

« - Dieu merci, j'ai bien cru que tu me laisserais couler au fond de l'eau !

- Tu n'es qu'un abruti ! Je réplique. Pourquoi nous avoir fait sauter dans l'eau alors que tu ne sais pas nager ?

- Bah pour échapper aux guêpes pardi ! C'était elles ou nous !

- Tu n'avais qu'à les tuer ! Ces monstres tueuses !

- Non ! Elles sont inoffensives je te dis ! Sauf en groupe et encore, nous ne risquons qu'une petite piqûre !

- Tu appelles ça une petite piqûre peut-être ?

Je lui montre mon bras qui ne grossit plus mais qui ne dégonfle pas pour autant.

- Tu es allergique Alya ! Rien d'anormal !

- Allergique ?

- Un rejet de la part de ton corps à quelque chose, en gros.

- Et comment sais-tu que je le suis ?

- Oh, bah... C'est une réaction typique d'allergie ça, alors j'imagine que tu l'es.

- Vais-je mourir ?

- Je ne crois pas.

- Tu ne crois pas ? Je peux mourir donc ?

- On va dire que non.

- Quoi ? Mais-

- Aller en route ! Sauter de la falaise nous a évité un détour c'est parfait ! »

J'étais épuisée rien qu'à l'idée de me mettre en marche de nouveau mais l'enthousiasme du garçon me dissuade de lui en parler. Pour éviter de reproduire la situation précédente Ace décide de m'attendre et donc nous marchons côte à côte, parfois se disputant sur le chemin à suivre, parfois se chamaillant pour des broutilles. C'est finalement avant midi que nous trouvons l'entrée de la mine.

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