Chapitre 26

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L'être humain attache beaucoup d'importance aux biens matériels.
Particulièrement à la richesse, qui lui permet de s'en fournir.
Mais à quoi bon ?
Lorsque l'on meurt, un jour,
On part sans rien emporter derrière soi.
Ni vêtements, ni bijoux, ni maison.
C'était mon cas.
Quand bien même j'y avais pensé,
Quand bien même j'étais persuadée du contraire.
Peut-être était-ce ce qui m'attendait au bout de ce couloir de la mort,
Après le point blanc.

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Le bateau vient de remettre les voiles, ce matin alors que nous chargions les provisions, j'ai encore senti de lourds regards posés sur moi. M'obligeant à me convaincre des hypothèses faites par Ace la veille, j'ai réussi à les ignorer et suis partie le cœur plus léger.

Le temps est à la pluie et aux nuages, les quelques hommes sur le pont ne sont pas nombreux et pour ma part, je me retrouve pour la deuxième fois en réunion avec les commandants. L'équipage va de nouveau se séparer en plusieurs Moby-Dick comme habituellement et trois flottes vont se diriger vers l'île de Conitrass. C'est l'île sur laquelle réside la base navale du vice-amiral Hanjo. Dire que cette femme est sûrement loin d'imaginer ce qui l'attend... J'aurais sûrement éprouvé de la pitié si je n'avais pas séjourné dans leurs geôles et si je n'avais pas vu les autres victimes de son emprise, malheureusement pour elle, ce n'était pas le cas.

Les garçons discutent entre eux afin d'établir quelles seront les trois flottes à partir vers une bataille certaine. Dire qu'ils se disputent serait plus exact mais je dois avouer que les voir débattre entre eux corps et âmes pour me venger, moi, est plutôt flatteur. Quoique, c'est un peu présomptueux de ma part, il s'agit avant tout de défendre l'honneur de leur équipage et surtout celui de leur grande famille. Finalement et comme toujours, c'est Marco qui met fin au débat :

« - Je veux la deuxième, quatrième et douzième flotte sur le coup, la discussion est close.

Ace, Thatch et Haruta sautent de joie.

- YESS !! »

Alors que certains supplient encore Marco pour qu'il change d'avis, les plus sérieux acceptent ce choix sans sourciller et commencent à s'éparpiller pour retourner vaquer à leurs occupations respectives. Nous partirons cette nuit, j'en profite donc pour rejoindre Izou et lui réclamer une petite faveur avant notre départ :

« - Marco m'a dit que je pouvais reprendre les entraînements, je sais qu'avec trois commandants mon rôle ne sera pas très important lors de ce combat mais j'aimerais tout de même me rendre utile, puisque tu ne pars pas avec nous, est-ce que tu pourrais me donner quelques exercices à faire pour que je m'entraîne durant le voyage ?

- Bien sûr ! Allons dans la salle d'entraînements veux-tu ?

J'acquiesce et le suis jusquà la-dite salle, pour une fois elle est complètement déserte et nous laisse ainsi le champ libre. À ma surprise, Izou ne prend pas d'armes et se contente d'aller se placer au centre d'un tapis posé au sol.

- Avant toute chose, il faut que tu retiennes une chose Alya. Posséder des armes est important, mais cela ne fait pas tout. Une bonne condition physique est nécessaire, jusque-là je ne t'apprends rien. En revanche, la développer au maximum l'est tout autant.

- Je ne doute pas qu'être plus fort qu'un autre est important, mais des muscles contre une épée ou une arme à feu, je connais déjà le perdant, ça ne fait aucun doute.

- C'est là que tu trompes Alya. Enfin, plus ou moins. Laisse-moi texpliquer. Imagine-toi au milieu d'un combat, ton adversaire et toi êtes désarmés. Que penses-tu qu'il va se passer ? Il va essayer de t'attraper, peut-être de t'étrangler. Ou alors il va t'immobiliser, te retourner le bras ? Il le cassera, ou déboîtera ton épaule, qui sait ? Quelle est la seule façon pour toi de riposter ? Contre-attaquer. Si tu ne le fais pas, ou que tu n'es pas assez forte pour le faire, tu perdras et fatalement, tu mourras.

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