Chapitre 22 : premier soupçon

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   J'ouvre mes paupières et le noir m'accueille. J'ai un mal de crâne pas possible et je me rappelle la soirée de la veille. Je ne boirais plus jamais. Jamais.

   Je tourne la tête et avise le réveil à côté de moi. 4h36. On est rentrés depuis quelque temps mais c'est encore le milieu de la nuit. Pourquoi me suis-je réveillée ?

   C'est à ce moment là que j'entends des bruits provenant de dehors.

   Je me lève, mets le sweat de James sur mon corps à moitié dénudé et observe l'obscurité à travers la baie vitrée.

   Une petite lumière est allumée sur le perron mais je ne distingue pas l'identité de la silhouette assise sur une chaise.

   Je me tourne vers James et je le regarde. Il dort sur le ventre, son dos face à ma vue et ses tatouages sont exposés comme des œuvres d'art. Son torse se soulève à intervalles réguliers et une boucle de ses cheveux corbeau retombe sur son front.

   Il sort tout droit d'une couverture de magazine.

   J'arrête de l'observer comme une gamine en admiration devant son idole et je descends les escaliers en fermant doucement la porte derrière moi.

   Je sors dehors et resserre mes bras autour de ma poitrine en avisant le froid. Je m'approche de la petite terrasse et trouve Callie assise toute seule devant un feu.

   Je m'approche lentement, et viens m'assoir à côté d'elle en posant mes mains près du feu pour les réchauffer.

   — Qu'est ce que tu fais debout ? Lui demandais-je.

  Elle fixe l'obscurité et ses pensées semblent très loin d'ici.

   — Tu te souviens de ton enfance, à l'époque où tu croyais encore aux contes de fée ? Tu faisais des rêves sur ce que serait ta vie : la robe blanche, le prince charmant qui t'emporte jusqu'à son château sur la colline. Tu t'allongeais le soir dans ton lit, tu fermais les yeux et tu y croyais dur comme fer. Le père noël, la petite souris, le prince charmant. Ils étaient si proches que tu aurais pu les toucher. Mais finalement tu grandis. Un jour tu ouvres les yeux et le conte de fée disparaît. La plupart des gens se dirigent vers des choses et des gens en qui ils ont confiance, mais le fait est que c'est difficile d'oublier complètement les contes de fée, parce que chacun de nous garde toujours une minuscule part d'espoir, de foi, et se dit qu'un jour il ouvrira les yeux et que ses rêves deviendront réalité. En fin de compte, la foi est une chose très particulière : elle se révèle quand on ne s'y attend pas.

   Je la scrute un moment en essayant d'imprimer ses mots dans mon esprit. Je ne comprends pas vraiment pourquoi elle me dit toutes ces choses mais j'ai l'impression qu'elle tente de me faire passer un message.

   — Ce que j'essaie de te dire Léo, c'est que la seule personne sur qui tu peux le plus compter, c'est toi-même. Si tu cherches quelqu'un qui te comprend, qui te protégera plus que tout et qui ne veut rien d'autre que ton bonheur, regarde dans le miroir.

   Elle se lève et me regarde droit dans les yeux.

   — Peu de personnes ont mon entière confiance Léo. Jake est pour moi mon rempart. Il m'empêche de sombrer pendant la tempête, mais j'ai appris à ne pas me laisser emporter. Le plus important dans l'histoire, c'est de n'attendre rien de personne et se sauver soi-même. On ne sait jamais de quoi sont vraiment faits les gens. Tu sais de quoi je parle.

   Je hoche la tête, elle me serre la main et part se réfugier dans la maison.

   C'était.. inattendu ?

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