Boldness

Chapitre 31 : révélations

  Je reste aux côtés de James toute la nuit. Il semble dormir paisiblement tandis que moi, je n'arrive pas à fermer les yeux. Je regarde dehors et imagine ce que serait ma vie si j'étais resté à Paris.

   Est-ce que je me chamaillerais encore avec mon frère ? Notre jeu préféré était de faire enrager notre père. Il est mon meilleur ami, merde, il me manque tellement. Ma famille me manque, mes amis, ma maison.

   Mais lorsque je tourne la tête vers James, je ne regrette pas un seul instant d'être venue à Aspen. Malgré tout ce qu'il s'est passé, je ne vois pas un avenir sans lui. Sans son regard sur moi lorsqu'il pense que je ne le vois pas, nos désaccords lorsqu'il veut me protéger de tout le monde, mais par-dessus tout, je ne veux jamais perdre ce que je ressens pour lui.

   Il a progressivement pris toute la place dans mon cœur. Faisant passer mes relations passées comme insignifiantes.

   Je ne suis pas du genre romantique, vraiment pas. Mais je veux avoir toutes ces choses qu'on voit dans les films avec lui. Je veux tout lui offrir, il le mérite. Comment ne me suis-je pas rendu compte de son attachement pour moi ? Il ferait n'importe quoi pour moi, et je ferai de même pour lui.

   Je me suis toujours dis qu'un amour aussi fort devait être toxique. Combien je me trompais. Il ne nous rend pas faibles au contraire, il nous élève, nous fait sentir comme invincible.

   Je jette un coup d'œil vers lui et esquisse un sourire. Il a un bandage sur le ventre, laissant apparaître ses tatouages incroyablement sexy. Son bras est replié sur son visage comme s'il savait que je l'espionnait.

   Sa poitrine monte et descend à un rythme régulier.

   Je regarde mon téléphone sur le bureau et me dis qu'il faudrait que j'appelle mes parents.

   Je m'écarte du lit et me pose sur la banquette près de la fenêtre. Je replie mes jambes entre mes bras et observe les étoiles.

   J'entends la tonalité à l'autre bout du fil et entends enfin la voix de mon père.

   — Lili ?

Je prends une grande respiration et empêche mes larmes de couler.

   — Salut papa.

   Cela fait des jours que j'évite d'appeler mes parents, la culpabilité est trop forte, j'aimerai tout leur dire. Mais je ne le peux pas. Pas tant que tout n'est pas arrangé ici. Je ne veux pas les inquiéter, ils ont déjà assez de soucis.

   — Tu me manques ma puce, comment vas-tu ?

   Je lui raconte alors ma rencontre avec James, mes sentiments à son égard et mon sourire revient instantanément.

   — Il faudrait que je le rencontre ce jeune homme.

   Je rigole face à sa voix bourru et lui promet que cela se fera bientôt.  

   On discute encore quelques minutes jusqu'à ce que la fameuse conversation que je redoutais tant arrive.

   — Quand est-ce que tu comptes rentrer ? Ta mère et ton frère ne parlent que de toi.

   Je ravale la boule que j'ai dans ma gorge et réponds.

   — Bientôt papa, j'ai deux trois petites choses à régler ici mais bientôt promis.

   — Cela à avoir avec le jeune homme ? Ce n'est pas un petit jeune qui va m'enlever ma fille !

   J'éclate de rire et le rassure que non.