Boldness

Chapitre 13 : surprise surprise

   Ça vous ai déjà arrivé de faire un rêve qui avait l'air si réel, qu'en vous réveillant vous ne savez plus à quoi vous fier ? Que feriez-vous si tout ce que vous croyiez vrai était faux ? Et si tout ce que vous croyez faux était vrai ? Quelquefois, la vie est encore plus étrange que les rêves. Et le seul moyen de se réveiller, c'est d'affronter les mensonges qui engourdissent notre esprit. Tout ce qu'on peut espérer, c'est que dans ces moments de sombres réflexions, on ne soit pas tout seul.

   Froid. C'est la seule chose que je ressens. Quel jour sommes-nous ? Quelle heure est-il ? Je n'en sais rien, la seule chose que je sais, que je sens c'est le froid qui s'infiltre par tous mes pores. Vous savez cette sensation lorsqu'il fait tellement froid que tout votre corps brûle ? C'est exactement ce que je ressens. Mon corps prend feu, et je ne peux rien y faire. Même mon petit doigt refuse de bouger.

   J'essaye de tourner la tête, me dégager pour pouvoir mieux respirer mais rien n'y fait. Je suis comme un glaçon qu'il faudrait des heures à décongeler.

   Un bruit lointain me parvient. Quelqu'un crie mon nom. J'aimerais répondre, bouger, faire un signe mais rien. Vous vous rappelez de cette scène dans le Titanic ? Lorsque Rose est sur la planche, qu'elle n'arrive pas à se faire entendre, elle prend un sifflet et souffle de toutes ses forces. J'aimerais avoir ce foutu sifflet moi aussi. Mais je ne l'ai pas.

   Alors j'attend patiemment que la voix se rapproche, économise mes forces pour essayer de bouger le moins possible. Mais je n'en ai pas le temps car la sonnerie de mon portable interrompt mes pensées. Un soulagement aussi grand qu'un iceberg vient se loger dans ma poitrine. Des mains m'attrapent et me sortent de la neige. Le visage rougit de James apparaît avec son téléphone à la main et il me prend immédiatement dans ses bras.

   — Léo mon dieu.

   Il me porte, me passe son manteau et court presque jusqu'à la maison en un temps record.

   Il pousse la porte d'entrée avec son pied, hurle quelque chose à Callie et Jake qui débarque dans la seconde.

   — Jake va dans la salle de bain remplir une bassine d'eau chaude. Callie va me chercher des vêtements secs.

   Ils s'exécutent et James commence à me déshabiller avec beaucoup de précaution.

   — Garde les yeux ouverts mon ange d'accord ? Reste avec moi.

   J'essaye de hocher la tête mais mon mouvement a dû lui paraître imperceptible. Il commence par m'enlever mon manteau, jean et chaussettes. Puis mon pull, et mon tee-shirt. Je me retrouve en sous-vêtements. J'aurais rougit d'embarras en tant normal mais là, rien n'y fait. Il m'entoure d'une grosse couverture, s'assoit sur le canapé et me prend dans ses bras.

   Il me serre si fort que sa chaleur corporelle me réchauffe.

   — Je t'ai suivi. À l'instant où tu as mis le pied dehors je suis parti à ta poursuite. Je t'ai guetté de loin pendant une heure, me demandant si tu voudrais me reparler un jour. Si tu pardonnes mes mensonges. Et je l'ai vu. J'ai vu l'avalanche se diriger vers toi et je crois que mon cœur s'est décroché à ce moment-là. Il fixe un point droit devant lui et je suis pendue à ses lèvres. Je ne m'en serais jamais remis. Par ma faute, tu es parti dehors et voilà le résultat.

   — Tu..tu ne pouvais pas savoir, toussais-je.

   — Bien sûr que si Léo. C'est la tempête dehors, je t'ai suivi pour être certain que rien ne t'arrive mais je ne suis pas aussi rapide qu'une avalanche.

  —  Quand je me suis sentie tomber j'ai eu peur. J'étais même terrifiée. Voir cet amas de neige, la sentir forte et insurmontable était glaçant. C'est à toi que je pensais. À ce moment-là, je me suis jurée que si je réussissais à me relever, je viendrais te voir, et je te dirais que j'ai besoin de toi, et que je veux être avec toi, et que rien d'autre n'a d'importance.