PROJET: Fêtons Armin

~5~ Livai Ackerman

Ce chapitre est bébé ^^! Il y en aura quelques uns plus courts que les autres.

PDV Eren

-Moi, j'accepte de vous aider.

D'un geste parfaitement synchronisé, Jean et moi nous retournons vers la personne qui a parlé, mon pied toujours entre mes mains. Je le laisse cependant retomber avec surprise lorsque je croise les yeux acier de Livai Ackerman. C'est surprenant de voir à quel point il est petit de près. Malgré sa veste en cuir et ses cheveux couleur corbeau, le rebelle parait soudainement moins intimidant. Il doit remarquer notre stupéfaction puisqu'il grimace :

-Vous avez perdu votre langue, les mioches?

Je tourne la tête vers Jean pour savoir ce qu'il pense de cette visite surprise, mais sa bouche ouverte m'indique qu'il est aussi perdu que moi. Après une grande inspiration, j'essaie de reprendre le contrôle sur mes émotions. Je dois paraitre confiant devant le célèbre Livai.

-Euh, non, répondis-je, tu veux nous aider pour faire quoi, au juste?

-À passer le prochain niveau de Candy Crush, imbécile.

-Comment tu sais que je n'arrive pas à le passer? S'étonne Jean.

Je soupire de découragement en passant une main dans mes cheveux. Ensuite, Jean ose vraiment se demander pourquoi les gens du lycée nous prennent pour des idiots. Le regard que Livai lui lance semble prouve que mon meilleur ami vient tout juste de descendre dans son estime. Avec un peu de chance, il ne m'entraine pas dans sa chute.

-Je voulais parler de la fête que vous voulez organiser à votre ami, rectifie le ténébreux.

-J'avais compris, réplique timidement Jean.

Livai lève les yeux vers le ciel en sortant de sa poche un paquet de cigarettes. Il en met une dans sa bouche avec habitude, puis il nous en propose une par politesse. Nous refusons tous les deux, un peu mal à l'aise. C'est triste de voir un garçon si beau et adulé bousiller ses poumons. C'était surement célèbre dans les années 70, mais les pantalons éléphants et les coupes Longueuil l'étaient aussi. Le gout des gens de cette époque est discutable. Peut-être qu'en échange de l'aide à Livai, nous pourrions lui acheter des patchs de nicotine pour l'aider à vaincre cette dépendance?

-Donc vous voulez organiser la plus grosse des fêtes pour l'anniversaire de votre pote, mais vous craigniez qu'il n'y ait pas assez de personnes, récapitule Livai, j'ai deux questions pour vous avant de me laisser engager. Premièrement, avez-vous un lieu assez grand où l'organiser?

-Ma maison est immense et mon père est parti en voyage d'affaires pour au moins deux semaines, répondis-je.

-Bien... deuxièmement, est-ce la première fois que vous organisez une grande fête? Peut-être même que vous y allez?

En réfléchissant, je tourne la tête vers Jean. Est-ce que nos soirées à cinq comptent pour une fête? J'en doute... Lorsque j'avais huit ans, j'ai organisé une grande fête pour mon anniversaire. Il y avait une pinata et un jeu de l'âne, mais ça ne doit pas rentrer en ligne de compte. Mon beau frère vivait encore à la maison à cette époque. C'est lui qui mettait de l'animation avec sa grosse barbe blonde et ses lunettes rondes desquels il ne s'est même pas départi avec le temps. Sieg est bizarre, mais c'est un bon gars à sa façon.

Personne ne nous invite jamais aux soirées, même si mon cheval de compagnie a déjà essayé de s'incruster dans une fête de lycéens alors que nous étions encore au collège. Le pauvre a dû passer la soirée à subir un bizutage dont il n'a jamais voulu me parler, même après des années. Il en fait encore des cauchemars, traumatisé pour la vie. 

-Je vais prendre votre silence pour un non, conclut Livai, donc j'accepte de vous aider à tout organiser. Retrouvez-moi après les cours au bar Colossal, celui près de la supérette pour 17h35.

Le garçon de petite taille prend une bouffée de sa cigarette avant de nous tourner le dos, prêt à nous abandonner. Toujours confus à la suite à ce coup de main inattendu, je peine à réfléchir convenablement. Cependant, un grave problème traverse mon esprit :

-ATTENDS! Jean et moi, nous ne sommes pas encore majeurs!

Livai cesse de marcher, sans pour autant se retourner.

-Je vais régler ce problème.

Sur ce, il reprend sa route en nous laissant en plan, la bouche ouverte si grande que je pourrais avaler n'importe quel insecte errant. Quand j'ai trouvé le courage de demander de l'aide à la bande de Erwin, Livai Ackerman est le dernier de qui j'aurais cru en recevoir. Cependant, il est le seul à nous avoir tendu la main et c'est loin de me déplaire. Avec lui dans notre équipe, nous sommes certains d'organiser quelque chose de mémorable!

-Je vais t'avouer que sur ce coup, je suis surpris, déclare calmement Jean, tu crois qu'il cherche juste à nous aider pour se moquer de nous? Je veux dire, ça me semble irréel que Livai nous témoigne de l'intérêt... Tu as entendu les rumeurs à son sujet? C'est un vrai loup alors que nous, nous sommes de simples brebis.

-Livai semble sincère, répliquai-je, si ça se trouve, il voit du potentiel en nous et c'est ce qui l'encourage à nous aider. Il nous trouve déjà cool.

-Pourquoi ai-je un doute?

Jean fronce les sourcils, peu convaincu par l'aide de ce mystérieux garçon. Même si mon projet avance à merveille, le doute commence aussi à planer dans ma tête, créant l'inquiétude dans tout mon corps.

Pourquoi nous aide-t-il?