Chapitre 13 - La mission

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La mission

Lui

L'envie de protéger Adèle est encore plus forte à la suite de l'événement de cette nuit. Je ne saurai dire pourquoi mais c'est impossible d'être insensible à cette fille. Elle a quelque chose en elle qui donne envie d'en être proche, de la protéger et de la rassurer. Or aujourd'hui, j'ai lamentablement échoué durant cette interminable journée, entre sa fuite, son enlèvement, sa seconde fuite, ses crises d'angoisses et les révélations dont je lui ai fait part. Je n'aurais pas dû, elle n'était pas prête à entendre qui nous sommes et ce pourquoi elle était visée par ces enfoirés. Je n'aurais pas dû écouter Dom et lui dire la vérité, j'aurais dû attendre encore un peu qu'elle soit reposée et en mesure d'encaisser. Ce qui s'est passé sur ce pont ne m'as pas rassuré. Au contraire, je me rends compte de la gravité de sa situation. Psychologiquement, elle est très instable et mentalement elle est épuisée. Pour cela aussi, je dois faire quelque chose.

Je suis soulagé qu'Adèle prenne ma main afin que je puisse l'aider à se relever. Je m'attendais à un refus et ça aurait été normal.
Elle se met debout maladroitement, sûrement à cause de la fatigue, de ses muscles crispés dû à la crise. Rentrer à pied va être compliqué pour Adèle, nous en avons pour environ une vingtaine de minutes de marche, elle ne tiendra pas. Je m'accroupis et la prends sur mon dos, je ne pose aucune question, je l'emmène c'est tout. De cette façon, je ne risque aucun refus de sa part.

Je marche en silence, Adèle ne pèse quasiment rien du tout je pourrais presque en oublier sa présence. Elle est agrippée à mon cou, sans serrer très fort. Puis peu à peu je sens sa prise se desserrer, sa respiration est calme et lente. Elle a dû s'endormir.

Lorsque nous arrivons au bar, j'emmène Adèle directement dans sa chambre et l'installe dans son lit. Je prends soin de retirer ses chaussures et lui remonte la couette jusqu'aux épaules. Elle se place en position fœtale et là, sa fragilité ressort d'autant plus.

Je ne prends pas le risque de la laisser. Je m'installe dans le fauteuil non loin, retire mes boots et j'attends. La nuit est déjà bien entamée, je vais profiter de quelques heures de repos.

Je me réveille en sursaut, la première chose que je fais c'est poser les yeux sur le lit. Vide. Je me redresse rapidement, une couette tombe de mes épaules. Je n'en avais pas hier. Oh non, pourvu qu'Adèle ne se soit pas une nouvelle fois enfuie. Je me précipite donc dans le couloir et au rez-de-chaussée. Quand j'arrive en trombe dans la cuisine, elle est là, avec les autres devant un petit déjeuner. Je lâche un souffle de soulagement et les rejoins.

- Alors la belle au bois dormant, on a bien roupillé ? Lance Dogann qui provoque un rire général.

- Quelle heure est-il ? Je demande.

- Dix heures princesse!

- Putain, la mission était à huit heures !

- T'en fais pas pour ça, répond Dogann. Luke a pris ta place, Dom ne voulait pas qu'on te réveille.

Première fois que je rate une mission. Première fois que je fais une grasse matinée aussi. Est-ce que cette journée ne sera faite que de premières? J'espère que non. Je veux retrouver la routine d'avant, c'est-à-dire les missions, le club, les motos, notre bande de gars. Rien d'exceptionnel, mais tellement suffisant pour moi. Pourtant je n'échangerais en aucun cas la situation actuelle avec Adèle. Je veux l'aider.

Je m'installe à la table, pas à côté d'Adèle cette fois, et me sers un café. Dogann s'est occupé du petit-déjeuner d'après ce que j'ai compris de leur conversation. Ici, il y a toujours quelqu'un qui se charge, soit du petit-déjeuner, soit de la bouffe en particulier mais aussi du ménage ou de choses diverses de la piaule. Des vrais hommes à tout faire et je sais que Dom en est responsable, que c'est grâce à lui tout ça. Je souris intérieurement me rendant compte que ça, c'est une vraie famille.

La dernière aventureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant