Chapitre 18 :

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Harold fixait l'horizon au loin, il était suivi de près par les autres dragonniers des Peuples des Dragons, ses parents étaient juste devant lui et guidaient le groupe. En contrebas une flotte d'une cinquantaine de bateaux, de toute taille, naviguait à grande vitesse. Ils arriveraient d'ici quelques minutes aux abords du fort ennemi.
Eret leur avait donné beaucoup d'informations sur la structure du fort et des transporteurs de dragons. Selon l'ancien trappeur, un transporteur pouvait contenir environ une trentaine de dragons sur le ponton et une quarantaine dans les cales. Harold avait déjà dit à ses amis comment il voulait procéder pour l'infiltration. Astrid, Varek, Kognedur et Kranedur iraient dans les cales et Rustik et lui se chargeraient chacun d'une partie du ponton. Si ça n'avait tenue qu'à lui il aurait affecter Astrid sur le ponton avec lui, mais il connaissait les talents de sa petite amie pour le combat armé et rapproché. Et au vu des couloirs étroits qui constituaient les cales, il savait qu'en cas de rencontre imprévue dans les couloirs, Astrid serait celle qui pourrait réagir le plus efficacement pour ne pas se faire repérer.

Ils étaient à quelques mètres de leur destination, l'île face à eux était recouverte de brume. C'était un avantage pour eux, ils s'infiltreraient plus facilement, mais aussi un désavantage pour les troupes et les dragonniers qui allaient attaquer le fort. Ils ne verraient pas les attaques des ennemis. Harold espérait secrètement que le brouillard disparaîtrait bientôt. Les dragonniers se séparaient en équipes.
Il vit Ingrid et les autres se diriger vers le transporteur de droite. Il lança un coup d'œil derrière lui, Astrid était à sa droite, Varek à sa gauche et Rustik se trouvait derrière le garçon alors que les jumeaux suivaient de près Astrid et Tempête.

Astrid repéra le bateau où elle devait se poser. Elle vit une dernière fois Harold et Krokmou foncer vers l'avant du bateau pour atterrir sur le ponton, avant de plonger vers le transporteur, suivie de près par Varek et les jumeaux. Rustik avait déjà décroché pour se poser à l'arrière du bateau.
La jeune femme flatta l'encolure de sa dragonne pour la rassurer et agrippa sa hache en fer de Gronk à l'arrière de la selle. Tempête planait à moins d'un mètre du bateau et elle sauta, suivie de près par Varek qui se réceptionna d'une main contre le mur de bois. Ils se trouvaient juste à côté de la cabine du capitaine et de la salle de repos des matelots. Ils savaient que cet endroit était risqué pour atterrir mais il était le plus proche de la trappe qui accédait aux cales selon ce qu'avec dit Varek, il avait étudier pendant une heure le plan du bateau que Eret lui avait dessiner plus tôt dans l'après midi. Astrid et Varek se retournèrent et se figèrent, il avait un homme face à eux et qui se tenait juste à côté de Kranedur, qui avait atterrit non loin d'eux. L'homme leur lança un regard noir et agrippa son épée qui était rangée dans son fourreau, qu'il avait à la ceinture.

— Les gars j'ai pas Pâquerette ! paniqua Kranedur.

Astrid ne comprit pas ce que disait le garçon avant de se souvenir que Pâquerette était le nom que Kranedur avait donné à sa masse en fer de Gronk. Elle trouvait cela idiot d'avoir donné un nom à son arme mais ce n'était pas le plus important pour l'instant, ce qui était urgent c'était que Kranedur se retrouvait face à un ennemi, prêt à le tuer. Elle resserra sa prise sur le manche de sa hache prêt à protéger son ami, mais l'homme fit une grimaça de douleur et s'écroula à genoux au sol avant de totalement s'effondrer sur le ponton. Derrière lui se tenait Kognedur, debout, une épée ruisselante de sang à la main et la masse de son frère dans l'autre.

— Oh ! Merci sœurette, remercia Kranedur sous le choc.

Kognedur tremblait de tous ses membres, son regard ne quittait pas le corps devant elle.

— De rien, et la prochaine fois n'oublie pas Pâquerette sur le dos de Prout et Pète, lui répondit sa sœur fébrile.

Astrid prit la masse sur le dos du dragon et la lança au jeune homme.
Kranedur la rattrapa tant bien que mal, Varek s'approcha de la jumelle et posa une main sur son épaule, en lui demandant si elle allait bien. Kognedur hocha frénétiquement la tête, non elle n'allait pas bien. Astrid dans d'autre circonstance, aurait presque sourie en sachant les sentiments de cette dernière pour le garçon. Mais ce n'était pas le moment. Varek retira l'épée des mains de Kognedur, les tremblements de celle-ci se calmèrent.

Les Guerriers de SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant