Isil se fraya un chemin parmi les soldats Elfes. Ils la laissèrent pour la plupart passer, même si certains lui décochaient des regards peu amicaux. La Semi-Elfe les ignora, poursuivant sa route jusqu'aux tentes de guérison.
Postés de part et d'autre de l'entrée de la tente principale, des gardes se raidirent lorsque l'assassin s'avança vers eux. Ils dressèrent haut leurs lances, méfiant envers la nouvelle venue. Tous les Elfes des forêts avaient eu vent de l'infiltration d'Isil dans leurs cavernes, et de ses prouesses vis à vis de la famille royale.
Isil, ne leur jeta pas même un regard, et pénétra dans l'abri de tissus. Des odeurs d'herbes, fleurs et autres plantes lui parvinrent, alors qu'elle venait tout juste d'entrer. Cherchent des yeux le pourquoi de sa venue, la Semi-Elfe l'aperçut. À la fois embarrassée et tourmentée, elle s'avança jusqu'à son lit.
Legolas dormait doucement, son épaule bandée, sa tête reposant sur des oreillers de soies. Isil s'assît lentement sur la chaise, disposée à côté du lit. Elle prit tendrement la main du prince, la serrant fermement, comme un point d'ancrage.
- Pardonne-moi. Je me suis laissée emporter par la rage. Je ne voyais plus rien que ma douleur. Je ne pensais à rien d'autre que me venger. Je savais qu'il était mort, mais j'avais besoin de me défouler sur lui. J'avais besoin de laisser expirer ma souffrance. Je... je sais que tu as perdu ta mère, tu dois savoir ce que je ressens.
Sa voix se brisa, tandis qu'elle se préparait mentalement à parler d'un sujet si douloureux.
- Depuis la mort de mes parents, je me suis promis de ne plus m'attacher aux gens pour ne pas souffrir lors de leur mort. Je ne veux plus voir de proches périr sous mes yeux. Mais... je n'ai pas réussi. Thorin est mort sans que je ne puisse y faire quelque chose. Je n'ai servi à rien. Je...
- Arrête.
Isil leva ses pupilles larmoyantes vers le prince Elfe. Il lui sourit amicalement, chassant les dernières traces de sommeil, et attira les mains de l'assassin dans les siennes.
- N'ose pas dire que tu n'as servi à rien. Personne n'est inutile. Toi. Moi. Nous servons tous à quelque chose, et nous sommes tous précieux aux yeux de quelqu'un.
Les lèvres d'Isil, tremblotèrent. Des larmes s'écoulèrent pendant qu'elle se jetait sur le torse de Legolas. Elle enfouit sa tête dans ses tuniques, s'essuyant, par la même occasion, les yeux avec. Il soupira, puis se releva lentement.
Isil se redressa brusquement, permettant ainsi au prince de s'asseoir sans trop s'appuyer sur son bras blessé. L'assassin posa ses yeux sur le bandage expert qu'avaient fait les guérisseurs. Elle tendit une main, et la déposa tendrement sur la blessure encore fraîche. Leur combat ne remontait qu'à hier soir.
- Cela te fait mal ? Tu vas t'en sortir ?
Le prince ne répondit pas. Il prit la main de la Semi-Elfe, et la plaça contre son cœur. Celle-ci sentit distinctement le pouls du blond. Elle perçut le battement régulier de son organisme vitale.
- Il bat à un rythme normal n'est-ce pas ? Demanda-t-il.
Isil hocha doucement la tête, concentrée sur le cœur de Legolas.
- Tu vois. Tout va bien. Et puis, ça m'apprendra à tenter de te raisonner alors que tu massacrais un cadavre.
Un mince sourire s'infiltra sur le visage pâle de l'assassin. Le blond le lui rendit avec un peu plus d'entrain, alors que du bruit se faisait entendre en dehors de la tente.
- Je souhaite parler à mon amie ! S'écriait Bofur.
- Laissez-nous passer ! Ordonna Balin.
En entendant ses amis, Isil se leva précipitamment, et écarta les longs tissus qui la cachaient à la vue des Nains. Elle les regarda lui sourire amicalement, tandis que les gardes Elfes pestaient contre les petits bouts d'hommes.
- Que se passe-t-il ? Demanda la Semi-Elfe, alors qu'elle emmenait ses amis à l'écart.
Balin sourit, et attrapa le sac qu'il portait en bandoulière. Sa main fripée farfouilla dedans, et en ressortit un long vêtement. Le Nain à barbe blanche s'approcha d'Isil, et lui tendit le manteau. Elle le prit avec délicatesse, bien qu'elle ne sache pas d'où il sortait, et l'examina sous toutes les coutures. Il était fait de laine à l'intérieur, la protégeant du froid en cas de nécessité. Du cuir fin enlacé les pliures des articulations, s'accordant parfaitement avec la couleur de la couche extérieure. Sur le col et les manchettes, de petits scintillements attirèrent l'œil de l'assassin. Du mithril brillait de milles feux au soleil d'hiver, aveuglant la jeune femme.
- Nous l'avons trouvé dans la Montagne. Dit Bofur.
- Thorin souhaitait qu'il vous revienne. Continua Balin. Allez-y, mettez-le.
Sous les regards bienveillants des Nains, Isil enfila le vêtement. Elle ajusta le col ainsi que les manchettes, avant de tournoyer dans son nouvel apparat. Il lui allait à merveille.
- Comment se fait-il qu'il soit à ma taille ? Vous dites l'avoir trouvé dans la Montagne.
- Autrefois, les Hommes, Nains, et Elfes étaient amis. Sourit Balin.
La Semi-Elfe esquissa un sourire en coin, avant de prendre dans ses bras, ses amis. Chacun leur tour, ils eurent tous deux droits à leur séquence émotion. L'assassin se dégagea de leur étreinte, lorsque Bofur annonça leur retour à la Montagne.
- Nous vous verrons au banquet.
Sur ces mots, les Nains partirent vers Erebor, leurs mains secouées dans un au revoir silencieux. Isil les regarda s'en aller, avant de retourner dans la tente où séjournait un certain Elfe.
Elle passa l'entrée, et retourna auprès du Prince, qui regardait fixement un point dans le vide. Lorsque la brune entra dans son champ de vision, il releva la tête, et l'observa prendre place sur le tabouret sur lequel elle s'était assise avant l'arrivée des Nains.
- Je t'ai manqué ? Dit-elle sarcastiquement.
Legolas la jaugea, un mince sourire aux lèvres. Il allait répliquer, quand une personne entra dans la tente. Il frissonna en voyant le nouveau venu s'avancer d'un pas déterminé vers Isil. Le prince attrapa la main de la Semi-Elfe. Il l'attira vers lui, tout en prenant appui sur son lit, et se projeta devant elle. Placée dans son dos, Isil était presque entièrement masquée à la vue du roi.
- Père. Siffla Legolas.
Le roi loucha sur son épaule bandée, puis sur l'assassin, qui tentait de faire profil bas. Elle rentra la tête dans les épaules, son nez plongé dans le col de son manteau.
Le souverain soupira, et se laissa tomber sur une chaise, disposée dans un coin de la tente, éreinté.
- Comment te sens-tu ?
Legolas, surpris, mit un certain temps à répondre.
- Je m'en remettrai. Ce n'est pas la première fois que je suis blessé au combat.
- Au combat ? Répéta le monarque. Un soldat a pourtant bien vu ce qu'il t'es arrivé.
Il jeta un regard lourd de sous entendu à Isil, qui soutint son regard, bien que ces yeux glaciales la mettaient mal à l'aise.
- Lorsque je vous avez donné mes ordres, poursuivit-il, il ne me semble pas avoir précisé qu'embrocher mon fils était nécessaire.
Un petit rire nerveux s'échappa de la Semi-Elfe tendit qu'elle sortait de l'ombre de Legolas.
- Eh bien... Il se trouve que j'ai légèrement était dominée par mes émotions.
- Non ? Vous croyez ?
Le ton sarcastique du roi n'échappa à personne. Il soupira une nouvelle fois, se concentrant cette fois sur le prince, qui suivait silencieusement l'échange.
- Fais attention à toi. Pas de folies.
Sur ces mots, il sortit de la tente, sans un dernier regard pour les deux jeunes gens. Ces derniers se regardèrent dans le blanc des yeux. Isil souffla fort, tandis qu'elle posait ses pupilles sur les rayons du soleil, qui passaient l'entrée et s'arrêtaient sur la neige, fraîchement tombée.
La Semi-Elfe sourit une dernière fois au prince, avant de lui souhaitait un bon rétablissement jusqu'au soir.
- J'espère que tu pourras venir ce soir, au banquet.
VOILÀ
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HALLELUJAH
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L'Enfant de la Lune
FanfictionElle est l'assassin la plus recherchée de la Terre du Milieu. Son nom fait trembler les mains des soldats les plus courageux. Le chant de ses sabres hérisse le poil des plus grands rois. Priez pour qu'elle ne vienne pas pour vous. Priez pour ne jama...