L'Enfant de la Lune

21 - Ils n'attirent que les ennuis

- Legolas ?

- Oui Isil ?

- J'ai faim.

- Ce n'est pas le... Non laisse tomber. J'ai faim également.

- J'ai bien envie d'une frite.

- Et pourquoi pas une purée ?

- Ou des patates sautés !

- Ou poêlées.

- Ou même découpées en de fines lamelles salées.

- Isil... Ce sont des chips.

- Des quoi ?

- Des chips. Répéta le Prince.

- Oui je vois ce que c'est mais redis le pour voir.

- Des chips.

Isil gloussa devant la sonorité qu'avait le mot. Il faut dire que sortant de la bouche de la Vertefeuille, comme elle se plaisait à l'appeler, c'était des plus hilarants. Son hilarité passée, la Semi-Elfe se concentra sur les cavaliers Wargs qui chevauchaient quelques lieus devant eux. Malgré la distance qui les séparaient, la puanteur des immondices leur arrivait en plein dans les narines. Le silence perdurant, Legolas se décida à lancer une conversation.

- Alors...

- Alors ?

- Tu as de la famille ?

- À part l'enfant que tu as failli égorger, non. Et toi ?

- Ma mère est morte quand j'étais encore jeune. Je ne l'ai pas vraiment connu. Quand à mon père...

- La grande asperge blonde ?

- Isil !

- Bah quoi ? J'évoque les faits !

- Tout de même ! Tu ne me parles avec aucun respect et tu insultes mon père !

- Rabat-joie va.

- Bref. Je n'ai aucune autre famille que mon père.

- Est ce qu'il est sympa ?

- Que... Quoi ?

- Bah ton père ? Il est sympa ?

- En général oui. Et toi ?

- On en reparlera quand mes parents seront revenus des Cavernes de Mandos.

- Oh excuse moi, je ne savais pas.

- T'en fais pas. J'ai l'habitude. Quoique, je ne parle en général à personne.

- Dis moi Isil ?

- Oui ?

- Est ce ton ventre le bruit que je viens d'entendre ?

- Euh... Ça se pourrait...

- Je me disais bien aussi.

Sur ces mots, les deux Elfes se turent. Les Orcs n'étaient pas loin d'un endroit qu'ils ne portaient pas dans leurs cœurs. Gundabad. Le prince fit ralentir leur cheval. Il observa attentivement les alentours avant de regarder les immondices. Mais, alors qu'Isil les comptait, elle fut frappée par le manque de certaines créatures.

Mais, en même temps, des cris sur leur gauche fusèrent. Leur cheval blanc, apeuré, se crabra, envoyant ses cavaliers au sol, Legolas écrasant de tout son poids la Semi-Elfe. Celle ci, le souffle coupé, chercha à le reprendre, mais, le Prince, encore sonné de leur chute, ne bougeait pas.

- Legolas pousse toi tu m'écrases ! Haleta l'assassin.

Reprenant petit à petit ses esprits, le blond se leva du corps de la brune. Il tira ses longs et fins poignards, se mettant en position devant Isil qui reprenait lentement son souffle. Mais, hélas, les créatures s'étaient de plus en plus aglutinées autour d'eux, formant un cercle réduit. Le Prince les observait, cherchant à savoir quel Orc attaquerait en premier. S'en fut un dans son dos qui chargea le premier. Il voulut s'attaquer à Isil mais il n'en fut rien. S'interposant, Legolas croisa ses poignards, bloquant la monstrueuse lame, sûrement empoisonnée. L'immondice fut rapidement repoussée mais il en venait d'autre. Legolas, aux prises avec déjà deux Orcs, en vit arriver dans son dos un autre et paniqua légèrement en voyant la lame partie en direction de sa tête. Il allait finir décapiter quand le bruit d'une fine et précise lame tranchant l'air lui parvint. Il rouvrit les yeux qu'il avait inconsciemment fermés pour voir Isil, accroupit, ses longues épées jumelles dans les mains.

La Semi-Elfe ne prêta plus beaucoup d'attention à l'habituel archer et s'engagea dans un autre combat. Elle decoupait, démambrait, emputait. Ses épées, devenues redoutables avec le temps, ne se trompaient jamais. Elles atteignaient toujours leur cible. Mortelles, ses lames jouaient avec la vie des Orcs qui s'enfuiyait rapidement. L'assassin se jeta alors sur un colosse de graisse et de mocheté. Elle lui enfonça son épée dans la cuisse, tandis qu'il s'affeçait sur lui même. Mais, alors qu'elle lui envoyait son épée vers sa gorge, elle ressentit une vive douleur sur son bras droit. Ses yeux se portèrent rapidement sur la blessure que la lame d'un autre Orc avait créé. Avec un sifflement de douleur, elle décapita en l'apostrophant.

- On ne frappe pas les femmes !

Cet assaillant, hors d'état de nuire, elle s'elança sur le second. Malheureusement pour elle, il était très adroit et sa blessure au bras ne l'avantageait pas. C'est d'autant plus pour cette raison que, lorsque l'immondice feinta un coup sur la cuisse et berna la Semi-Elfe, il arriva facilement à lui enfoncer sa mortelle épée dans le flanc. Les yeux grands ouverts, Isil regardait la lame, à deux doigts de la transpercer de part en part.

Lentement, elle s'affeça sur elle même, lâchant ses épées jumelles qui ricochèrent sur le sol caillouteux.

- Isil ! S'écria Legolas, la voyant s'écrouler et ne pas se relever.

Il tua rageusement son assaillant avant de foncer sur celui qui allait achever la Semi-Elfe. Le combat était rude. Cet Orc était bien entraîné mais Legolas encore plus. Il lança l'un de ses poignards entre les deux yeux de la créature tandis que le second s'enfonçait énergiquement dans l'abdomen de l'immondice, là où devrait être son cœur. S'écroulemant dans un frcas de cris désordonnés, la monstrueuse créature lâcha sa propre épée. Le Prince se retourna et vit que les Orcs s'enfuiyaient en criant. D'abord étonné, il fut tout de suite soulagé de voir que le combat était fini. Alors qu'il détachait ses armes du cadavre de l'Orc, il entendit un faible murmure. Il était tellement inaudible qu'il crut l'avoir imaginé mais en croisant les faibles prunelles nénuphars d'Isil, il sut que ce n'était pas le fruit de son imagination.

Il se précipita à ses côtés, cherchant des yeux sa blessure. Pour lui, il n'y avait rien du tout mais, voyant que le Prince n'apercevait pas sa plaie, Isil releva faiblement son bras, laissant sa blessure à découvert. Retenant un hoquet de surprise et de dégoût, le blond examina rapidement la blessure qui pouvait être mortelle. Le sang qui s'en échappait devenait rapidement noir, mélangé au douloureux poison qui l'attaquait en même temps. Legolas arracha un pan de sa tunique et l'enroula rapidement autour de la poitrine de l'assassin. Celle ci haletait et respirait fort. Son corps lui brûlait et le poison propageait la souffrance un peu partout. Pour se donner du courage, elle agrippa la main du Prince qu'elle pressa le plus fort possible. Grimaçant quelque fois de douleur, la brune fermait les yeux, sous les effets de la souffrance. Legolas, ne sachant que vraiment faire, regarda leur cheval, à quelques mètres d'eux. Il le héla rapidement puis, quand l'équidé fut tout près, il passa ses mains sous le corps d'Isil. Les mains de l'archer lui attrapèrent les jambes ainsi que le dos et la soulevèrent. Il la serra contre lui et fut plus qu'étonné de remarquer qu'elle était très légère.

Enfourchant rapidement leur cheval, il lança ce dernier au triple galop en direction de Lacville. Éclairées par les étoiles qui commençait à apparaître dans le ciel de plus en plus sombre, quelques mèches de cheveux brun, dressées sur la tête d'Isil, se mirent à briller. Legolas baissa rapidement les yeux, assistant à un phénomène qu'il ignorait. À côté de déjà deux mèches blanches, quelques autres devinrent de la couleur de la Lune également. Cette nouvelle coloration partit de la racine à la pointe des cheveux. Fermant sa bouche qu'il avait inconsciemment ouverte, le Prince serra un peu plus Isil contre lui. C'était étrange. Elle avait cédé à l'inconscience il y a quelques minutes, avec un teint cadaverique sur ses traits mais elle était déjà en train de reprendre des couleurs. Sans oublier ces mystérieuses mèches blanches qui s'étaient peignées sur sa chevelure de jais. Il n'avait plus qu'une solution, la ramener à Lacville où devait être Tauriel pour qu'elle la soigne.

Pitit question les potos.

Qui aime Gardiens des cités perdues ?

Faut que je sache si je suis à la seule à avoir décroché au tome 2.