11 - Nous n'étions pas censé éviter les Elfes au maximum ?

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- Interrompez moi si je me trompe mon cher Thorin, déclara Isil, mais nous n'étions pas censé éviter les Elfes au maximum ?

- C'est assez raté. Railla Bofur.

- Mais nous pouvons encore nous échapper. Murmura Isil.

La Compagnie était actuellement sur le chemin du Royaume des Bois. Si ils voulaient s'échapper, c'était maintenant ou jamais. La Lune avait dit à la Semi-Elfe qu'elle devrait s'échapper le moment venu pour rejoindre l'enfant roux. Elle devait sûrement parler d'Hamal mais, comment s'enfuir. Le Blond que les gardes avaient appelé Legolas tenait fermement ses épées et son arc, tandis qu'une bonne vingtaine d'Elfes les surveillaient tout en les escortant jusqu'aux Cavernes. Si elle voulait s'enfuir, il fallait à tout prix détourner leur attention. Alors que l'assassin ruminait sur sa fuite, elle entendit, non loin d'elle, un cours d'eau. De l'eau... Elle pourrait sans doute plonger dedans et s'échapper ! Mais il fallait toujours qu'elle trouve comment récupérer ses armes.

Isil sortit de ses pensées en voyant d'où provenait le bruit aquatique. De grandes portes bleues, ornées de dorures se dressaient devant eux. Gardées par des gardes Elfes, elles semblaient impénétrables. Devinant facilement que c'était le royaume des Elfes des Bois, l'assassin observa frénétiquement l'eau et Legolas. Alors qu'ils empruntaient un pont, surplombant une rivière, la Semi-Elfe donna un coup d'épaule au prince. Lui envoyant son genou dans l'estomac, il lâcha ses armes. Le Blond se recroquevilla sur lui même, respiration coupée, tandis que les Elfes pointaient leurs arcs sur Isil. Celle ci, ses épées dans ses mains ainsi que son arc, jeta un rapide coup d'œil à la rivière en dessous d'elle. L'eau rugissait et grondait.

Elle fut brutalement tirée de ses pensées par une flèche que l'un des gardes lui envoya, dans l'épaule gauche. Elle retint une gémissement de douleur mais ne put cacher sa grimace souffrante. Thorin, rageux à l'idée qu'elle soit touchée, grogna en direction des Elfes et leur envoya de multiples coups avant d'être immobiliser. Isil regarda rapidement la Compagnie, désolée de ce qu'elle allait faire. Elle recula d'un pas sur le mince pont, pour sentir le vide sous ses talons. Résignée à ce que ces Elfes ne l'attrapent pas, elle se laissa tomber dans les eaux rugissantes. Sa chute de plusieurs mètres passa rapidement avant de sentir l'eau la happer. La rivière, l'attrapa de tout part, l'entrainant bien loin, tandis que le visga stupéfait de Thorin devenait de moins en moins visible.

Elle remua dans tout les sens, désespérée à l'idée de ne pas réussir à remonter à la surface. Les eaux rugissaient et refusaient inlassablement qu'elle revienne à la surface. Les vagues la fouettaient, tout en la poussant contre les rochers coupant de la rivière. Avec difficulté, elle réussit enfin à se hisser à l'air libre, pendant un cours instant. Elle put quand même voir que le pont des Elfes n'était plus visible et qu'ils ne l'avaient pas suivi. Se battant avec acharnement contre cette menace aquatique, la Semi-Elfe chercha une prise à laquelle elle pourrait se raccrocher. Sa tête repassa sous les eaux en colère. Mais l'assassin reaparrut, après plusieurs tentatives, toutes plus vaines que les autres, à la surface. Inspirant l'air qui s'offrait à elle, elle put distinguer que les eaux se faisaient de plus en plus calme. La rivière mouvementée devenait calme et docile.

Fatiguée de son combat contre l'eau, Isil ne vit pas les petites silhouettes se dirigeaient vers elle. Elle ne les remarqua que lorsque l'une d'entre elle la hissa sur la berge. Recrachant une importante dose d'eau, la Semi-Elfe vit un visage jovial qu'elle ne connaissait que trop bien. Accompagné d'Hamal, Bilbon l'observait sous toutes les coutures et la redressait pour qu'elle puisse s'asseoir. Elle tenta de lui sourire pour le rassurer mais cela ressemblait plus à une grimace qu'à autre chose. Hamal arriva en courant et lui sauta dans les bras, ne remarquant pas la grimace de douleur de sa protectrice. La flèche, toujours plantée dans l'épaule de la brune la faisait encore souffrir.

Bilbon la remarqua et, éloigna le petit Elfe roux, de peur que son étreinte n'aggrave la situation de son amie. Celle ci tenta une nouvelle fois de sourrir tandis que ses yeux se fermaient bien malgré elle. Elle sentait le vide, le noir, les ténèbres, l'aspirer. Était-ce son imagination ? Mais les petits cris apeurés d'Hamal, tandis qu'elle basculait en avant, lui firent dresser la tête et chasser les ténèbres qui l'entouraient. Elle vit se qui terrorisait tant l'enfant. Deux araignées approchaient, dards sortis, mandibules à l'affût. Avec beaucoup de peine, Isil parvint à se tenir debout et resserra sa prise sur ses épées qu'elle n'avait pas lâcher, contrairement à son arc. Il était maintenant perdu dans la rivière.

La Semi-Elfe brandit faiblement ses épées devant elle, tandis que la douleur dans son épaule gauche la tiraillait. Elle voyait de nouveau de petites taches noires. Les chassant d'un geste de la tête, elle vit Bilbon, sortant sa propre épée, la tenant fermement. L'assassin attendit que l'une des araignées attaque. L'une d'entre elle se jeta sur Bilbon tandis que l'autre attaquait Isil. Cette dernière ne faiblit aucunement et planta l'une de ses lames entre les six yeux de la créature du Mal. Celle ci poussa un cri de douleur avant, dans une tentative désespéré, de piquer la brune avec son dard. La Semi-Elfe s'ecarta au dernier moment mais la pointe empoisonnée fut quand même partiellement enfoncée dans son abdomen. Rageuse, l'assassin planta sa deuxième épée dans le corps de l'immondice, avide de vengeance.

Lorsque la bête tomba au sol, raide morte, Isil se tourna vers Bilbon qui tenait Hamal dans ses bras, assis au sol. Par une raison inconnue il avait facilement battu son adversaire. C'est avec difficulté que la Semi-Elfe s'avança vers eux. Elle s'agenouilla devant le petit Elfe roux, non sans une grimace de douleur et le regarda dans les yeux. Quand Hamal la vit, il se jeta dans ses bras, ignorant totalement le petit gémissement de douleur qui s'échappa de l'assassin. Cependant, Bilbon le remarqua et prit Hamal dans ses bras, de façon à ce que la brune puis respirer et aérer ses blessures.

- Êtes vous blessé ? Questionna le Hobbit.

- Ce n'est rien. Tenta de rassurer Isil. Mais sa voix tremblante et les petites taches noires qui commençaient à apparaître contredirent ses dires.

- Non vous êtes mal. Remarqua Bilbon. Où êtes vous blessé ?

- Ce n'est rien je vous dis. Répliqua vertement l'assassin.

Pour le prouver, elle se leva de toute sa hauteur et avança vers la rivière dans l'espoir de se rafraîchir. Ignorant les signes que son corps fatigué et meurtri lui lançait, Isil continua sa marche. Elle avait presque atteint la rivière quand elle tomba à genoux. Regardant son abdomen, d'où le sang s'échappait lentement, elle put constater que les dégâts infligés par l'araignée pouvaient être mortels. Elle n'entendit pas les voix affolées de Bilbon et Hamal, tandis qu'ils se précipitaient vers elle. Elle ne les vit pas l'étudiant sous toutes les coutures. La douleur l'attaquait de tout part tandis que le vide l'aspirait. Cette fois, elle le laissa volontiers la prendre, dérivant dans ce dédale qu'est l'inconscience.

Avec un petit gémissement aux lèvres, elle tomba en avant, seulement retenue par les bras de son ami Hobbit, tandis qu'elle perdait connaissance.

J'ai faim...

L'Enfant de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant