L'Enfant de la Lune

5 - Plongeons et course poursuite

- Debout ! S'écria Bofur.

Isil et lui essayaient tant bien que mal de réveiller Thorin de son profond sommeil. Cela faisait quelques minutes qu'ils le secouaient dans tout les sens mais, le Nain, bien que réveillé, ne voulait pas quitter la chaleur de sa couette. Ils devaient se dépêcher si ils voulaient quitter la cité sans être arrêter par le Conseil Blanc.

- Encore cinq minutes...

- Ça fait un quart d'heure que tu nous le répètes ! Protesta Bofur.

- Quand même...

Exaspéré, le Nain à chapeau poussa un soupir sonore, rejoint par la Semi-Elfe. Alors, sans plus de cérémonie, celle ci prit son courage à deux mains et se laissa lourdement tomber sur le chef de la compagnie. Ce dernier ouvrit grand les yeux, sentant un certain choc.

- Debout la marmotte !

Grognant, Thorin daigna enfin sortir de ses couvertures. Il poussa sans ménagement l'assassin qui se réceptionna, accroupie, un regard de malice dans les yeux. Elle attrapa le premier coussin venu et le lança sur Thorin. Ce fait acheva de le réveiller pleinement. Bofur éclata de rire devant la mine ahurie de son chef mais cessa de rire quand il se prit à son tour un coussin en pleine figure. Il regarda attentivement Thorin puis Isil. Alors, sans se poser de question, les deux Nains attraperent tout les coussins de la pièce et commencèrent à poursuivre Isil dans tout Imladris. Partout dans les couloirs, des coussins volaient pour tenter de toucher la fugitive. Bientôt, ils furent rejoint par la totalité de la compagnie, même Bilbon participait à la chasse improvisée. Chacun essayait de toucher sa cible, mais, personne n'avait, jusqu'alors, réussi cette exploit. Finalement, Isil deboula devant une petite rivière. Elle sauta sur la première branche d'arbre venue, et attendit que les Nains arrivent dans son champ de vision.

La Compagnie débarqua dans un fracas de cris et de rire. Arrivée devant la rivière, ils s'arrêterent et regardèrent autour d'eux. Alors qu'ils debataient sur l'endroit où était passé la Semi-Elfe, celle ci descendit discrètement de l'arbre et poussa un à un les Nains et le Hobbit dans la rivière. Alors qu'elle riait aux éclats devant les petits bohnomes qui gesticulant dans tout les sens, elle ne vit pas une grande Elfe s'approchait dans son dos. Arwen se glissa silencieusement derrière son amie et la poussa à son tour dans la rivière. Le vole plané qu'effectua Isil fut accompagné des rires communs de la compagnie et de la Noldo qui essayait en vain d'étouffer ses gloussements. Elle fit un plat retentissant dans l'eau claire de la rivière. Alors qu'elle ressortait précipitement la tête de l'eau, elle vit que la Lune était encore visible dans le ciel.

Isil plissa les yeux et crut, encore une fois, distinguer un visage sur l'astre luminant. Elle secoua la tête. Quand celle ci reprit une position normale, le visage avait de nouveau disparue. Soupirant devant ce manque de lucidité, la Semi-Elfe prit la main que lui tendait Arwen et, contre toute attente, entraîna cette dernière dans l'eau avec elle. La brune ressortit la tête de l'eau en riant aux éclats. Ainsi donc, la compagnie et la fille du seigneur des lieux organiserent une baignade improvisée. Les Nains se jetèrent, seulement en pantalon, dans l'eau douce, tandis que les femmes gardaient leurs vêtements, bien qu'elles aient enlevé les tissus encombrants. Sans grande surprise, les Nains firent un concour de plongeon, ne se preocuppant nullement du regard désespéré que leur offrait Gandalf, du haut de la fenêtre de sa chambre. Il se doutait bien que la compagnie aurait eu du mal à partir mais pas à ce point !

Joyeuses, Isil et Arwen participèrent aussi au concours. Sans grande surprise cette fois aussi, ce fut Kili et Fili qui gagnerent la partie. Leurs sauts périlleux avaient été des plus réussis. Cependant, le prix pour le gagnant était un baiser sur la joue, d'Arwen. Celle ci, bien que réticente au début, avait fini par accepter, hilare face aux mimiques suppliantes de son amie. Elle déposa un doux baiser sur la joue droite de Fili puis sur la gauche de Kili. Les deux frères, n'aimant pas les Elfes furent d'abord furieux puis agréablement surpris de la douceur des lèvres de la Noldo. Après avoir secoué les frangins dans tout les sens pour qu'ils reprennent leurs esprits, la compagnie était allée se changer pour s'apprêter à partir. Isil rentra prestement dans sa chambre puis y fut rejoint par son amie.

La brune souriait en cachant un paquet dans son dos. La Semi-Elfe pencha légèrement la tête sur le côté, faisant silencieusement part de sa curiosité à l'égard de la chose cachée à ses yeux. Arwen sourit encore plus puis devoila son pactage. Elle souleva la robe bleue marine qu'avait, la veille, porté Isil. Celle ci l'observa de ses yeux d'émeraude, cherchant une explication à tout ceci. Explication qui vint rapidement.

- Je sais bien que vous ne la porterez pas de ci tôt mais je tiens à ce que vous la preniez.

- Mais... C'est une robe d'Imladris... Je ne peux ! Protesta, sans voix l'assassin.

- C'est un présent ! Vous serez, à présent, obligé de revenir à Imladris et venir me rendre visite.

Isil prit la robe que lui tendait Arwen puis la posa sur son lit. Sans prévenir, elle se rua dans les bras de la Noldo et la serra le plus fort possible. Bien qu'au début surprise, la brune lui rendit son étreinte. Lorsque l'assassin s'écarta de son amie, elle souriait niaisement et partait empacter soigneusement sa robe dans son sac de voyage. Une fois son pactage prêt, elle se tourna une dernière fois vers la fille du seigneur des lieux. Cette dernière lui tint le bras, l'accompagnant jusqu'aux écuries. Il avait été convenu qu'Arwen viderait les écuries pendant une heure, de façon à ce que personne ne se rende compte qu'Azur serait manquant. Gandalf devrait retenir le Conseil Blanc le plus longtemps possible, empêchant ses membres d'arreter la compagnie.

Alors que les deux femmes arrivaient dans les écuries d'argent, Azur sortit la tête de son box. Il henit joyeusement en voyant arriver sa fidèle comparse. A la grande surprise de l'assassin, il était déjà scellé. Un regard en direction d'Arwen confirma ses soupçons sur l'origine de cet acte. La Semi-Elfe caressa le chanfrein du hongre avec un entrain des plus contagieux. Sans plus s'attardait, elle le sortit rapidement de son box. Alors qu'elle serrait une dernière fois la Noldo dans ses bras, grâce à son ouïe elfique, Isil entendit les Nains partirent de la cité. Paniquée à l'idée qu'ils la laissent ici, elle sauta sur la dos de son cheval et le lança au galop dans les écuries. Se fiant uniquement à ses oreilles, la jeune femme put les retrouver au détour d'un chemin, surplombant la vallée cachée.

Elle les foudroya sur place, dès son arrivée. Fili et Kili lui sourirent timidement tandis que Bilbon lui sautait dans les bras. Balin lui tapota amicalement l'avant bras tandis que, d'un regard du vieux Nain, Dwalin se forçait à sourire. Des étoiles illuminerent les yeux d'acier de Thorin lorsque ces derniers se posèrent sur la Semi-Elfe. Le reste de la compagnie lui souria amicalement avant de reprendre la route.

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