L'Enfant de la Lune

2 - La Compagnie de Thorin-Êcu-De-Chène

Gandalf la regarda fixement pendant un petit moment. Isil soutint son regard sans broncher. Le magicien soupira puis lui tourna le dos. Elle le suivit, accompagnée d'Azur. Après quelques minutes de marche, ils entendirent des voix. Trois voix fortes et mesquines et quatorze voix couinant de l'aide ou des insultes. Gandalf se cacha derrière un rocher et regarda Isil. Celle ci prit Azur et contourna le feu qu'avaient créé les trolls. Elle s'approcha de l'enclos des poneys et accrocha Azur à côté d'eux. La Semi-Elfe s'accroupit non loin des Nains et lança un poignard qui se planta à côté de celui qui semblait être le chef. Quand il regarda d'où était sorti le poignard, malgré sa cape, elle mit un doigt devant ses lèvres. Lui signifiant de se taire. Le Nain s'exécuta puis elle s'approcha à pas de loups. Elle degaina ses deux longues épées jumelles et égorgea la première immondice. Les Nains et le Hobbit la regardèrent, stupéfaits, mais Gandalf apparut au même moment. Il leva son bâton et l'abattit sur le rocher où il se tenait. Le soleil passa par la fente créée par l'impact et figea les trolls. Leurs corps devinrent pierre et le resteraient pour toujours. Le Magicien gris s'avança vers les monstrueuses créatures et les tata de son bâton. Il sourit puis porta son attention sur Isil qui admirait d'un œil critique, ses épées.

- Mes chers amis, il est tant de reprendre la route. Déclara Gandalf, toujours souriant.

- Où allons nous ? Demanda le Hobbit.

- Mon cher Bilbon, nous partons pour Fondcombe... Et il est inutile de me regarder de la sorte, Thorin !

- Alors c'est partit ! S'écria Isil.

- Et qui êtes vous ? Cracha un Nain à moitié chauve, un regard méfiant s'attardant sur son visage tatoué.

- Quelqu'un, mon cher.

- Vous pouvez le dire sans crainte Isil. Sourit Gandalf.

L'intéressée scruta les visages méfiants tournés vers elle. Tous avaient l'air de ne pas l'apprécier sauf le Hobbit et un Nain à barbe blanche qui lui souriait, l'encourageant du regard. Elle soupira puis enleva sa cape de ses épaules et des hoquetements surprits l'acceuillirent. Laissant entrevoir ses oreilles pointues, la Semi-Elfe surprit tout le monde.

- Je me nomme Isil Groluemiel, assassin de la ville de Farin, amie de Gandalf le Gris.

- Moi c'est Bilbon, Bilbon Sacquet. Se présenta amicalement le Hobbit.

- Je suis Balin. Le Nain blanc s'avança puis lui tapota l'avant bras. Les amis de Gandalf sont nos amis. Vous êtes la bienvenue.

- Une Elfe n'a rien à faire ici ! Tonna le Nain qu'elle avait fait taire un peu plus tôt.

- Semi-Elfe. Releva Isil.

- Votre espèce est fourbe ! S'écria un Nain blond, le Nain aux cheveux noirs à ses côtés hocha la tête.

- Ma chère Isil, interrompit Gandalf, permettez moi de vous présenter Balin, Dwalin, Kili, Fili, Oin, Gloin, Nori, Ori, Dori, Bombur, Bofur, Bifur, Bilbon Sacquet de la Comté et le chef de cette compagnie Thorin-Êcu-De-Chène.

- C'est un plaisir, Maîtres Nains boudeurs !

Balin et Bilbon éclatèrent de rire tandis que les concernés se regardaient, furieux. Gandalf sourit puis marmonna dans sa barbe.

- Ah. J'aime cette petite !

Thorin fit un pas mais Isil se détourna et alla chercher Azur. Lorsqu'elle caressa l'épaule du hongre il henit joyeusement. Il adorait les petites attentions qu'on lui portait. Ignorant les regards haineux que lui offraient gentiment les Nains, elle continua sa route et vint marcher aux côtés de Balin et Bilbon. Voyant les oeillades que les Nains reservaient à la Semi-Elfe, le Hobbit lui sourit.

- Ne vous en faites pas ! Ils changeront rapidement d'avis sur vous ! Je n'en doute pas.

Isil hocha la tête puis sourit à son tour face à la déclaration de son nouvel ami. Balin s'approcha un peu plus d'elle.

- Alors. Que faites vous ici ? Vous avez dit être de Farin.
Pourquoi n'y êtes vous pas ?

- J'avais normalement, dès courses à faire à Lacville mais, par un heureux hasard, j'ai croisé la route de notre cher Gandalf.

- Vous êtes bien différente de vos semblables.

- Pourquoi dites vous cela ?

- Une Elfe ou Semi-Elfe d'une autre trempe que la vôtre, ne se serait pas embarquée dans une quête avec des Nains. Vous êtes bien la première qui agit de la sorte.

- Cela vous dérange-t-il ?

- Nullement. Vous n'êtes pas comme les autres. C'est ce que j'aime chez vous. Être semblable aux autres est ennuyeux.

- Je crains que vous n'ayez trop fréquenté Mithrandir, Maître Balin. Vous parlez avec ses mots.

Le vieux Nain rit doucement face à la remarque de la jeune fille. Celle ci sourit puis attrapa une pomme dans sa sacoche. Elle aller croquer dedans quand elle entendit Bombur grognait derrière elle.

- J'ai faim...

Le Nain se retrouva avec une pomme bien rouge dans les mains alors même qu'il venait de finir sa phrase. Il tourna la tête vers Isil qui lui sourit avant de se détourner et de murmurer des paroles à Azur. La Semi-Elfe parla une bonne partie du trajet avec Bilbon ou Balin. Les deux semblaient l'apprécier à sa juste valeur. Balin ne vouait aucune haine envers les Elfes, malgré l'abandon de Thranduil face au dragon. Bilbon, lui, était joviale avec tout le monde et appréciait fortement quand Isil clouait le bec des Nains. Elle avait pu parler un peu avec les deux frères, Kili et Fili. Ceux ci étaient de moins en moins méfiants face à cette nouvelle arrivante dans leur compagnie. Dwalin ne l'appréciait pas mais elle l'avait plusieurs fois surprit en train de fixer ses longues épées jumelles. Tout les Nains les avaient fixé à un moment. Se demandant bien ce qu'ils avaient, elle essaya de comprendre auprès de Balin.

- Maître Balin...

- Oh appelez juste Balin ! La coupa gentiment le Nain à barbe blanche.

- Bien, Balin. Pourquoi semblez vous tous perturbés par mes épées ?

Son interlocuteur regarda à la dérobée la Semi-Elfe qui attendait une réponse. Il soupira puis expliqua gravement.

- Comme vous le savez, nous ne portons pas le Roi Thranduil dans notre cœur. Suite aux événements après la conquête d'Erebor par Smaug.

- Je ne vois pas le rapport avec moi.

- J'y viens. Voyez vous, vous portez des épées jumelles. Lui aussi. Il est un des plus grands guerriers de toute la Terre du Milieu et n'a nulle égal en combat singulier lorsqu'il se bat avec ses épées. C'est sa spécialité et, à ma connaissance, personne ne l'a jamais battu à cause de sa maîtrise parfaite. Son fils est le plus grand archer de la Terre du Milieu, lui, sûrement le plus grand épéiste.

- C'est cela qui vous chagrine ? S'étonna Isil.

- Non. Ce n'est pas exactement la seule raison. On dit juste qu'à part lui, personne ne se bat avec. Si l'on sait se battre avec des épées jumelles, on a une maîtrise parfaite des épées tout court. Vous, savoir que vous êtes un assassin et que vous maîtrisez des épées jumelles, fait de vous quelqu'un de très dangereux.

La Semi-Elfe se tut, méditant les paroles de son ami. Celui ci détourna son regard de la jeune fille et se concentra sur Thorin qui avait suivi discretement l'échange. Il s'était raidi à partir du moment où le sujet sur son pire ennemi avait été lancé. Depuis, il marchait rapidement, comme pour fuire Isil. Cependant, le vieux Nain avait remarqué tout autre chose dans les yeux de son ami. Ce dernier fixait intensément l'assassin avec un regard doux qu'il ne lui connaissait pas. Se promettant d'observer un peu mieux à l'avenir, le futur roi, Balin se reconcentra sur la route. Celle ci prenait peu à peu la place qu'occupait les arbres. Ils arrivaient à Imladris.

Reum Reum, El Padre est bientôt dans la place !