30 - On se rince l'œil Legolas ?

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- Tournez-vous. Ordonna Aldaga.

Isil obéit, faisant valser les volants de sa robe sous l'œil critique de la servante.

- Le rouge vous va si bien !

- Vous trouvez ? J'avoue préférer porter du bleu ou des couleurs disons plus... discrètes.

- Peut m'importe la sobriété de votre tenue du moment que vous émerveillez le prince lors de ce dîner.

- Et la robe verte de tout à l'heure ? Que vais-je en faire ?

- Je pense l'emmener chez une des couturières royales afin qu'elles l'ajustent. Elles la donneront sûrement à une membre de la cour. Sur ce, suivez-moi. Il est temps que vous en mettiez plein la vue à notre prince.

- Cessez donc de penser que je veux lui faire de l'effet !

- N'est-pas le cas ? Fit innocemment Aldaga.

Isil détourna la tête, les joues aussi rouges que sa robe.

- Vous vous imaginez des choses. Finit-elle par bougonner.

Aldaga ne répliqua pas, mais esquissa un sourire en coin.

La servante mena l'assassin devant une splendide porte de bois massif. Comme sur le devant de sa porte, de l'or encadrait celle-ci.

- Bien. Je vais vous laissez à présent.

Elle fit une légère révérence qui surprit fortement Isil. Elle ne fit cependant aucun commentaire, et se contenta de sourire à l'Elfe qui s'en alla rebrousser chemin.

- Oh, une dernière chose. Dit soudain Aldaga.

Isil se retourna pour la voir au bout d'un couloir qu'elle n'avait pas vu à l'aller. L'architecture était vraiment trompeuse.

- Le prince déteste parler de ses devoirs ainsi que... de feu Sa Majesté la reine. Évitez ces sujets.

- J'y veillerai. Répondit Isil, les sourcils froncés.

Pourquoi donc l'Elfe tenait à ce point à ce qu'elle plaise à Legolas ? Ce n'était clairement pas l'une de leurs priorités !

Isis secoua la tête, comme pour chasser de son esprit ses pensées dérangeantes. Elle poussa un soupir d'encouragement, puis osa frapper quelques petits coups à la porte.

- Entrez. Fit une voix dure et glaciale que l'assassin reconnut à l'instant.

Lorsqu'elle entra dans la pièce, Isil évita d'office le regard froid du roi. Pourquoi donc fallait-il qu'il soit là ? Ses yeux lancèrent des éclairs sur Legolas qui secoua furtivement la tête, lui faisant comprendre qu'il n'était pas responsable de la venue de son père.

- Je crois que je me suis trompée de pièce...

Isil tenta de faire demi-tour, mais le souverain, précédemment assis sur une grande chaise boisée, se leva de toute sa hauteur. Il la toisa froidement, tandis que la Semi-Elfe tentait de se concentrer sur autre chose que le malaise pesant dans la pièce.

Malgré sa grande taille et sa carrure de guerrier, le monarque était aussi léger qu'une plume lorsqu'il se déplaçait. La grâce dictait ses mouvements, une délicatesse raffinée l'encadrait.

Le total opposé de son fils.

Bien qu'il soit effectivement gracieux, Legolas était moins royal que son paternel. Plus vif, il faisait moins attention à paraître léger. Ironique pour un chasseur.

- Maintenant que vous daignez enfin vous montrer, intervint le roi, nous pourrions peut-être débuter ce dîner.

Des serviteurs alignés, levant bien haut des plateaux remplis de victuailles, apparurent soudain. Ils déposèrent d'un même mouvement, les assiettes devant les convives. Après s'être inclinés devant la famille royale, ils s'éclipsèrent en silence.

L'Enfant de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant