29 -N'ayez pas peur

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- Es-tu certain que ton père me laisse t'accompagner ? Demanda Isil, dubitative.

- Franchement, répondit Legolas, je suis sur qu'il ne voit pas cette idée d'un si bon œil, cependant, de ce que j'ai compris, il n'est pas non plus favorable à un voyage en solitaire. Par conséquent, je ne pense pas qu'il s'y opposera. 

Toujours aussi sceptique, Isil se tint pourtant de faire un commentaire. Bizarrement, elle avait baissé dans l'estime du roi à partir du moment où elle avait embroché son unique fils et héritier.

- De toute manière, poursuivit le prince, tu es obligée de venir.

- C'est nouveau ça. Monsieur aurait-il la folie des grandeurs en pensant que parce qu'il est prince, je ne m'opposerai pas à ses décisions ?

- Très drôle. Je te dis ça parce que tu es la seule, de nous deux, à connaître ce Grand Pas.

- Connaître est un bien grand mot. Je ne l'ai croisé que certaines fois et de façon rapide. Il est peu recommandé pour un assassin de croiser la route d'un rôdeur.

- Je vois. Dit pensivement Legolas.

- Qu'est-ce que tu mijotes, encore ?

- Vous vous entendiez bien ?

- Mieux qu'avec ton père. Fit sarcastiquement Isil.

- C'est déjà un début. Rétorqua-t-il vertement.

- Toutefois, je ne crois guère qu'il m'apprécie encore. Il n'avait pas l'air d'apprécier la situation dans laquelle je l'ai laissé, la dernière fois que nous nous sommes vus.

- Oh Valar, qu'as-tu fais, Isil ? Soupira le prince.

- Rien rien, je t'assure.

- Je n'en crois pas un mot.

- Très bien... je lui planté une flèche dans chaque main et l'ai abandonné, accroché au mur d'une taverne bondée.

- Valar... Murmura, choqué, Legolas. Il n'acceptera jamais de nous voir si tu es avec moi, alors !

- C'est tout ce qui t'importe ? Tu ne veux même pas savoir pourquoi j'ai crucifié un homme ?

- Très franchement, je n'ai pas vraiment envie d'avoir vent des détails de cette histoire. Garde ça pour toi, je te prie.

- Pff. Rabat-joie !

Le rire moqueur du prince s'éleva dans le crépuscule dominant la forêt. Après avoir chevauché deux jours entiers, les Elfes approchaient de leurs cavernes. Au début réticents à voyager en compagnie d'un redoutable ennemi, ils avaient entrepris d'ignorer royalement Isil. Mais quand Legolas s'était rendu compte que personne ne donnait à manger à l'assassin, il avait su se montrer sévère et était allé directement se plaindre auprès du roi. Celui-ci avait par la suite, bien qu'à contrecœur, ordonné que l'on favorise l'intégration d'Isil.

Les légions de soldats défilèrent, les unes à la suite des autres, sous les grandes portes des écuries.

- Isil ! Appela soudainement Legolas.

L'assassin se détourna de sa contemplation, pour suivre le prince qui lui indiquait de rester près d'elle.

- Je doute que mon peuple soit enchanté de te voir, ne t'éloigne pas.

L'Enfant de la LuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant