Chapitre 17 - La succube en moi

55 6 3
                                    


Callum continue inlassablement de hanter mes rêves depuis plusieurs semaines. Cette nuit ne fait pas exception. Tandis que je suis arrachée aux bras de Morphée et du chasseur, ce sont ceux de Magnus qui me maintiennent contre lui. Nous nous sommes endormis l'un contre l'autre et la situation est bien trop loin de me déplaire. Je trouve un certain réconfort à le rejoindre dans ses appartements et à ne pas dormir seule.

Jamais je n'aurais imaginé pareil scénario. Et pourtant, je regarde l'incube respirer avec sérénité. Je n'ai presque plus envie de le tuer. Seulement de le réveiller pour...

Mes pensées érotiques n'ont pas le temps de mûrir. La voix de Novalia résonne dans la pièce et m'hérisse les poils.

— Magnus !

Je me cache sous les draps et soupire. Magnus, quant à lui, émet un grognement non dissimulé avant de se lever et de rejoindre Novalia. Je reste dans le lit en silence, à l'abri du regard armé de la succube.

— Sinon, ce serait aimable de frapper à la porte, souffle Magnus.

— Je ne suis pas aimable, rétorque Novalia, ce qui m'arrache un sourire.

— J'avais oublié ce détail. Que me vaut ta présence ?

— Une visite pour ta belle-de-nuit, répond-elle avant d'hausser le ton. Tu peux sortir de ta cachette Athalia ! Une blonde t'attend dans le couloir !

Avant que je n'ai le temps de me lever, mes vêtements me sont lancés dessus. Je m'habille rapidement et passe mes doigts dans mes cheveux pour me recoiffer.

Novalia me regarde de haut en bas et je suis étonnée de la voir m'adresser un léger sourire presque amusé. Magnus est toujours dévêtu et m'observe également.

— Bonjour, souffle-t-il.

— Bonjour...

La succube ne peut s'empêcher de grimacer.

— Elle dit être ton amie. Je ne me souviens plus de son prénom. Tétra ? Ténia ?

— Théa ?

— Oui, c'est ça ! Je pourrais lui dire que tu n'es pas là. Tu as de drôles de connaissances, soit dit en passant. Si tu veux mon avis, cette fille pue l'artificiel à plein nez !

Et c'est la reine de la superficialité qui le dit. Je ne sais pas quoi lui répondre. Dans un sens, elle n'a pas tout à fait tort puisque Théa passe son temps à cacher sa nature démoniaque. Mais qui suis-je pour juger ? Moi qui n'accepte toujours pas à cent pour cent ma condition.

— Je pense qu'elle se passera de ton avis, Nova chérie, réplique Magnus à ma place.

— Et je pense que c'est une grande fille qui peut parler, mon tendre Magnus. Tu viens ou pas ? me questionne Nova d'une voix bien plus douce qu'à son habitude.

Je suis étonnée de son amabilité soudaine. Je jette un dernier coup d'œil à Magnus qui hausse les épaules et disparaît dans la salle de bain.

Novalia et moi rejoignons le couloir où Théa attend droite comme un piquet. Elle se jette sur moi et me serre dans ses bras. Je me crispe dans un premier temps, mais réponds finalement à son étreinte.

— Athalia ! Tu vas bien... Dieu soit loué ! s'exclame-t-elle. J'étais si inquiète.

— Dieu n'a rien avoir là-dedans, marmonne Nova.

— Est-ce que Drummer va bien ?

Je me sens coupable de n'avoir donné aucune nouvelle à mon meilleur ami. Il doit m'en vouloir à mort.

Odd AmethystOù les histoires vivent. Découvrez maintenant