Odd Amethyst

Chapitre 12 - Le Rideau Se Lève - Part. 2

— Callum ? murmuré-je, me redressant avec difficulté.

Les contours indistincts d'une femme se dessinent dans l'obscurité. Seule la silhouette devant moi est éclairée par un halo aveuglant. Je place ma main en visière par-dessus mes yeux fatigués, afin de visualiser plus clairement qui se trouve à quelques pas de mon corps endolori.

— Athalia ? Tu vas bien ? se précipite ma mère vers moi.

— Maman ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ?

— J'ai peu de temps. Je suis là grâce à un sortilège. Callum t'a suivie et je l'ai laissé faire parce que je m'inquiétais pour toi. Vous êtes où ? me questionne-t-elle.

— Morpheum. Tu m'as menti sur l'identité de mon père, soufflé-je, encore abasourdie par la nouvelle.

— Je... Ce n'est pas le moment de discuter de ça. Tu es en danger. Je vais t'envoyer de l'aide, se dépêche-t-elle de me répondre, me serrant les mains entre les siennes.

*

Avant que je n'ai le temps de réagir, mes yeux s'ouvrent sur Callum, assommé au sol. 

— Laisse-moi me charger de lui. Il est plutôt pas mal pour un être aussi pitoyable que les Berserker. Je l'ajouterais bien à ma collection de peluches, confie Novalia à Magnus.

Elle est assise sur lui à califourchon. Je me redresse avec difficulté, encore sonnée.

Merci, maman.

— Tu es réveillée, Amour... prononce Magnus, se rapprochant de moi.

Il s'installe à côté de moi et tente de me toucher le visage. Je recule instantanément.

— Qu'est-ce que vous lui avez fait ? les accusé-je me relevant, un mal de crâne tambourinant mes tempes.

— Rien du tout. Enfin... Nous avons été contraints de l'endormir. Vois-tu, il s'est jeté sur nous comme un ourson enragé, me répond Magnus avec sarcasme.

J'observe Callum qui semble paisiblement endormi. Novalia, toujours en train de le chevaucher, me rend malade. J'ai juste envie de l'attraper par ses cheveux parfaits et de frapper son visage magnifique contre le sol.

— Je comprends pourquoi tu le désires autant... J'ai le droit de le garder, Magnus ? rit-elle tout en lui caressant la joue, descendant le long de son torse, me défiant du regard.

— Tire tes sales pattes de démone de lui ! craché-je, prête à lui arracher ses boucles d'un blanc immaculé et les lui faire avaler.

— Du calme, mesdemoiselles ! Novie chérie, lève ton beau postérieur et laisse Winnie l'ourson tranquille, s'interpose Magnus, blasé.

Novalia arrête sa main un peu avant la ceinture de Callum, ne détournant pas son regard du mien, avant de se lever avec élégance.

— Je n'en ferai qu'une bouchée et il en redemandera, me susurre-t-elle à l'oreille en passant à côté de moi.

Je me retiens encore de la dévisager, même si je m'imagine très précisément la scène.

— Si tu t'avises de le toucher...

— Ça suffit ! Novalia, tu sors d'ici ! commence à s'impatienter l'incube.

La succube obéit, même si elle n'a pas l'air d'être d'accord. Elle m'envoie une baiser empoisonné d'un geste de la main, avant de s'éclipser.

— Réveille-le ! On s'en va ! m'adresse-je au maître des lieux.

— Je ne peux pas vous laisser partir... Tu as besoin de nous pour t'aider à maîtriser ton pouvoir. Et lui, il va devoir répondre de ses actes. C'est un tueur, me répond-il.