Chapitre 22 : Titouan et Martin

248 14 0
                                    

- Les mecs ? Réveillez vous on doit y aller !

Martin ouvrit brusquement les yeux. Il s'attendait à être ébloui, mais la nuit était déjà tombée.
Il s'était endormi, aux côtés du brun, après avoir échangé quelques baisers à l'abri des regards.
La chaleur dégagée par le soleil tapant sur leurs corps ainsi que le clapotis des vagues les avaient emportés délicatement vers le monde de tous les possibles.

- On commence à partir sans vous, rejoignez nous au bateau, ajouta Gale.

Le groupe s'éloigna dans la pénombre, emportant avec eux le dernier signe de vie qui perdurait aux alentours, les exclamations surexcitées de Tristan devenant un murmure inaudible.

Il se tourna vers le garçon allongé à ses côtés, et lui secoua doucement l'épaule afin de le sortir de son sommeil.
Un sourire vint illuminer son visage lorsqu'il vit Titouan remuer le nez puis relever ses paupières, comme dans le train il y a quelques jours. Cette fois, il ne retint pas sa pensée, il était vraiment adorable.

- On s'est endormis ? murmura le bouclé, la voix rauque et affaiblie.
Le blond acquiesça, tout en le dévisageant, comme s'il tentait de mémoriser chaque recoin de son visage. Il était beau. Il ne put s'empêcher de se pencher rapidement pour déposer un léger baiser sur sa joue refroidie par la température assez basse désormais.
Il comprit l'approbation du brun face à son geste en sentant sa paumette se relever à son contact. Il repoussa une de ses mèches sombres du bout des doigts, tout en prenant bien soin de frôler son front et son oreille. Son geste déclencha une série de petits frissons à Titouan, ce qui lui arracha un petit rire.

Puis, il se remit sur ses pieds et tendit sa main à son ami afin de l'aider à se relever.
Son ami. Notion un peu dépassée à présent, songea-t-il.

- On doit les rejoindre au bateau pour la soirée, indiqua Martin au brun en désignant une lumière clignotante au loin, de laquelle s'échappait une musique atténuée par la distance, dont on ne percevait que les puissantes notes de basse.

Ils entamèrent la descente jusqu'au rivage, les mains toujours liées. Titouan avait gardé celle de Martin dans la sienne après s'être mis debout, ce qui n'était pas pour déplaire au blond.
- J'aime bien quand on est comme ça, tous les deux, avoua ce dernier en rougissant. Il espérait avoir l'air confiant, priant pour que son ami ne ressente pas l'appréhension dans sa voix.

Il se demandait depuis quand le bouclé l'intimidait autant. Il pesait chacun de ses mots lorsqu'il lui parlait, inquiet de prononcer une phrase qui pourrait tout envoyer valser. Il était tellement bien, en ce moment, il ne pouvait rien laisser gâcher son bonheur. Il n'était plus sûr de rien, l'adolescent qui évoluait à ses côtés remettait tout en question.

Il sentit la prise de Titouan sur sa main se resserrer. Il rit avant de le tirer vers lui, afin de l'enlacer, son bras gauche autour de la taille du brun. Son nez alla se fourrer dans ses cheveux, et il inspira un grand coup. Son odeur lui avait manqué, il en deviendrait presque accro. Quelque chose frôlait son dos, la main du bouclé. Elle le caressait lentement, rendant cette étreinte presque magique.
Ils se sentaient en sécurité, protégés, la seule lueur de la lune les éclairant.

- Moi aussi j'aime bien.

Il avait failli ne pas entendre ces quelques mots qui s'étaient échappés de la bouche de son compagnon. Il resserra ses bras autour de Titouan, souhaitant exprimer silencieusement tout ce qu'il ressentait à ce moment là. Il ne savait pas encore ce qu'il lui arrivait, mais ce qu'il savait, c'est qu'il avait envie de rester à ses côtés, toujours. Il voulait le protéger, l'entendre rire, le sentir tout contre lui, souvent. Et il avait envie de le faire comprendre au brun.

Eux...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant