Eux...

Chapitre 18 : Titouan

Le soleil commencait à taper assez fort sur la tente. Titouan sentait à présent des minuscules gouttes de sueur se former dans son cou. Il aurait pu sortir pour prendre l'air et se rafraîchir mais il se sentait comme dans un cocon et ne voulait pas se résoudre à quitter la chaleur réconfortante de l'habitacle.

Il porta sa main à la joue de Martin et caressa ses taches de rousseur en se mordant la lèvre. Il avait du mal à réaliser ce qui s'était passé la veille. Ce qu'il avait attendu depuis tant de semaines était enfin arrivé. Et cette fois, Martin ne semblait pas prêt à le lâcher. Son bras autour de la taille du bouclé en était la preuve. Il l'avait serré contre lui toute la nuit, ce qui n'était pas pour déplaire au brun qui avait extrêmement bien dormi.

Les yeux clos du blond s'agitèrent dans son sommeil et il poussa un petit gémissement en gigotant : il semblait faire un cauchemar. Titouan secoua doucement l'épaule de son compagnon pour le réveiller et lui éviter d'affronter plus longtemps ce moment désagréable.

Les pupilles brunes se plongèrent dans les yeux du bouclé et un petit sourire éclaira le visage de celui qui venait de se réveiller.

- Salut, chuchota Martin d'une voix rauque qui traduisait le fait qu'il n'avait pas beaucoup dormi.
Il se rapprocha un peu plus de Titouan et déposa un baiser sur sa joue.

Cette fois ce n'était pas le blond qui était rouge.
Le garçon aux yeux verts plongea son visage dans l'épaule de celui aux prunelles brunes pour cacher sa face rougissante.

- T'as bien dormi ? demanda Martin.
Titouan releva la tête doucement :
- Plus que jamais.

Il était heureux que le blond n'évite pas sa présence comme la dernière fois qu'ils s'étaient embrassés, ce soir là, chez le bouclé. Son cœur battit encore plus lorsque son ami resserra sa prise et écrasa son nez contre sa joue. Il aurait envie de rester comme ça pour le reste de sa vie

- Je regrette rien Titouan. J'voulais te le dire. C'était incroyable et je recommencerai tous les jours si il le faut, ajouta Martin avec un sourire malicieux.

Le brun leva les yeux au ciel en étouffant un rire et repoussa son visage avec ses deux mains.

- Eeeeeehh fais attention à toi ! Tu sais pas ce qui pourrait t'arriver si tu me repousses encore...
- J'aimerais bien voir ça, répondit le bouclé les yeux plissés par le rire.

- T'es sur ?? lança le blond en haussant les sourcils.
Titouan commençait à regretter d'avoir dit ça, mais il ne pouvait pas se soumettre à lui aussi facilement.
- Vas y pour voir, rétorqua-t-il alors avec un air de défi.

- Atentionnnnn j'arrive ! Un, deux, trois...
- AÏE PUTAIN T'ES MALADE !!

Martin lui avait sauté dessus de tout son poids et l'avait écrasé dans son entièreté.
Pour se faire pardonner il posa ses lèvres sur les cheveux de Titouan et les recouvrit de petits baisers rapides.

- Tu m'excuses beau gosse ?
- C'est un peu niais ce surnom connard. Et t'es hyper lourd, faut que t'arrêtes de manger autant.
- Ehh c'est hyper méchant ça ! Je mange normalement !
- J'appelle pas ça "manger normalement" de mettre ses céréales dans du jus d'ananas le matin.
- Oh si tu m'attaques sur mes goûts de prince des saveurs je peux rien pour toi...
- Ouais tes goûts plutôt douteux je dirais.
- C'est pour ça que tu m'apprécies, sourit Martin en entrelaçant leurs doigts.

Titouan pouffa.
- T'es vraiment con tu sais.
Il passa sa main libre dans la chevelure blonde de son compagnon qui était à présent appuyé contre son torse.
- Tu sens bon.
- T'es beau.
Tous ses doutes avaient disparu, il était à présent quasiment persuadé que rien ne pourrait les séparer.
Cette tente formait une sorte de protection qui les enveloppait. L'ambiance apaisante qui régnait rendait leurs paupières lourdes et ils se rendormirent sans s'en rendre compte, l'un dans les bras de l'autre.