Eux...

Chapitre 16 : Martin

Ça y est. C'était le grand jour. Le groupe partait aujourd'hui en direction d'Arcachon pour passer quelques jours dans le camping de l'oncle de Julio.

Martin était plutôt heureux de quitter l'ambiance pesante de la maison. Marie s'était enfermée toute la soirée de la veille dans sa chambre et sa mère était restée devant la télé avec un verre de vin à regarder des émissions toutes plus inintéressantes les unes que les autres. Bref, c'était pas la joie.

Il espérait que tout se passerait bien en son absence.
Avant de partir, il prit sa mère à part :
- Maman, occupe toi bien de Marie hein ? Elle se sent pas hyper bien en ce moment à cause... de tout ça. Emmène la au cinéma ou bien en ville, profitez-en pour retrouver votre relation d'avant.

Sa mère hocha la tête, puis le prit dans ses bras :
- Tu vas nous manquer.

...

- Enfin !
Tristan se leva d'un bond dès que le train se fût arrêté. Il n'avait pas arrêté de se plaindre tout au long du voyage. La chaleur, la faim, l'ennui, tout y était passé.

Dylan leva les yeux au ciel et le suivit, après avoir récupéré sa valise. L'agitation de son ami avait eu raison de sa patience et il avait dû prendre sur lui pour ne pas s'énerver, la chaleur le rendant encore plus irritable que d'ordinaire.

- Titouan ? On est arrivés, dit doucement Gale en secouant son ami qui s'était endormi.
Le bouclé releva doucement la tête de l'épaule de celui qui le remuait et s'étira, les yeux plissés par la fatigue.

"Il est vraiment mignon", songea Martin, avant de se gifler mentalement pour avoir eu cette pensée. Titouan n'était pas mignon. Absolument pas. Pas mignon du tout.

- Ça va Martin ? T'es tout rouge.
Le jeune homme se sentit rougir encore plus suite à la remarque de Julio. Il haïssait son visage qui laissait paraître la moindre de ses émotions.
- Euh ouais j'ai vraiment chaud.

...

Sur le parking de la gare les attendait un homme qui devait avoir la cinquantaine, avec une grosse barbe.
- Salut la poiscaille ! Moi c'est Dédé.
- Bonjour tonton ! C'est vraiment sympa de nous inviter, merci beaucoup, dit Julio en allant l'embrasser.
- Merci Monsieur ! déclarerent les amis en chœur.
- Oh, appellez moi Dédé, les jeunes. Allez en route la troupe !

Le groupe s'entassa dans la voiture et le véhicule partit en direction de la plage, diffusant une playlist essentiellement composée de chansons de Patrick Sébastien.

- Bon alors, vous avez prévu quoi ?
- Cet aprèm on va installer les tentes et aller se baigner un peu, rien d'incroyable. Pour les autres jours, on a rien prévu, on ira au feeling.
- Je vous ai réservé l'emplacement à côté de la plage. Vous pourrez aller faire des bains de minuit discrétos si vous voulez. Vous avez décidé qui dormira avec qui ?
- Non pas encore. On a pris 3 tentes de 2 places et on va définir les duos par un tirage au sort, répondit Julio.

Martin ferma les yeux en pinçant les lèvres. Pitié qu'il ne tombe pas sur Titouan. Le bouclé le perturbait déjà assez, il ne devait surtout pas se retrouver dans un endroit clos, seul avec lui. Il n'imaginait pas ce qu'il pourrait arriver si...

Il expira un bon coup.

"Stop Martin, arrête de penser à ça. Titouan est ton ami. Ton ami. Rien de plus. Il ne sait pas que tu te souviens de tout. Tu n'as rien à assumer. Agis comme d'habitude et tout ira bien."

La voiture s'arrêta dans un bruit de ferraille.
- On est arrivés les d'jeuns !
Martin retient un sourire : le cinquantenaire avait un vocabulaire vraiment beauf.