Martin se réveilla de mauvaise humeur. Il grogna en essayant d'ouvrir ses yeux, la lumière l'éblouissant. Il frotta ses paupières violemment, essayant de faire disparaître les petits points de couleur qui altéraient sa vision.
Il avait passé une mauvaise nuit. Enfin, une mauvaise soirée.
Les images repassaient incessement dans sa tête, le faisant grimacer.
Cassandre ne l'avait pas du tout satisfait sexuellement parlant. Il était parti rapidement après, la laissant en plan, mais n'avait pas pu se résigner à rester une seconde de plus à côté d'elle. Il avait conscience d'avoir agi comme un connard, mais ça avait été plus fort que lui. Repenser à son petit visage tout lisse qui le regardait en se mordant la lèvre le faisait frissonner de dégoût.Pour tout dire, cela faisait déjà quelques temps que les filles avec qui il couchait ne lui faisaient rien ressentir. Il commençait à se poser des questions à propos de ça.
Que se passait t-il ? Il était frustré de n'avoir aucune réponse à ses questions.Le jeune homme avait fait des recherches, pourtant, souhaitant savoir comment il pouvait remédier à ce problème qui lui pesait énormément, mais n'avait trouvé aucune explication. Il restait perplexe, ne comprenant pas pourquoi ça lui arrivait, à lui, et pas aux autres.
Bon, arrête de penser à ça, ça t'avance à rien, à part à t'enfoncer encore plus.
Il secoua sa tête et se leva. Il décida de ne plus se prendre la tête et de continuer de vivre à sa façon, il trouverait bien une solution à son problème dans les jours à venir.
Il prit une douche rapide et s'habilla. Il devait retrouver le gang chez Tristan. Ce dernier habitant dans une immense maison, les garçons se retrouvaient souvent chez lui pour le plus souvent jouer à Fifa sur son immense télévision.
Il descendit prendre son petit déjeuner dans la cuisine. Sa petite sœur, Marie, était déjà attablée, en train d'engloutir un énorme bol de céréales au chocolat. Il la soupçonnait de se lever tôt le matin juste pour pouvoir les manger.
Il pouffa en voyant son visage concentré à mâcher les petites pépites sucrées.- Salut princesse, tu ressembles à un p'tit hamster comme ça. Tu en stockes combien dans tes joues ? dit-il le sourire aux lèvres en appuyant légèrement sur sa joue gonflée avec son index.
La petite lui répondit en lui faisant les gros yeux, ne pouvant pas prononcer un mot à cause de sa bouche trop remplie.
Le blond s'empara lui aussi d'un bol, après lui avoir ébouriffé tendrement les cheveux. Il se servit de fromage blanc et y plongea des morceaux de pêche qu'il avait préalablement coupées en quartiers. Il s'installa aux côtés de Marie.
Il adorait ces moments de complicité qu'il partageait avec elle. Ils étaient très proches, surtout en ce moment, et étaient toujours là l'un pour l'autre. Martin était un de ces grands frères protecteurs que l'on voit dans les séries, il ne pourrait pas supporter qu'on lui fasse du mal.
- Tu vas faire quoi aujourd'hui ?
- Je vais faire un gâteau avec papa ! Il m'a promis qu'on en ferait un gros avec plein de chocolat.
- J'ai hâte de goûter ça alors !
- Tu veux voir le dessin que j'ai fait hier ?
Le jeune homme acquiesça et la petite fille sauta de sa chaise pour se précipiter dans sa chambre.Elle revint quelques secondes plus tard, une feuille de papier voletant derrière elle. Elle la tendit à son frère, et l'observa regarder le dessin avec attention, en attendant sa réaction.
Les traits de crayon semblaient représenter quatre personnes, une famille, songea Martin. C'était eux et leur parents, se tenant la main, tout sourire, dans un champ de tournesols.Ses lèvres s'étirerent tristement, et il prit Marie dans ses bras en prenant bien soin de ne pas la serrer trop fort.
- C'est magnifique....
Les garçons étaient affalés sur le canapé de Tristan, et jouaient en attendant les retardataires. C'était toujours pareil, Julio et lui arrivaient en avance, et attendaient. À croire que les autres aimaient tellement se faire désirer qu'ils faisaient exprès de ne pas se presser.
Deux parties plus tard, Titouan et Gale arrivèrent, suivis de Dylan, qui avait apporté une bouteille de coca pour s'acheter une bonne conscience.
- Alooooors ça boume les mecs ? s'écria ce dernier, les bras en l'air.
- Bro, ya plus personne qui dit ça depuis au moins 15 ans. Reprends toi, le rembarra Tristan en s'emparant de la bouteille.Martin retint un sourire, ces deux là trouvaient toujours une bonne raison pour s'engueuler, ça en devenait presque comique.
Gale se laissa tomber à côté de lui en posant son bras sur ses épaules.
- Putain j'ai cru qu'on allait jamais arriver, soupira-t'il.- Qu'est-ce qui vous est encore arrivé ? demanda Julio avec une mimique amusée.
- Bon déjà, Titouan met vraiment trois plombes à se préparer, mec je sais pas ce que tu fous dans ta salle de bain, mais faut que t'apprennes à faire plus vite.
- Ouais n'empêche, c'est pas moi qui me suis rendu compte que j'avais paumé ma carte de bus juste avant d'entrer dedans.- Ça tire à balles réelles ici putain. Eh les gars, vous aviez qu'à venir séparément sérieux, commenta Tristan en servant à boire à tout le monde.
- On était obligés, Dylan connaît pas le chemin.
- Attends mec, sérieux ? Mais ça fait depuis genre, allez quoi, 10 ans qu'on est meilleurs potes et tu sais toujours pas venir chez moi ?
- Ouais bah écoute, ton quartier de richous blindés là, il est pas hyper bien fait putain, ya des rues partout, j'pense que tu t'rends pas compte. Ouais c'est ça, foutez vous de ma gueule, ajouta-t'il à l'adresse du reste du groupe, parti en fou rire.Gale enchaîna en se redressant brusquement.
- Eh mais Martin tu nous as pas raconté comment ça s'est passé hier d'ailleurs ! C'était comment ? lança-t'il avec un sourire entendu.La question qu'il redoutait tant arriva plus tôt que prévu. Le blond humidifia ses lèvres, le cerveau tournant à pleine allure, pour essayer de trouver une réponse qui n'en révélerait pas trop sur son était actuel, ne tenant pas à exposer sa vie sexuelle en précision à tout le groupe.
- Mec, j'me sens pas trop d'en parler là.
- Ah ouais j'me disais bien que j'la sentais pas c'te meuf. T'inquiète bro, jsuis avec toi. Fin non du coup mais l'intention est là, ajouta Dylan sans retenir son rire.Trop préoccupé, Martin ne remarqua pas le regard curieux de Titouan, qui se demandait ce qui avait bien pu se passer pour que Martin se retrouve dans cet état.
L'après-midi passa rapidement, entre rires et parties de jeu vidéo. Les garçons avaient rapidement épuisé la réserve de gâteaux et de chips du tiroir que la mère de Tristan réservait à cet effet, connaissant la consommation parfois excessive du groupe en nourriture grasse et sucrée.
Ils carburaient à présent au jus de melon, trouvaille de Julio.
- On aurait jamais du te laisser fouiller dans ce placard bro. C'est vraiment dégueulasse, je sais pas comment des gens peuvent acheter ça, ça devrait même pas avoir le droit d'exister, se plaint Martin en avalant difficilement la boisson.
- T'exagères, ça passe en vrai, intervint Gale.
- Attends il t'a payé pour dire ça ? Putain j'y crois pas vous allez pas bien les mecs.Il reporta son attention sur le garçon aux cheveux bouclés en face de lui. Ses sourcils se froncèrent en le voyant perdu dans ses pensées. C'est vrai qu'il ne l'avait pas beaucoup entendu parler depuis le début.
Le brun semblait mal à l'aise, et anxieux, préoccupé. Il tordait ses doigts entre eux nerveusement et mordillait sa lèvre inférieure, comme s'il voulait la faire disparaître.
- Titouan ça va ? T'as pas l'air bien, s'enquit-il.Le regard du nommé se leva rapidement, papillonnant vers tous les recoins de la pièce, se posant partout sauf sur le visage de son ami.
- Euh ouais ouais t'inquiète, ça va.
- T'es sûr ? Tu veux rentrer, ou-
- Non, non, ça va, vraiment. J'ai juste euh...
Il reprit son souffle et planta son regard dans celui du blond.
- J'ai un truc à vous dire.***
Chapitre écrit par @poupilabouli
et @unvisagesansnom
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Eux...
RomanceUn été. Martin, Titouan. Une amitié parfaite, un amour à sens unique. Le bouclé s'était fait à l'idée que ses sentiments à l'égard de son ami d'enfance ne seraient jamais partagés, mais cet été, plus rien ne risque d'être comme avant. *** Écrit à...