|•Chapitre 16•|

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Hansi m'a ramené dans ma chambre et m'a dit d'aller me coucher mais je n'ai pas sommeil. Je reste donc la, dans mon lit gelé, a ne rien faire d'autre que de regarder par la fenêtre le ciel qui est devenu noir et parsemé d'étoiles. J'entendis les autres arriver mais je ne bougea pas de mon lit, serrant un peu plus mes jambes que j'avais rabattus contre ma poitrine. Les larmes commencent a couler au rythme de mes sanglots qui deviennent incontrôlables. J'enfouis ma tête dans mes bras mais rien n'y fais, je ne m'arrête plus. J'aimerais tant que cette douleur s'arrête, me laisse enfin.

-Moi- J'en peux plus.. Aidez-moi...

Des bras m'enlacent et me serrent comme si j'allais partir. Une main se posa sur mes cheveux avant de les caresser tendrement. Peu a peu je cale ma respiration sur la sienne et me calme doucement.

-Livai- Tu n'as pas a traverser ça toute seule.

-Moi- Livai... Reste avec moi.. Ne pars pas...

-Livai- Jamais je ne te laisserais.

Il s'allongea, me prenant toujours dans ses bras. Il posa ma tête sur son torse et je posa ma main dessus. Il me caresse toujours les cheveux, me faisant m'endormir petit a petit.

Pour la première fois depuis ces 10 années, je me réveilla ce 19 juin, sans faire de cauchemars. Cependant les souvenirs ne me lâchent. J'ouvris les yeux, laissant les larmes couler. Je sentis deux bras se resserrer autour de ma taille et une tête s'enfouir dans mon cou.

-Livai- Bonjour.

-Moi- Bonjour..

-Livai- Tu veux que je t'apporte ton petit déjeuner?

-Moi- S'il te plait..

Il sortit du lit puis de ma chambre. Je regardais par la fenêtre et vis un ciel gris, il pleut. Il pleut souvent pendant cette période. Je vais prendre une douche puis attache mes cheveux en une queue de cheval basse. Je ne met pas mon uniforme mais ma robe blanche avec la petite veste bleu. Je reviens dans la chambre et vois Livai, adossé au bureau, buvant sa tasse de thé. Je m'assois et mange peu.

-Livai- Mange au moins le bout de pain.

-Moi- ..

-Livai- C'est un ordre.

-Moi- D'accord...

Je mange, sans en avoir envie puis bois ma tasse de thé.

-Moi- Je vais me rendre en ville cet après-midi.

-Livai- Tu veux être accompagné?

-Moi- Nan, je voudrais rester seule.

-Livai- Tch.

Il sortit, me laissant seule dans une chambre froide. Je lu quelques temps jusqu'au repas ou je ne bougea pas de ma chambre, ayant peur que l'escouade m'en veuille. J'entendis quelqu'un toquer. J'invita cette personne a entrer et je vis Hansi, un plateau dans les mains.

-Hansi- Salut salut. Je t'apporte ton repas. Livai m'a dit que tu voulais aller en ville toute seule. T'es sur de ne pas vouloir être accompagné?

-Moi- Oui, je préfère.

-Hansi- Okay, c'est ton choix. Dit-elle en posant le plateau sur le lit. Aller, mange bien ma belle.

-Moi- Merci..

Elle repartit. Je mangea très peu. Elle vint reprendre le plateau et s'en alla de nouveau. Je me mise a pleurer dans un coin de mon lit avant de faire un mot, de prendre ma cape et de sortir de ma chambre. Je mis tout de suite ma capuche et descendis pour me rendre aux écuries. Personne n'est dehors, a cause de la pluie qui continue de tomber. Je monte sur mon cheval et pars au galop en direction de la ville. Je laisse mon cheval a coté du mur puis rentre. Je vais acheter 3 lys blanches et reviens reprendre ma monture pour aller au cimetière. Je laissa mon cheval a l'entrée avant de me rendre devant sa tombe. La pluie tombe un peu plus forte. Je pose les fleurs et chante sa mélodie.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis ici, mais je continue de chanter jusqu'à ce que mes larmes prennent le dessus. Mon coeur se resserre, me faisant mal a la poitrine. Je tombe a terre, ma capuche retombe en arrière, libérant mes cheveux de son emprise, et criant de douleur et de toute mes forces. Je pleure a m'en faire mal. Soudain je ne senti plus aucune goutte tomber sur moi. Je releva les yeux et vis malgré ma vu trouble, livai, tenant un parapluie a coté de moi, regardant sa tombe. Puis il se tourna vers moi et me tendis sa main libre. Je l'a prise et il me releva avant de me tirer contre son torse. Je fus surprise mais très vite je recommenca a pleurer, serrant dans mes mains sa chemise mouillée par mes larmes. Il mit sa main sur ma tête et la caressa. Je mis longtemps a me calmer.

-Livai- Rentrons, tu va attraper froid et je ne veux pas que tu sois malade.

-Moi- D'accord...

Il prit ma main dans la sienne et nous partons du cimetière. Il monta sur mon cheval, moi a l'arrière. Je rabattu ma capuche et lui aussi avant qu'il ne part au galop vers le château. Lorsque nous sommes arrivés il m'emmena directement dans sa chambre. Il me prêta une de ses chemise que je mis dans la salle de bain. Mes cheveux sont a présent détachés. Je revient dans la chambre et Livai fit des yeux ronds en voyant mes jambes. A force j'ai oublié mais c'est vrai que mon corp est recouvert de cicatrices. Il me fit signe de m'asseoir sur son lit. C'est ce que je fis, rabattu la couverture sur mes jambes que je mis contre ma poitrine. Livai allait s'en aller mais je le retint par la manche.

-Moi- Tu.. Tu dois savoir...

-Livai- Tu es vraiment sur?

-Moi- Oui...

Il s'assit au bord du lit et attendit que je commence mon récit.

-Moi- Tout.. Tout a commencé a ma naissance. Mon destin était déjà tracé avant même que je naisse. Mon père m'avait vendu a un homme pour que je devienne un monstre. Au départ, pendant les 10 premières années de ma vie il me fit apprendre les ordres que je devais retenir. J'étais enchainé dans un sous-sol. Il me disait ce que je devais retenir et si je faisais une faute il me frappait, me tailladait. A cette époque je n'avais qu'une seule chose qui me faisait tenir. C'est la mélodie que ma mère me chantait tous les soirs. Elle venait discrètement, alors qu'elle n'avait pas le droit de venir me voir. Seulement, un soir mon père l'a surprise et l'a tué de sang froid, devant mes yeux. J'avais 10 ans quand ça c'est passé, c'était le dernier jour du printemps, le 19 juin. Après ça je perdis toute humanité. J'étais devenu la machine qu'il voulait que je sois. Alors de mes 10 ans jusqu'à mes 18 ans j'ai servis comme arme de guerre a l'armée. Ils attiraient le plus de titans possible et m'ordonaient de les abattre. Mais aussi, j'ai servis comme assassin personnel de l'armée. J'ai tué des gens qui étaient contre la politique du rois. Mon existence était confidentiel alors seulement quelques hommes haut gradés me connaissaient. De plus, après chaque combat ils m'emmenaient dans un sous-sol et me battaient. A mes 18 ans je connu enfin l'identité de l'homme qui m'a acheté. Cet homme est Zackley. Il a assassiné mon père sans hésiter, ne voulant plus le payer pour m'avoir. Le soir même je me suis enfuis du camp. Je me suis refugié a Stohess ou j'ai passé une année a me cacher dans les rues puis l'année d'après j'ai commencé a travailler. A mes 20 ans je vous ai rencontré.. Mais je ne vous ai pas tout raconté de ce qu'il s'est passé se soir la. J'ai bien tué cet homme, mais quand ses amis m'ont retrouvé, dans cette petite rue déserte et sombre, ils se sont d'abord amusé avec mon corps, me prenant ce qu'il me restait de plus cher...

-Livai- Je.. Ne m'attendais pas a ça...

-Moi- Je dois te dégouter après ce que je viens de te dire, je suis un monstre...

-Livai- Non! En aucun cas tu l'es! Ce n'est pas de ta faute, c'est celle de ton père. Si il ne t'avait pas vendu tu aurais pu grandir comme les enfants normaux.

-Moi- Je ne te dégoute pas?

-Livai- Non! Jamais tu ne me dégoutera. On a tous un passé mais le plus important est qui nous sommes a présent. Tu as découvert les sentiments humains, tu as retrouvé ton humanité. Et même si tu es persuadé de l'inverse, tu es la plus humaine de tous les soldats.

-Moi- Livai..

-Livai- Je suis sur que ta mère serait fière de ce que tu es devenue.

Je le regarda dans les yeux et vis qu'il était sincère dans ses paroles. Ma vue se brouilla et je fondis en larmes. Il me prit dans ses bras et me chuchota des mots doux. Je m'endormis dans ses bras si reconfortants.

//L'homme Impénétrable Et La Poupée De Guerre//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant