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Trois semaines qu'elle le hantait jour et nuit. Il sentait au fond de lui qu'il devait la revoir. Il en avait besoin. Il avait besoin de revoir une femme qu'il avait vu tout au plus cinq minutes. C'était n'importe quoi !

Ça n'avait pas de sens.

Comment une femme qu'il avait à peine vu avait-elle pu capturer ainsi son âme ? Tout son être tendait à la revoir. Il se sentait minable et faible face aux émotions qu'il ressentait. Certainement l'avait-elle oublié à l'instant où leurs yeux s'étaient détournés... Qu'espérait-il ?

Alors qu'il se promenait dans Konoha, il la repéra, il resta les bras ballants à la détailler. Elle avait une robe bleu à manches courtes assorti à une ceinture argentée. La couleur de la robe ressortait sur sa peau pâle. Elle avait ajouté des reflets bleus à sa chevelure noire. Ses joues se coloraient d'un ton rosé.

Son souffle se coupa.

Il s'engueula mentalement.

Il avait l'air d'un gamin pré-pubère qui voyait une femme pour la première fois. Ridicule. Il était connu pour être l'un des pires tortionnaires de Konoha et il faiblissait devant une femme. Une civile. Non mais quel idiot il faisait !

Et puis quoi ? Il allait bégayer et rougir si jamais elle venait lui dire un mot ? Il était beau le maître des tortures de Konoha.

Néanmoins son regard resta happé par les reflets bleus de ses cheveux. Accordait-elle systématiquement ses cheveux à sa tenue du jour ? Une bien drôle idée. Mais cela lui allait à merveille. Sans cela on aurait pu la confondre avec une Uchiha tellement ses traits s'en approchaient.

Elle disparut un instant dans la boutique coupant ainsi l'enchantement avant de réapparaître un bouquet de fleurs à la main. Un assortiment de toutes sortes de plantes. Elle approcha le bouquet de son visage pour en humer l'odeur.

Quand elle releva la tête son regard s'ancra dans celui du shinobi qui retint à grandes peines un mouvement de recul. Trop tard : il était repéré.

Elle eut un sourire bien loin de celui de l'autre soir. De timide, il passa à amusé. Une lueur joueuse anima son regard. Ibiki songea pendant une demi-seconde à s'enfuir. Puis il se ravisa : il était un ninja bon sang ! Il avait connu la guerre et il voulait fuir devant une simple civile. N'importe quoi ! Cette femme lui retournait l'esprit !

Un instant plus tard, elle se trouvait devant lui. Toujours son sourire aux lèvres. Le bouquet de fleurs, calé avec un bras. Il nota qu'en plus d'avoir coloré ses cheveux, elle les avait raccourcis de plusieurs centimètres. Ils lui arrivaient désormais au-dessus des épaules.

Elle était magnifique.

Plus encore que dans son souvenir.

— Bonjour Shinobi-san, aurai-je quelque chose à me reprocher pour que vous m'épiez ainsi ?

Elle avait demandé cela avec l'air d'un chat qui venait de capturer une souris bien sotte. Où était donc passé la frêle jeune femme de son souvenir. Elle avait l'air d'une toute autre personne. Et ça, ça lui plaisait bien. Une frêle guerrière.

— Je me le demande.

Il laissa apparaître un sourire en coin qui trancha avec le masque sévère qu'il arborait en toutes circonstances. Elle releva le menton pour le fixer de ses grands yeux verts. Il vu passer l'éclair d'un doute au fond. Elle devait se demander s'il entrait dans son jeu où s'il était sérieux.

Elle se mordit légèrement la lèvre se perdant un court instant dans ses pensées. Il mourut d'envie de les recouvrir des siennes. Elle l'ensorcelait.

— Me raccompagneriez-vous Shinobi-san ? Ainsi vous aurez tout le temps de constater que je ne suis qu'une simple habitante de Konoha.

Décidément, il n'était pas au bout de ses surprises avec elle. Elle le provoquait. Volontairement en plus. Que cherchait-elle ? Que voulait-elle ? Ibiki eut un sourire amusé et accepta volontiers de rentrer dans cet étrange jeu. Peu lui importait où cela le mènerait pour le moment. Il avait voulu sa compagnie et désormais il l'avait.

— Allons-y, accepta-t-il.

Il réajusta le tissu qui masquait son crâne par crainte que ses cicatrices soient exposées : ce n'était pas le moment. Et emboîta le pas de la jeune femme. Un sourire carnassier accroché aux lèvres quand il constata que beaucoup de passants les observaient à la dérobée. Le grand méchant loup marchait à la vue de tous aux côtés de la frêle et innocente civile.

Pas si innocente que cela.

Pas si innocente que cela

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Douce Torture || Ibiki MorinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant