09

69 10 0
                                    

Le lendemain matin, elle apprit que les Uchiwa étaient morts. Tous. A l'exception de l'exécuteur et de son petit frère qu'il avait choisi d'épargner.

Le sentiment d'oppression qu'elle avait ressentit venait des nombreuses signatures de chakra qui s'éteignaient une à une. Elle avait ressentit ça à l'autre bout du village et elle était loin d'être un ninja sensoriel.

Konoha avait abandonné les Uchiwa pour une raison qu'elle ne connaîtrait jamais.


Amaria était perdue dans ses pensées depuis que deux de ses collègues l'avaient trouvée. C'était eux qui lui avaient expliqué la situation. Ils avaient été rassurés de la trouver là. Tout le monde savait qu'elle avait hérité d'un bon paquet d'heures supplémentaires la veille et surtout qu'elle résidait à proximité du clan Uchiha. L'attaque avait eu lieu entre deux et quatre heures du matin. Elle aurait pu se retrouver nez à nez avec Itachi.

Elle frissonnait d'horreur rien que d'y penser.

Une fois le choc initial passé, il ne resta que la douleur.

Il y avait Toki qui allait bientôt se marier. Toki qui l'avait traînée dans la boutique de fleurs des Yamanaka pour lui faire sentir toutes sortes de plantes. Toki qui tenait absolument à avoir le bouquet de fleurs parfait pour son mariage. Toki qui l'avait forcée à rester assise des heures chez une couturière pour l'aider à choisir LA robe. Toki qui avait l'air d'un ange dans la robe essayée trois jours plus tôt. Toki qui l'avait emmenée dans toutes les pâtisseries de Konoha, pour lui faire goûter un nombre astronomique de gâteaux afin de choisir LE dessert. Toki qui la taquinait sur ses sentiments pour le maître des tortures, qui ricanait au moindre rougissement. Toki qu'elle connaissait depuis qu'elle était née, celle qui avait toujours été là même quand elle était tombée plus bas que terre. Elles avaient tout fait ensemble. Elles prenaient le temps de se voir aussi souvent que possible.

Toki Uchiha était morte.

Konoha l'avait laissé mourir.

Amaria eut l'impression que son cœur était en miette et que plus jamais elle ne ressentirait autre chose que la douleur et le vide.

Tout à sa douleur, elle cessa de penser à Ibiki.

-*-

Ibiki grimaça en bougeant son bras gauche. Le kunai s'y était enfoncé plus profondément que ce qu'il avait pensé dans un premier temps. Qui aurait cru que dans ce lot de clowns tout juste capable de tenir un kunai, il y en avait un qui allait réussir à viser. Bon, il valait mieux que ce soit son bras que la gorge de Santa, mais ça le mettait en rogne.

Ils repartaient demain avant l'aube. Ils laisseraient Daen Nara derrière eux pour qu'il supervise les ninjas en faction ici. Il y resterait un mois, le temps que son successeur soit choisi et envoyé sur place. Ibiki ne souhaitait pas l'éloigner de son fils trop longtemps, Daen était ce genre de papa poule qui allait passer plus de temps à s'inquiéter qu'autre chose. Et puis pour superviser deux chunins débutant et trois genins, il y avait bien assez de ninjas qualifiés.

Il termina son thé brûlant d'un coup. Son regard tomba sur Santa qui ne cessait de mélanger sa nourriture du bout de ses baguettes sans pour autant en prendre la moindre bouchée. Il était éprouvé. Il avait l'habitude des entraînements, mais comme Ibiki l'avait pressenti cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas été véritablement sur le terrain. A son niveau de formation, ça ne serait plus simplement des missions de rang C où inférieur qu'il affronterait. Sa capacité à s'en remettre déterminerait la suite de sa carrière. Ibiki avait bon espoir.

Douce Torture || Ibiki MorinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant