04

82 11 4
                                    

Elle prit le chemin qui s'approchait du quartier des Uchiha. Il ne commenta pas, mais malgré des traits en commun, il ne lui avait pas semblé qu'elle appartenait à ce clan. Il n'espérait pas. Les Uchiha étaient... Ils étaient trop eux. Trop compliqués.

— Amaria, le coupa-t-elle de ses pensées. Mon prénom, reprit-elle après avoir rit de son air perdu. Je m'appelle Amaria.

Il hocha la tête, décontenancé. Il se surprit à apprécier ce prénom. Il s'imagina le prononcer, entendre chaque syllabe rouler sur sa langue dans plus d'une situation. Un beau prénom.

— Ibiki.

— Enchantée, Ibiki-san !

Il prit plaisir à l'entendre prononcer son prénom. Il avait l'impression qu'il était embellit par sa douce et belle voix.

Il devenait niais.

Vraiment très niais.

Il envoya une prière à l'Ermite Rikudo pour que jamais Anko et Kurenai n'aient vent de cette histoire et de ses pensées. Plutôt mourir.

Le trajet dura à peine une dizaine de minutes. Il se retrouva devant une petite maison aux volets verts à une rue du quartier des Uchiha. Elle posa sa main sur la poignée avant de se retourner avec lui avec un grand sourire.

— Merci de m'avoir raccompagnée, Ibiki-san !

Il hocha simplement la tête et tenta de marmonner une phrase intelligible qui ressemblait à un de rien.

— La prochaine fois je vous inviterai à partager un verre. A notre troisième rencontre, nous ne serons officiellement plus des inconnus, n'est-ce pas ?

— On peut dire ça. Dans ce cas, j'en déduis que nous nous recroiserons.

— A bientôt, Maître des tortures !

Ibiki se figea.

— Vous savez ?

— Eh bien oui, il faut dire que vous êtes loin d'être un inconnu à Konoha.

— Et vous êtes revenu me parler ? En sachant ce dont je suis capable ?

Elle le fixa longuement dans les yeux préparant sa réplique. Un immense sourire s'épanouit sur ses lèvres le décontenançant à nouveau.

— Il existe des tortures plus délicieuses que d'autres, Ibiki-san. Mais nous aurons tout le temps de revenir sur la question.

Elle disparu dans sa maison, le laissant littéralement sur le cul.

Avait-il bien compris ce qu'elle venait de lui sortir ?!

Bon sang !

Un large sourire prit place sur son visage alors qu'il reprenait le chemin de sa maison. Si on lui avait dit que leur rencontre se déroulerait ainsi, il n'y aurait pas cru. Elle l'avait ouvertement provoqué et s'en était largement amusée. Il avait dû avoir l'air malin face à elle. Sa répartie habituelle était restée assise sur son bureau. Il n'avait rien trouvé à dire ! Il était beau le ninja.

La prochaine fois, il ne se laisserait pas avoir aussi facilement ! Elle l'avait pris par surprise en ayant un caractère bien différent de la soirée de leur première rencontre. Si on pouvait vraiment appeler cela une première rencontre.

Amaria n'avait pas terminé de lui en faire voir de toutes les couleurs et ça lui plaisait bien. Ça n'avait rien de commun avec ses échanges avec Anko. Non, loin de là.

Il avait hâte de recroiser son chemin !

Les mains enfoncées dans ses poches, il continua son chemin jusque chez lui. Pas question d'aller au bar aujourd'hui. Il n'avait pas l'esprit à supporter ses collègues. Il avait besoin de calme.

Il poussa enfin la porte de sa maison, retira manteau, bottes et bandana. Il sortit une bouteille de rhum et se prépara un bon repas. Une fois fait, il s'installa confortablement dans son salon. Un traité ouvert à côté de lui. Il n'en lu que quelques phrases son esprit était accaparé à lui faire une rediffusion de l'échange avec Amaria. La scène passait et repassait en boucle. Il ne s'en lassait aucunement.

Amaria se plongea dans son bain chaud. Elle laissa dépasser le haut de son visage pour respirer. Elle sentait ses oreilles chauffer et pas uniquement à cause de la chaleur ambiante. Elle avait osé ! Elle avait déclaré de but en blanc que Ibiki Morino l'intéressait. Elle avait affronté le Maître des Tortures en personne ! Et elle en était convaincue, elle l'avait surpris. Il ne devait pas s'attendre à la moindre répartie. Surtout depuis leur dernier échange où elle s'était lamentablement humiliée...


Après aujourd'hui, elle considérait avoir rattraper cela. Qui se souviendrait de leur premier échange après ce qu'elle lui avait sorti ? Personne ! A part elle, mais ça lui éviterait au moins de réitérer. Hors de question d'avoir l'air d'une cruche !

Elle avait passé des jours à se consoler à coup de "je ne dois pas être la seule femme à m'humilier de la sorte devant la personne qui me plaît." Ça ne consolait pas l'ego. Ça avait même pas suffit à atténuer l'horreur de la scène.

Désormais il ne la verrait plus comme une petite chose fragile ! Ce qu'elle n'était pas. Oui, même si elle n'était pas une combattante de la trempe de Tsunade, mais elle n'était pas la première idiote venue non plus !

Mais bon sang !

Avait-elle vraiment sous-entendu à Ibiki ce qu'elle s'était entendue sous-entendre ?!

Elle sentit son visage virer au cramoisie.

Elle ne regrettait pas, mais tout de même.

Le visage décontenancé du ninja s'imposa dans son esprit. Non, elle ne regrettait absolument pas. Après tout, elle n'aurait qu'une seule vie. Une guerre pouvait se déclarer à n'importe quel moment. Il n'y avait pas de temps pour les regrets, il y en avait que pour l'action.

L'action étant lancée, elle n'allait pas le laisser filer. Des années qu'il lui plaisait, mais la honte de sa situation l'avait empêchée de lui faire face. Elle se sentait minable face aux ninjas aguerris.

Heureusement que le Destin l'avait poussée à affronter ses émotions. Quoique le percuter en pleine rue, manquer de s'étouffer sous la pression de son chakra parce qu'elle ne s'était pas préparé à y faire face était lamentable pour une première impression. Il y avait sans doute mieux.

Elle passa l'heure suivante à se demander à quoi ressemblerait leur prochaine interaction. Quand allait-elle recroiser son chemin ? Le village n'était pas si grand, mais ils avaient tout deux un travail et une vie. Les occasions de se croiser étaient finalement rares. Elle n'avait pas envie d'attendre plusieurs semaines pour le revoir.

Mais, elle ne se voyait pas arpenter tous les quartiers de Konoha en espérant le voir. Elle aurait l'air bien désespérée.

Elle sortit de l'eau qui était devenue froide et prit un livre avant de s'installer dans un fauteuil. Elle devait arrêter de s'en faire. Elle le recroiserait, le provoquerait peut-être, l'intriguerait suffisamment pour qu'il ait envie de la revoir. 

 

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Douce Torture || Ibiki MorinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant