11

76 10 0
                                    

Une semaine plus tard, Amaria se sentait comme sur un petit nuage. Elle avait toujours le cœur lacéré d'avoir perdu celle qui avait été sa meilleure amie depuis sa naissance, mais la présence d'Ibiki la faisait rayonner.

Depuis cette soirée qu'elle avait passée chez lui, elle allait de mieux en mieux. Elle avait dû admettre qu'il avait un véritable talent en cuisine et s'incliner malgré toute sa mauvaise foi - ça n'avait pas été simple, mais elle était rapidement tombée à court d'arguments. Evidemment, le ninja en avait profité pour se moquer allègrement d'elle. Il avait toutes les cartes en main depuis le début. Il avait vu son incompétence et s'était proposé de rivaliser... La surclasser n'avait rien de compliqué.

Ils avaient parlés un long moment après le repas. Et ça lui avait fait tant de bien. Elle lui avait raconté qui était Toki. Le soutien inébranlable qu'elle avait toujours été pour elle. C'était elle qui veillait qu'elle allait bien et prenait soin d'elle. Toki avait joué un rôle tellement important dans sa vie. Ne plus avoir ce pilier était déconcertant et surtout terrifiant.

Elle s'était réveillée le lendemain matin, lovée dans ses bras. Elle n'avait pas aussi bien dormi depuis bien longtemps. Elle avait souhaité s'éveiller ainsi chaque jour.

Le fait qu'il lui parle avait été inespéré, mais que leur relation se développe en ce sens relevait du songe. Et pourtant.

Amaria s'amusa à enrouler une de ses mèches violettes autour de son doigt, un sourire aux lèvres. L'arrivée de son chef la sortit de sa rêverie et elle se remit rapidement au travail. Un sourire innocent pour attendrir l'homme qui la regardait d'un œil noir réprobateur. S'il ne voulait pas hériter d'heures en plus, elle avait intérêt à s'activer. Fini de rêvasser !

Le soir arriva enfin, elle fila avec hâte jusque chez elle. Elle récupéra sur son chemin les choses à acheter qu'elle avait noté sur sa liste le matin, principalement de la nourriture. Ibiki devait passer ce soir si son travail ne le retenait pas. Elle ne pouvait donc pas n'avoir que des nouilles instantanées sous la main. Elle pouvait au moins faire cuire un peu de riz... Et peut-être que le poisson survivrait. Elle allait essayer !

Evidemment, elle craqua et décida d'acheter deux nouveaux livres malgré qu'elle ait une pile bien trop importante à lire. Elle s'offrit un bouquet de fleurs dans la boutique des Yamanaka pour parfumer sa maison. Elle choisit des fleurs violettes en accord avec ses mèches actuelles.

Arrivée chez elle, elle rangea soigneusement tous ses achats, ne laissant sur le plan de travail que ce dont elle avait besoin pour tenter un repas. Elle lu avec application les notes que la vendeuse lui avait données. D'après la poissonnière si elle suivait ses indications à la lettre c'était inratable.

Ça restait à voir...

A l'indication "laissez mijoter quarante-cinq minutes", Amaria décida qu'elle méritait de prendre le bain dont elle rêvait depuis le matin. Elle mit le minuteur avec précaution. Hors de question qu'elle rate tout à l'avant-dernière étape !

Elle s'enfonça avec délectation dans l'eau chaude. Ça faisait tellement de bien. Elle débuta la lecture d'un livre veillant à ce qu'il ne prenne pas l'eau. Elle aurait pu rester comme ça pendant des heures et des heures. Elle était si bien. Elle sentait ses muscles se détendent un à un.

Elle achevait de se rincer quand le son strident du minuteur résonna dans la maison. Elle enfila en toute hâte un yukata bleu nuit et fila vers la cuisine. L'odeur lui annonça le sort de son repas bien avant qu'elle n'arrive. Dépitée, elle éteignit tout et observa le massacre. Le riz avait l'air collant, beaucoup trop collant... Il ne ressemblait à rien. Le poisson quant à lui avait pris une teinte charbonneuse.

Douce Torture || Ibiki MorinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant