14

68 9 0
                                    

— Rupture, murmura-t-elle.

Elle contint difficilement un cri de douleur quand le chakra afflua à nouveau dans son corps. Ça faisait si mal. Elle sentait le moindre de ses méridiens s'enflammer au contact du chakra. Elle avait l'horrible impression qu'on tentait de la brûler vive.

— Doton : le mur de terre, invoqua-t-elle pour couvrir la retraite des futurs ninjas.

A nouveau elle réprima un hurlement de douleur. Elle ne tiendrait pas longtemps. Elle finirait soit abattu par ses ennemis soit vaincu par son propre chakra. Le mélange des deux solutions allaient être insoutenables. C'était tellement douloureux. Elle aurait aimé ne jamais avoir à retirer le sceau qui emprisonnait la source d'énergie depuis des années maintenant.

Elle n'avait pas le choix. Elle ne se rendrait pas sans combattre.

— Tu cachais bien ton jeu, ma jolie. Ainsi tu es loin d'être dépourvu de chakra. On va bien s'amuser !

Elle n'allait absolument pas s'amuser.

Elle se mit en garde. Elle ne pouvait pas donner le premier coup. Il aurait fallu qu'elle renforce ses jambes pour être suffisamment rapide. Elle devait utiliser le chakra avec parcimonie et surtout se préserver au maximum, même si sa tempétueuse présence irritait ses méridiens. Elle allait utiliser ses techniques en dernier recours. Elle maintint sa garde comme le lui avait appris son sensei, une pose qui permettait de faire rapidement un pas en arrière. Ca lui avait plus d'une fois sauvé la vie.

Le chunin perdit patience et s'élança sans préavis. Elle esquiva le premier coup en reculant et para la lame de son kunai. Son corps avait encore en mémoire les nombreux combats qu'elle avait mené depuis la fin de l'académie, jusqu'à devoir stopper sa carrière de Kunoichi, même si cela datait de dix bonnes années. Elle se concentra pour endormir la douleur et se centrer uniquement sur le combat.

Alors qu'elle esquivait un énième coup et envoyait son genou le plus fort possible dans l'entrejambe de son adversaire, les deux genins se joignirent au combat la forçant à reculer. Elle devait veiller à ne pas se retrouver acculée contre son mur. Cela signerait son arrêt de mort.

— Tu vas me payer ça, salope, éructa l'autre.

Amaria l'ignora et envoya un kunai qui se planta profondément dans l'épaule d'un des genins. Elle força sur ses jambes pour se rapprocher de lui qui, déstabilisé, avait cessé de la surveiller. Elle lui planta une arme dans la gorge. Il s'écroula.

Plus que deux.

Elle avait déjà la tête qui tournait à cause de la douleur que lui infligeait son corps. Son souffle se coupa quand le chunin l'envoya percuter le mur d'un violent coup de pied dans le ventre. Elle ne sentit même pas le shuriken se planter dans son bras ni les multiples coupures que lui provoquèrent ceux qui la frôlèrent.

Elle se redressa péniblement sur ses jambes tremblantes. Elle n'entendait plus rien d'autre que le son de son cœur qui pulsait puissamment. Elle les sentit plus qu'elle ne les vit bouger à cause de sa vue trouble. Elle mobilisa aussitôt son chakra se mordant la lèvre jusqu'au sang pour rester concentrée.

— Doton : lances de roche !

D'immenses piques de roche sortirent de terre. Elle blessa un de ses assaillants à la cuisse. Rien de plus alors que la technique lui avait donné l'impression qu'elle avait de la lave en fusion sous la peau. Elle ne pourrait guère en lancer qu'une ou deux de plus avant de s'effondrer. Déjà la terre tanguait autour d'elle.

— Pourquoi tu t'entêtes, ma jolie ? C'est inscrit en lettres capitales sur ton visage que la moindre technique te fait souffrir martyr. C'est donc cela l'armée de Konoha ? Des femmes aussi faibles que des nourrissons, incapables de se servir convenablement de leurs chakras ? Pitoyable !

— Va te faire enculer pauvre con ! Les gens qui parlent autant sont souvent que des fanfarons incapables de se battre soi-même ! Alors quoi ? Tu vas te planquer derrière tes belles paroles jusqu'à ce que ta maman vienne te chercher pour te ramener à la niche ?

Amaria cracha un peu de sang à la fin de sa tirade. Elle avait gagné assez de temps. Le trio devait être en sécurité désormais. Elle n'avait plus la force de fuir alors autant en finir au plus tôt. Elle eut une pensée fugace pour Ibiki. Elle pria la flamme de la volonté pour qu'il soit heureux et vive longtemps. Il s'en voudrait de ne pas avoir été là. Elle le savait. Ibiki souffrait de ne pas avoir été là pour son frère, il souffrirait encore plus de ne pas avoir été là pour elle. Il se perdrait à nouveau dans le travail, prétextant que rien n'avait d'importance autour de lui. 

Elle aurait aimé lui dire que ce n'était pas sa faute. Qu'elle avait été au mauvais endroit, au mauvais moment, qu'elle avait fait un brusque complexe du héros en pensant pouvoir retenir trois hommes dans son état.

Elle aurait aimé lui dire qu'elle était désolée et qu'elle l'aimait plus que tout...

Rouge de rage l'homme en face chargea. Le genin recula ne souhaitant pas être dans son champ d'action. Amaria contra difficilement trois shurikens, les deux restants perforèrent sa peau. L'homme lui envoya plusieurs fois son genou dans le ventre lui faisant vomir du sang. Elle était comme anesthésiée. Elle ne sentait plus les coups. La brûlure que lui infligeaient ses méridiens l'emportait sur tout le reste. Elle veilla dans le peu de lucidité qui lui restait à ne pas laisser un son sortir. Le dernier coup l'envoya à nouveau contre un mur contre lequel sa tête claqua violemment. 

 

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Douce Torture || Ibiki MorinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant