Ibiki s'installa sur la chaise présente à côté du lit. Il sentit son cœur se serrer en la voyant allongée là. Elle était tellement pâle. Il caressa doucement sa main, il avait l'impression qu'elle pouvait se briser à chaque mouvement. Les blessures commençaient à cicatriser. Du moins, celles apparentes...
Suikui, la médic-nin qui suivait Amaria, lui avait expliqué dans les grandes lignes la situation de la brune. L'interdiction d'utiliser son chakra sauf si ça pouvait lui sauver la vie. Sa carrière de kunoichi qu'elle avait dû abandonner à peine débutée. Le sceau de protection qui limitait ses réserves de chakra au stricte minimum et l'empêchait de circuler dans la majorité des méridiens.
Heureusement, Jiraya était rentré quelques jours plus tôt à l'annonce de la mort du troisième. Il avait remis en place le sceau créé par Kushina des années auparavant. Ainsi, Suikui avait pu commencer à réparer les plus graves lésions au niveau des méridiens. C'était un titanesque travail de précision. Elle ne pouvait procéder à un travail d'ensemble. Ça prendrait encore du temps. Elle lui avait assuré que le retour du sceau devait être un grand soulagement pour Amaria.
Ibiki avait trouvé l'ordure qui lui avait fait ça. Les deux autres étaient morts, l'un de la main de son amante, l'autre des shinobis qui l'avaient secouru, tout juste à temps. Il avait demandé aux gamins qu'elle avait protégés le descriptif de l'ennemi et l'avait vu au milieu des prisonniers. Il s'en était occupé avec soin. Ça avait peine suffit à passer ses nerfs.
Et elle était toujours dans un profond coma.
Suikui lui avait expliqué qu'elle s'était retranchée dans un coin de son esprit pour échapper à la douleur. Il n'y avait aucun moyen de savoir quand elle reviendrait à elle. Alors, il venait chaque jour aussi longtemps qu'il pouvait se le permettre, il dormait sur ce siège inconfortable. Il pouvait ainsi lui parler, tenir sa main, faire en sorte qu'il y ait toujours une présence avec elle.
La voir comme ça lui faisait mal.
Il alternait entre ses devoirs de ninja et son besoin de garder les yeux sur elle. Son besoin de voir le mouvement de sa respiration. Son besoin de la voir vivante. Chaque minute loin d'elle était une torture. Il fallait qu'elle vive. Il aurait donné sa propre vie pour ça.
Il avait tout fait dans l'espoir de la protéger. Faire en sorte qu'elle n'ait aucun lien apparent avec lui n'avait pas suffit. Aurait-il dû le montrer ? Est-ce que l'ombre de sa réputation aurait éloigné tous les ennemis d'elle ? C'était-il trompé ?
Il avait tant de questions sans réponse. Ce qui était fait, était fait. Pas moyen de revenir en arrière.
--
— Allé Ibiki ! Viens avec nous. Ça fait des jours que tu refuses de venir boire un verre. L'invasion est terminée, la vie reprend son cours, il faut fêter ça !
Ibiki se crispa. La vie était loin d'avoir repris son cours. Elle s'était figée dans un équilibre précaire ou l'attente était insoutenable. Le nœud d'angoisse semblait se resserrer toujours plus. Rien n'allait. Alors certes, Konoha n'était plus attaquée... Mais... Ça ne résolvait rien à ses yeux.
— Je ne sais pas ce que tu as, mais je suis sûr que l'alcool peut régler ça sans mal !
Il serra fort le poing enfonçant ses ongles dans sa paume. Il ne pouvait se défouler à coups de poing sur son collègue et ami, mais bon sang, ça le démangeait fortement ! Il n'était pas certain de résister à une autre remarque.
Anko posa une main sur son épaule dans une tentative d'apaisement. Elle avait une vague idée de l'état d'esprit de son supérieur et voulait éviter de le voir exploser.
VOUS LISEZ
Douce Torture || Ibiki Morino
FanfictionIbiki avait toujours voué sa vie à son village. Petit, il avait cherché le meilleur moyen de le servir et de le protéger : quoi de plus important dans un village ninja que les informations ? Alors, il avait appris à les protéger et les obtenir. Il a...