06

76 10 0
                                    

Ibiki se clona et envoya son double mettre son rapport en sécurité dans son bureau. Ainsi, il avait l'esprit libre pour accompagner Amaria jusque chez elle. Il aurait tout le temps de se reprendre la tête sur le sujet demain. Ce qu'il ne manquerait pas de faire.

Pour l'heure son travail n'avait pas à intervenir. Il appréciait marcher simplement aux côtés de la brune. C'était apaisant. Le silence qui s'imposait entre eux par moment n'avait rien de pesant. Il n'osa pas la questionner sur son travail. Il avait bien vu l'instant de gêne à travers la surprise quand il avait fait irruption à son bureau. Il avait également beaucoup de mal à l'imaginer ainsi enfermé dans un sous-sol toute la journée. Elle était si solaire. Elle cachait quelque chose à ce sujet.

Elle lui expliquerait certainement un jour. Il espérait qu'ils en arriveraient à un stade où elle lui ferait suffisamment confiance pour ça. Il n'allait pas se renseigner de lui-même. Pour une fois, il n'abuserait de sa position pour avoir accès aux informations qu'il souhaitait. Amaria était un mystère qu'il voulait découvrir par lui-même et pas à travers les dires de d'autres.

Il lui sembla que le chemin était bien trop court. Il se retrouva bien trop rapidement devant la porte de la jeune femme. Cette fois elle lui fit signe d'entrer. Il allait pouvoir rester un peu plus longtemps avec elle. Et pour ce soir-là il ne demandait rien de plus que de passer un peu plus de temps avec elle. Même dans le silence. Il ne voulait qu'être près d'elle. Serein.

Elle le fit s'installer dans son salon. La pièce était petite et le reste de la maison ne semblait pas être beaucoup plus grand. Sans les primes de risques que les missions apportaient, il comprenait qu'elle ne puisse s'offrir guère mieux. Néanmoins, l'espace était bien agencé et la décoration soignée. Il nota la bibliothèque en bois qui mangeait l'espace sur un pan de mur entier. Elle débordait de livres en tout genre. Ils étaient rangés par couleurs et par tailles. Cela l'amusa. Il y avait des livres sur à peu près tout.

Elle revint quelques minutes plus tard avec un plateau garni de boissons et de quoi grignoter. Elle avait dû vider ses placards en hâte pour trouver de quoi manger. Elle n'avait jamais été une grande cuisinière et recevait bien peu de monde chez elle. De fait, elle n'avait pas de grandes quantités de nourriture et encore moins de produits frais.

Elle fit signe à son invité de se servir en essayant de cacher la gêne qui l'assaillait d'avoir si peu à présenter. Bon sang, pourquoi avait-il fallu qu'il débarque à son bureau aujourd'hui ! Si encore elle avait eu la moindre chance d'anticiper, elle aurait pu faire un peu mieux...

— Je suis désolée, c'est tout ce que j'ai et...

— Ne t'inquiète pas, Amaria. C'est largement suffisant.

Elle savoura de l'entendre prononcer son prénom une nouvelle fois. Il sonnait si bien accentué par sa voix grave. Elle se sentait si bien à cet instant qu'il aurait pu s'éterniser. Naturellement, ils engagèrent des sujets légers. Au détour des réponses de l'un et de l'autre, ils se découvraient petit à petit. Ils apprécièrent autant l'un que l'autre, savourant l'instant présent. Les regards à la dérobée, les sourires amusés, les taquineries et les provocations dissimulées...

Le temps sembla s'écouler tout d'un coup. Rapidement, il fit nuit à l'extérieur et seule la lumière de la lune éclairait les rues. Aucun des deux n'avait vu le temps passer tant la compagnie de l'autre avait été agréable.

C'est les bruits de leurs estomacs vides qui les rappelèrent à l'ordre. Ils avaient fini de grignotés il y avait un bon moment et Amaria ne pouvait se vanter d'avoir trouvé beaucoup de choses, cela combiné à l'heure tardive : les deux mourraient de faim.

Amaria jeta un coup d'œil désespéré vers sa cuisine.

— Je peux essayer de nous préparer quelque chose.

Sa voix était très peu assurée pour une fois. Elle savait pertinemment qu'elle n'allait jamais réussir à cuisiner quoique ce soit et espérait qu'il suggère autre chose...

— Je viens t'aider, s'anima-t-il.

Amaria eut envie de disparaître à des lieues de là.

Elle entra dans sa cuisine et commença à farfouiller dans les placards à la recherche de... de elle ne savait pas quoi. Elle tomba sur quelques légumes qui faisaient grises mines et pas grand-chose d'autre... Elle se retourna vers Ibiki qui la regardait en haussant un sourcil un sourire moqueur aux lèvres.

— Nouilles instantanées, questionna-t-elle piteusement.

Si l'Ermite Rikudo passait dans le coin, elle ne serait pas contre disparaître là, tout de suite, maintenant.

— Ça me va, ricana-t-il.

Ricanement qui se mua en un grand éclat de rire quand elle ouvrit le dernier placard et que celui-ci était plein à craquer de nouilles instantanées de toutes saveurs.

— Ne te moque pas !

— Excuse-moi, mais je n'ai jamais vu quelqu'un en avoir autant et surtout n'avoir que ça !

Il continua de se moquer d'elle gentiment alors qu'elle priait toujours pour devenir invisible, au moins ça.

— C'n'est pas de ma faute, marmonna la brune. On a oublié de me doter du talent culinaire à ma naissance...

— Ça arrive, continua de ricaner le Maître des tortures.

— Tu continues de te moquer, je le vois très bien, Ibiki ! Ce n'est pas sympa, bougonna la méchée bleu. Si c'est ça, la prochaine fois on va chez toi et tu cuisines !

— Pas de soucis. Par chance, on est pas tous dépossédé de talent culinaire comme tu dis, l'acheva-t-il.

— Raaah ! Je te déteste, c'est injuste !

Il la regarda, amusé. Elle était également mauvaise perdante, c'était bon à savoir.

— Mais pour l'heure, je prendrai des poulets teriyaki.

Elle continua de bougonner tout en faisant chauffer l'eau. Elle répondait à ses piques par des grognements boudeurs. Ibiki s'en amusa plus que de raison. Une fois l'eau chaude versée et le temps d'attente passé, ils dégustèrent leur repas et Amaria retrouva toute sa bonne humeur. Elle tentait tant bien que mal d'oublier cette histoire de cuisine tout en étant impatiente de pouvoir se rendre chez Ibiki dans un avenir proche. Il ne fallait pas lui dire deux fois : il s'était engagé à cuisiner pour elle !

Il était tard quand enfin Ibiki songea qu'il fallait qu'il rentre chez lui. Une longue journée l'attendait le lendemain. Il avisa Amaria qui semblait commencer à ressentir la fatigue de sa journée. Il se leva et l'aida à se remettre sur ses pieds.

Au moment de sortir, il se retourna vers elle. Il aurait préféré rester près d'elle encore un peu. Il ne savait même pas quand il pourrait la revoir. Il s'en languissait déjà.

Il fit un pas vers elle. Attrapa une de ses mèches, la replaça derrière son oreille, fit glisser lentement ses doigts sur sa joue jusqu'à ses lèvres. Il prit une longue inspiration avant de lui souhaiter bonne nuit et de disparaître par les toits du village. 

 

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Douce Torture || Ibiki MorinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant