12. Départ.

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J'ouvre mes yeux. Je m'étire un bon coup. J'ai l'impression de sortir d'un rêve qui a duré des dizaines d'heures. Je jette un coup d'œil par la fenêtre et je remarque que le ciel est voilé d'étoiles scintillantes. Je penche ma tête à l'extérieur pour observer le clocher de l'église de la ville. Je plisse les yeux afin de lire l'heure sur la grande horloge. J'aperçois les deux aiguilles réunies sur le dessus. 

Minuit?

J'ai dormi 15 heures d'affilées? 

Je m'assieds sur mon lit en me demandant ce que je vais bien pouvoir faire jusqu'au petit matin. Par réflexe, je sors de ma chambre et me balade dans les couloirs sombres du château. La lune éclaire de temps en temps quelques passages.  Machinalement, mes pas me mènent devant la grande porte en chêne de la bibliothèque. J'ouvre la pièce et m'installe confortablement dans le canapé et prenant soin d'allumer la cheminée au préalable. 

Les bûches grésillent sous les flammes et je me munis d'un livre que je commence à feuilleter avec intérêt. Comme à son habitude, le temps passe extrêmement vite lorsque je suis plongé dans mon histoire fantastique. 

Les sept coups  du clocher de l'église me font lever les yeux de ma lecture. Je lis les dernières pages de mon chapitre et me lève pour verser un peu d'eau afin d'éteindre les braises de la cheminée. Je prends la direction de la sortie pour rejoindre les premiers réveillés dans la demeure. 

J'arrive au salon et m'installe dans le canapé tout en buvant le café qui est déjà prêt dans la cafetière. En face de moi se trouve la bonne Suzanne qui profite de son petit moment de repos après avoir préparé le petit-déjeuner pour tricoter une écharpe dans le divan. Elle lève sa tête dans ma direction en me souris chaleureusement. 

-"Bonjour Suzanne!" dis-je.

-"Bonjour Monsieur Erwin. Vous avez dormi toute la journée d'hier, j'espère que vous êtes assez reposé!" dit-elle en rigolant.

-"Je suis parfaitement en forme! Avez vous transmis mon message au facteur?" je demande.

-"Oui. Je lui ai demandé de prévenir Livai Ackerman de votre venue chez eux, à 11h."  dit-elle en se reconcentrant sur ses  aiguilles à tricoter.

Je souris en avalant quelques gorgées de café. Je sens l'excitation monter en moi mais je ressens également l'angoisse de devoir confronter le Compte Ackerman en personne. 

Je ne fais pas grand chose jusqu'à mon départ du château mise à part passer un coup de chiffon dans mes appartements. Tant que je suis dans ma chambre, je décide de me changer pour paraître le plus élégant possible.

J'enfile un pantalon brun aux coutures couleur or et je boutonne le haut d'une de mes plus belles blouses blanches. Je noue tout cela avec une ceinture à la taille et je termine en enfilant mes bottillons en cuirs. Je fais glisser quelques bagues à mes doigts et me voila prêt.

Il me reste approximativement 30 minutes avant de partir. Une idée me traverse l'esprit quand je passe  à côté de la porte ouverte de la bibliothèque et que je remarque le téléphone sur son petit meuble. 

Je rentre dans la pièce, m'approche du boitier numéroté et encode le numéro de ma fidèle amie Hange à la laquelle je n'ai pas donné de nouvelles depuis quelques jours. 

Je tombe sur la voix grave de son père et je demande à la voir. Quelques secondes plus tard, une voix surexcitée me parvient à l'oreille. 

-"Erwin! Ca fait longtemps! Comment vas-tu?" dit Hange.

Je prends d'abord de ces nouvelles et, après avoir su qu'elle se portait bien, je lui décrit tout ce qu'il s'est passé entre temps. Contrairement qu'avec mes parents, je ne saute pas les moments passés avec Livai. 

Destins éloignés [Eruri] (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant