13. Rencontre.

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Livai enlève sa main de ma joue et s'apprête à se retourner. Je pose ma main sur son épaule pour l'en empêcher.

-"Zélie fait partir de tes domestiques?" dis-je en chuchotant.

Il me regarde d'un air interrogateur avant de secouer la tête.

-"Une petite rousse avec des yeux verts et des tâches de rousseur." fais-je en insistant sur les traits physiques.

Livai fronce les sourcils.

-"Une petite fille timide qui porte souvent une robe à volants?" dit-il.

Je hoche la tête, c'est exactement la description de Zélie.

-"Mais elle ne s'appelle pas Zélie. Elle s'est présentée chez nous en tant que Anne Juploda." dit-il.

Des dizaines de questions de rajoutent à mes préoccupations déjà bien présentent dans ma tête. Pourquoi Zélie travaillerait-elle dans deux endroits et sous différents noms?

A vrai dire, je ne sais pas grand chose d'elle, mise à part qu'elle travaille à mi-temps chez nous et, je suppose, à mi-temps chez les Ackerman. Je range ces questionnement dans un coin de ma tête en voyant l'heure tourner.

-"Bien, on en discutera plus tard, il serait temps d'aller voir ton père." dis-je.

Livai acquiesce et m'ouvre le portail menant au château de sa famille. Une demeure bien sombre contrairement à la mienne. Aucune fleur n'est plantée nul part et seuls des buissons épineux, des ronces et du houx parsèment la grande plaine verte qui entoure le bâtiment.

Nous marchons sur le sentier qui mène à la grande et lourde porte d'entrée de la demeure. Livai frappe un bon coup sur le bois foncé et, quelques secondes plus tard, un des domestiques vient lui ouvrir.

D'un geste de la main, le noiraud m'invite à rentrer. Je découvre l'intérieur du château avec surprise. Alors que je m'imaginais rentrer dans un style sombre et gothique rempli de gargouilles farfelues et cadres morbides en tout genre, je débarque dans une salle absolument ravissante, remplie de meubles anciens et somptueux.

La couleur dorée règne dans les différentes pièces de la maison et s'accord parfaitement avec les touches de noirs et de bruns ajoutées par-ci, par là de part différents objets de collections.

Je perçois dans une grande pièce, que je déduis être le salon, un léger brin de musique classique sortant d'un tourne-disque ancien. Sûrement une des nombreuses symphonies de Mozart.

Je donne des coups d'œil partout dans la pièce en essayant de louper le moins de détails possible. Livai remarque mon regard virevoltant de droite à gauche et s'approche de moi.

-"Tu es charmé par la décoration?" demande-t-il.

-"C'est incroyable comme tout est en parfaite harmonie. Je comprends mieux d'où vient ton magnifique style vestimentaire!" dis-je.

J'écarquille les yeux en me rendant compte de ce que je viens de dire et jette un œil vers Livai qui a détourné le regard ailleurs. Je passe une main dans mon cou, gêné.

-"Enfin, ce que je veux dire, c'est que-" dis-je.

Des pas dans l'escaliers me coupent dans ma phrase et un grand homme à la carrure élancée s'adresse à nous du haut des marches en marbre.

-"Monsieur Ackerman vous attend dans son bureau." dit-il, d'une voix neutre.

Livai m'invite à avancer d'un geste de la main et je le suis dans les escaliers en tourbillon. La paume de ma main frôle la délicate rampe d'escalier parfaitement lisse et brillante.

Destins éloignés [Eruri] (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant