15. Chandelier.

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Deux heures se sont écoulées depuis que nous nous sommes mit dans cette position. Livai a fermé les yeux et s'est reposé pendant que j'ai essayé de passer le temps. Ma seule distraction est de me concentrer sur les "tic-tac" provenant de l'horloge accrochée au mur. Je passe quelques fois ma main dans les cheveux de Livai pour confirmer ma présence dans son léger sommeil. Le bruit aigu de la pendule m'indique qu'il est 13h20. Il reste 40 minutes avant que ma famille vienne à mon secours et se fasse probablement descendre par les Ackerman.

Je sens Livai sursauter en entendant le bruit de l'horloge et il relève brusquement sa tête de mon épaule comme si il venait de se réveiller d'un long rêve.

-"Ca va ?" je lui demande en retirant mon bras de ses épaules pour qu'il puisse se dégager.

-"Ce n'est donc pas un rêve." dit-il en guise de réponse.

Je secoue la tête pour lui répondre.

-"Tu t'es endormis?" me demande-t-il.

-"Non. Il fallait bien quelqu'un pour veiller au cas de danger." dis-je en sous-entendant quelque chose.

J'esquisse un sourire narquois en regardant Livai qui me lance un regard noir. Quand je vois qu'il s'apprête à ouvrir la bouche pour prendre la parole, je décide de l'interrompre.

-"C'est bon, je rigole. Ne recommence pas à essayer de garder ta crédibilité alors que je viens de voir ta tête d'endormi pendant deux heures." dis-je en pouffant de rire.

Je vois la main de Livai se diriger brutalement en ma direction et je l'arrête net dans son élan en attrapant son poignet.

-"J'espère que tu ne comptais pas me frapper?" dis-je en le regardant d'un air hautain.

-"C'était parfaitement mon intenti-" commence-t-il.

Je ne l'écoute plus, mon regard plongé sur ses lèvres en mouvement. Je ressens une étrange envie de plonger sur celles-ci. Encore hypnotisé par son beau visage, je vois la main de Livai passer plusieurs fois devant moi.

-"Tu m'écoutes?" dit-il en fronçant les sourcils.

-"Non" dis-je en remontant mon regard vers ses yeux gris.

Je n'écoute même pas sa réponse, surement râleuse, et je m'approche encore plus de lui en posant mes mains sur ses fines joues. Il s'arrête de ronchonner un instant avant de me regarder d'un air interrogateur. J'avance mes lèvres prêt des siennes et me stoppe à quelques millimètres. Je sens son souffle parcourir mon visage quand il soupire.

-"Je peux, Livai?" dis-je.

Je n'ai pas de réponse. Simplement ses lèvres qui rentrent d'elles-mêmes au contact des miennes. Je souris derrière son délicat baiser et caresse sa joue du bout de mes doigts. Après quelques secondes de légèreté, le noiraud pose ses mains sur mes hanches et finis son fin baiser. Il dévie son visage et le pose dans le creux de mon cou. J'entoure mes bras autour sa taille et rapproche Livai de mon torse.

C'est en ayant le noiraud aussi proche de moi que je me rends compte d'une chose. Entouré constamment de mauvaises personnes ne pensant qu'aux meurtres et au sang, Livai a toujours été horriblement seul.

Alors que nous passons un agréable moment tout deux dans les bras de l'autre, j'entends de petits bruits de frottements. Je relève la tête, Livai aussi, et je me concentre pour écouter d'où vient le mystérieux bruit. Je me crispe en remarquant qu'il provient de la porte d'entrée. Comme si quelqu'un grattait contre la porte en bois. Je croise le regard de Livai qui fronce les sourcils.

-"Quelqu'un essaye de déverrouiller le verrou de l'extérieur." me chuchote Livai.

J'enlève mes mains de sa taille et m'apprête à me lever quand j'entends un claquement dans le mécanisme de la serrure. Ma tension monte d'un cran quand je vois la poignée s'abaisser. Nous nous levons d'un mouvement rapide. J'entends un soupir provenant du pas de la porte et j'aperçois enfin celui qui vient à notre rencontre.

Destins éloignés [Eruri] (TERMINÉ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant