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Quand je me suis réveillée ce matin là, Louis était parti. Il m'avait quittée une fois de plus. Sa place dans le lit était froide et c'était comme s'il n'avait jamais été là. Tout ce qu'il me restait était le fantôme de ses lèvres sur les miennes. Nous nous sommes embrassés jusqu'à ce que nos lèvres soient engourdies, et que le souffle nous manque. Je me suis endormie dans les bras de Louis, et j'avais l'impression de revenir quatre ans en arrière. Puis je me suis réveillée, et il n'était plus là. Je me suis empêchée de pleurer. Il était hors de question que je verse encore une seule larme pour lui. Quand je me suis levée, je suis directement allée me doucher, puis je suis sortie de ma chambre pour aller me faire un thé. Et c'est là que je l'ai vu. Il était toujours là. Il n'était pas parti comme je le pensais. Il était simplement assis sur une des chaises de mon balcon. Je l'ai rejoint, les mains vides, et je me suis assise à côté de lui. Au début, aucun de nous ne parlait. Le silence nous enveloppait, et ce n'était pas inconfortable. C'était familier, comme avant. Comme lorsque nous étions encore amoureux.

Puis je lui ai avoué avoir cru qu'il était parti. Il m'a dit qu'il n'avait pas pu. Que même s'il le voulait, il ne pourrait pas. Il m'a avoué que je lui avais manqué, et je lui ai avoué que je le savais. Que j'avais écouté sa chanson, et que je le savais. Et que j'étais désolée. Ce n'était en aucun cas à moi de m'excuser, mais je l'ai quand même fait. Puis il s'est excusé à son tour. Et je crois que j'avais vraiment besoin de ça. J'avais besoin de temps, et d'excuses. Après ça Louis s'est levé et s'est dirigé vers ma cuisine. Il nous a préparé du thé et des pancakes, et nous les avons savouré sur le balcon, tout en discutant et riant. Rire avec Louis, c'est quelque chose qui n'était pas arrivé depuis des années. Et ça m'a fait du bien. Je me sentais plus légère. Mon cœur était moins lourd dans ma poitrine. Il me faisait moins mal. J'ai autorisé Louis à m'embrasser de nouveau. J'avais envie de sentir ses lèvres contre les miennes. Les souvenirs de la veille au soir étaient encore frais dans ma mémoire. Je voulais de nouveau sentir son odeur m'envelopper et ses bras s'enrouler autour de mon corps. J'étais faible, mais je m'en moquais. J'avais besoin de lui ce jour-là. À chaque fois qu'il m'embrassait, je ne cessais de me répéter que je ne l'aimais plus. Que tout ça n'avait aucune importance, car il repartirait aussi vite qu'il était venu. À chacun de ses baisers, à son insu, mon blindage se renforçait. De nouveaux murs s'érigeaient, les uns toujours plus hauts que les autres. Et même si à chaque baiser, Louis parvenait à en démolir un, un autre se créait aussitôt que ses lèvres avaient quitté les miennes. Ainsi le soir, avant de partir pour ma garde de nuit, lorsqu'il m'embrassa une dernière fois en me disant qu'il devait partir pour deux semaines, mais qu'il voulait absolument qu'on parle de nous dès qu'il reviendrait, mon cœur ne se serra pas. Je savais qu'il partirait. Reste à savoir s'il reviendrait, comme promis.

***

— Tu sais, je pense que tu aurais dû t'en occuper avant, je lance à Danielle en la suivant à travers les allées.
— J'ai été débordée !
— C'est généralement ce que les mariées cherchent en premier, ajoute Clara.

Danielle s'arrête en plein milieu de l'allée et se retourne vers nous, une moue désespérée sur le visage. Liam lui a demandé de l'épouser il y a un mois, alors Danielle, Clara, Leslie et moi sommes actuellement en train de faire les magasins pour une robe de mariée. Alors que le mariage est dans deux semaines. J'avais prévenu Liam qu'il serait dur d'organiser un mariage en si peu de temps. Il m'a assuré qu'il gérait. Peut-être que c'est son cas, mais définitivement pas celui de sa fiancée. Trouver une robe de mariée en moins de deux semaines est probablement la tâche la plus dure à accomplir. Surtout connaissant Danielle. Rien ne lui convient. Elle veut que son mariage soit parfait (qui ne le voudrait pas ?), mais trouver la robe parfaite semble être mission impossible. La robe est toujours trop courte, ou trop longue, ou il y a trop de dentelle, ou bien elle est trop blanche (une robe de mariée trop blanche ?). En quatre heures, nous avons fait trois magasins et pour l'instant rien ne lui convient. Elle a essayé ce qu'il me semble être des milliers de robes qui étaient toutes magnifiques mais qui ne lui convenait pas.

Always YouOù les histoires vivent. Découvrez maintenant