Always You

36.

Louis a arrangé les choses. Il ne me laisse plus seule le soir. Lorsqu'il part, il revient toujours, même si c'est très tard. En fait, l'heure la plus tardive à laquelle il est revenu, c'est deux heures du matin. Mais il finit toujours par revenir. Et dès qu'il est là, il enveloppe mon corps dans ses bras et me serre contre lui.

Ça fait environ deux semaines depuis notre réconciliation. Il ne m'a toujours rien dit, mais au moins il est là. J'ai eu deux cauchemars depuis. Louis m'a réveillé les deux fois, il m'a pris dans ses bras et m'a rassuré. Il m'a chanté des chansons. Il arrive toujours à me calmer. Je ne sais pas trop pourquoi j'ai des cauchemars même s'il est là. Quelque chose a changé, mais je ne sais pas quoi. J'essaye de ne pas trop m'en préoccuper et je profite de mon amour quand il est là. Mes journées à l'université sont un peu plus longues que d'habitude, car je dois y rester afin de réviser mes examens de dernière année. Louis travaille tard. Des fois il mange avec moi, et des fois il sort pour ne revenir que tard le soir. Je lui demande où est-ce qu'il va, mais il s'obstine à me dire qu'il travaille. Je vois bien que ce n'est pas tout à fait la vérité, et je me demande pourquoi il me cache ses activités. Mais il essaye d'arranger les choses et c'est tout ce qui compte.

On a décidé de supprimer nos réseaux pour avoir le moins de distractions possible et se concentrer sur nous, notre relation. C'est une idée de Louis. Je ne sais pas trop pourquoi il a voulu faire ça parce qu'on n'est pas vraiment accros à nos téléphones, mais je l'ai quand même fait. On ne passe plus nos soirées à regarder la télé, collés l'un à l'autre, non plus. Maintenant on parle. On parle de nous, on parle de notre futur, individuel et ensemble. Toujours collés l'un à l'autre, évidemment. J'aime mieux nos soirées comme ça. J'aime écouter sa voix et le voir me regarder comme il le fait.

Mais malgré tous nos efforts, quelque chose a changé. Je n'ai plus l'impression de pouvoir compter sur lui n'importe quand, et pour n'importe quoi. Comme si ma confiance en lui s'était effilochée.

— Bébé ?

Je tourne la tête vers Louis, qui est en train de cuisiner ce qui ressemble à des pâtes.

— Hm ?
— J'ai envie de sortir ce soir.

Au début, je ne réponds pas. Parce qu'au début, je pense qu'il va encore aller je ne sais où et me laisser seule. Puis il rajoute quelque chose, et mon cœur se met à battre plus rapidement.

— J'ai une idée, mais on va devoir attendre jusque tard ce soir.
— On ?

Il me propose un rendez-vous ? On n'a pas eu de rendez-vous depuis si longtemps que j'en avais même oublié l'existence.

— Oui. Tous les deux.

Il s'éloigne des casseroles puis fronce les sourcils en me regardant.

— Tu pensais que je partirai sans toi, pas vrai ?

J'ai honte de l'admettre, mais c'est ce que je pensais, alors j'hoche la tête doucement.

— Hannah, je t'ai dit que j'essaierai d'arranger les choses. Je ne partirai plus.

Il me sourit légèrement, un sourire qui exprime sa douceur et son remord.

— Ce soir on sort, tous les deux. Et on va avoir une nuit géniale et tout ira bien. Oublie toutes les petites choses stupides que j'ai pu faire et profite de ce moment avec moi. D'accord ?

Je me lève et marche vers la cuisine. Puis je m'approche de Louis et le serre contre moi. Il enveloppe mon corps de ses bras et dépose un baiser dans mon cou.

— Tu m'as manqué.
— Tu m'as manqué aussi amour.

Je me détache de lui et l'aide à finir les spaghettis. Je lui apprends à faire de la sauce bolognaise même s'il passe plus de temps à me câliner qu'à m'écouter. Loin de moi l'idée de me plaindre. Je prends la cuillère en bois, remue la sauce une dernière fois puis en prends un peu sur la cuillère et l'amène à la bouche de Louis.