Always You

15.

3 semaines après le chapitre 14.
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— Hannah putain, ta chambre ! crie mon père.
— Mais je suis en train de ranger papa...
— Range la plus vite !
— Je vais le plus vite possible, je murmure tandis que mon père ressort de ma chambre.

Je savais que j'aurais dû rien dire quand je le vois se retourner.

— Qu'est-ce que tu as dis ?! il s'exclame.
— Rien j'ai rien dis.
— Ne me mens pas putain !

Je me recule quand je le vois lever sa main et s'approcher de moi, les sourcils froncés et les yeux pleins de haine. Il abat sa main violemment sur mon visage et me fait tomber par terre. Des larmes coulent sur ma joue brûlante pendant que j'écoute mon père me crier dessus avant de sortir définitivement de ma chambre en claquant la porte.
Je reste un moment assise, la tête dans les genoux en pleurant avant de me remettre à ranger ma chambre, pourtant pas en si grand bazar que ça. Je mets mes livres dans mon placard et plie correctement mes habits.
Je savais que ça allait arriver de nouveau, dès que mon ange gardien est parti. Je ne sais même pas où il est, papa et maman ne m'ont rien dit. Je me suis réveillée ce matin et il n'était plus là. Plus là pour me protéger, plus là pour m'aimer à leur place. Je n'ai qu'à espérer qu'il reviendrait vite.

Une fois ma chambre rangée, je sors de ma chambre et traverse le couloir pour me rendre dans le salon de la maison, où j'entends mon père discuter avec ma mère qui vient sûrement de rentrer du travail. Je rentre dans la grande cuisine ouverte et me sers un verre d'eau. Je le bois d'une traite et le pose dans le lave-vaisselle, puis tends mon bras pour attraper un biscuit dans un placard en hauteur pour mon goûter. Je m'apprête à prendre le paquet d'Oréo, mes biscuits préférés, quand je sens une main enserrer mon bras. Je me retourne vers ma mère qui m'agrippe fermement le bras, plantant ses ongles tout juste manucurés dans ma chair. Je retiens les larmes qui me mouillent les yeux, si je pleure elle ne se mettra que plus en colère.

— Tu vas dans ta chambre tout de suite ! N'en ressors pas avant demain ! elle crie.
—Mais pourquoi maman ?
— Tu as mis dix minutes à ranger ta chambre Hannah ! Ton père t'a dit de te dépêcher. La prochaine fois tu obéiras.
— Mais j'ai faim, je murmure en baissant la tête.
— J'en n'ai rien à faire. Dégage je veux plus te voir !

Je sors en courant de la cuisine quand je me rends compte qu'une larme a coulé. Je me précipite dans ma chambre et me jette sur mon lit en enfouissant mon visage dans mon oreiller. Je devrais être plus forte, je devrais arrêter de pleurer, mais du haut de mes neuf ans, c'est une chose que je ne sais pas faire. Alors je pleure. Je pleure et ne fais rien d'autre, priant pour que tout s'arrête. Pour que tout ce cauchemar s'arrête, pour que je sois sauvée de cette vie horrible qui est la mienne.
Je n'en peux plus, de tous ces coups, ces griffures et ces bleus que je dois cacher en permanence avec des pulls et des t-shirts. De ces cheveux que je dois garder longs et détachés de peur qu'on voit les marques sur mon cou.
De la peur, du malheur et de la frustration que je ressens. De la tristesse que je suis obligée d'évacuer en criant dans mon coussin.
D'écorcher ma voix à cause de tout ces cris. Ces cris déchirants qui me font peur à moi même, bien qu'ils soient les miens.

— Hannah ! Hannah réveille toi !

Une voix lointaine me parvient mais je ne saurais pas dire à qui elle appartient. Je suis toujours bloquée par les cris et les coups de mes parents.

Mes parents.

Que je n'ai pas vu depuis six ans. Ce n'est pas réel. Toute la douleur que je ressens maintenant, ce n'est qu'un souvenir. Ce n'est pas en train d'arriver maintenant.