32 - Le plan Londres (deuxième partie)

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Le Professeur, en regagnant la terrasse avec Martin...

Mon sang ne fit qu'un tour.

- Je parle de la nana sur la terrasse, là ! Elle est pas mal en plus. Bon pas mon genre, tu t'en doutes mais tout à fait celui de ton frère...

« Ah non... » Peut-être qu'il était habitué à voir Andrés avec des femmes contrairement à moi. Mais rien que d'imaginer Raquel avec mon Don Juan de frère me hérissait le poil et me fit frissonner. Non. Impossible.

- C'est fini avec Tatiana ? Ajouta-t-il, curieux des derniers potins.

Cela ne me faisait pas rire mais plutôt grincer des dents. Je fixai Raquel et étrangement, je ne voulais pas la voir avec un autre homme, encore moins mon propre frère. Cette pensée me surprit, je n'étais pas du genre jaloux d'habitude.

- C'est moi qui suis avec elle. Affirmai-je, solennellement tout en regardant mi Inspectora.

Je n'arrivais pas à le croire moi-même, j'avais vraiment une « copine » ; « compagne » ; « femme » ? Ce dernier terme me paraissait trop possessif et me faisait trop peur. Mais ma réflexion nominale fut interrompue par l'arrêt soudain de Martin. Je fis de même en me retournant. Figée, son expression représentait le choc absolu.

- Avec Tatiana ?!

« Madre mia, non.... ! » J'effaçai son image de mon esprit.

- Non, je suis avec Raquel. Rectifiai-je, en la désignant.

- Et Tatiana dans tout ça ? Me demanda-t-il, perdu.

- Elle et Andrés ont divorcé bien avant le braquage... Expliquai-je.

Un sourire se dessina sur son visage et ses yeux brillèrent légèrement.

- Pourquoi ? Questionna-t-il, subitement intrigué par les histoires compliquées de son ami.

Personnellement, je m'en fichais quelque peu. Mon frère menait sa vie comme il l'entendait, en matière de femme et je ne m'en mêlais pas. Autant pour moi que pour lui.

- Je n'en sais rien et cela ne nous regarde pas... Répondis-je, en reprenant la marche mais il ne me suivit pas et continua son interrogatoire.

- Et il a une copine actuellement ?

Cette dernière question mélangeait la peur et l'espoir. Un point me lança dans le ventre, le même qu'avant : cette foutue culpabilité... Je secouai la tête.

- Pas à ma connaissance... Dis-je simplement.

Je ne voulais pas lui dire qu'Andrés avait failli mourir dans les bois et que depuis il ne sortait plus de sa chambre, ne mangeait presque rien et se comportait comme un loup solitaire... Enfin, cela, il le savait déjà mais pour le reste, je préférais ne rien lui dire. Il le verrait par lui-même, assez tôt.

Son visage devint sérieux et inquiet. Se doutait-il de quelque chose ?

- Il ne va pas bien du tout alors...

Je le coupai et pressai avant qu'il ne me pose davantage de questions mais évidemment, l'ombre de mon frère planait toujours dans son esprit. Il continua de plus belle mais cette fois sur un terrain qui ne me plut pas vraiment...

- On y va ? L'incitai-je, en faisant mine de marcher.

- Oui oui... mais attends ! Me stoppa-t-il en accrochant mon bras.

Je levai les yeux au ciel d'exaspération. Combien de temps allions-nous mettre pour franchir quelques mètres de sable ? Les minutes étaient comptées... Je le regardais en attendant qu'il poursuive.

La casa de papel // Et si... (Serquel)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant